Conditions trop parfaites
Parmi les huit journalistes internationaux triés sur le volet pour participer à cet essai de la Superleggera V4, j’étais probablement le moins méritant eu égard à mes talents de pilotage sur piste. Mais ce n’est pas tout, j’ai aussi été le moins méritant pour parvenir au circuit. Aucune bataille pour gagner ma place, elle m’est tombée toute cuite sur casse moteur de Matt. Aucun souci pour arriver à Bologne (fief de Ducati, à une heure du circuit du Mugello), un simple vol Air France de moins de deux heures, masqué, certes, mais à l’heure. Aucune précipitation puisque je suis arrivé une journée complète avant l’essai, le temps d’étudier la fiche technique, de goûter la gastronomie locale, de digérer en faisant une prière face à l’usine Ducati, de faire un brin de sport, de me reposer, etc. Pendant ce temps-là, certains confrères internationaux ont goûté aux complications du trafic aérien post-covid. Trois escales entre Madrid et Bologne pour Sergio de Motociclismo Espagne, et un « total de temps de vol cumulé qui aurait pu m’amener à Sepang », comme il s’en est lui-même amusé. Une arrivée en bagnole le matin même de l’essai depuis la frontière suisse (départ à 2 du mat’) pour Daniele de Töff, interdit de nuit à l’étranger par son gouvernement. Un retour en bagnole de 12 heures jusqu’en République tchèque pour Matthias de 1000 PS qui n’a pas eu le temps de sécher son cuir en descendant de la Superleggera, etc. Comme quoi, la Superleggera V4, ça se mérite ! Ou pas.