MONTRE TA MEULE
Denis nous montre ses divas
On ne sait pas trop quel mot employer pour décrire Denis. Drogué? Accro? Furieux? Dingue? Psychopathe? Ou juste très très passionné de motos, jusqu’au plus profond de son être? L’écouter raconter son parcours moto, c’est ouvrir un épais livre bourré d’anecdotes, avec en filigrane une bonne quarantaine de motos possédées, soit une par an en moyenne. Avec un père concessionnaire Honda et Yamaha dans les années 1970, il est vrai que Denis a eu plus de facilité que le motard lambda pour changer régulièrement de moto. Alors, après le 50 à boîte un peu avant 14 ans, un Malaguti sur lequel il a débranché le compteur pour se cacher de ses parents, Denis obtient sa licence à 16 ans (le papier ad hoc pour piloter une 125). Il craque pour la Yamaha 125 DTMX qui lui semble beaucoup plus pêchue que la 125 Twin Honda qui lui tendait les bras. Il lui monte, drôle d’idée, des guidons bracelets. À 18 ans, permis moto en poche, en 1979, « l’année où est né Rossi » précise-t-il, Denis bascule dans la marque à l’aile pour ne plus la quitter, ou presque. Fan de Grands Prix, attiré par les motos performantes, il s’éprend des dernières productions, plutôt des gros cubes à 4-cylindres, achetées dans les meilleures conditions. C’est quasi la gamme complète qui y passe, et ça commence par la 900 Bol d’or. Première V-max à 180 sur une ligne droite. « Je me suis dit c’est trop rapide. Et deux mois plus tard, compteur bloqué à 225, je me demandais où était le rab ! ». En 1985 sort la NSR 400 « mais c’est une petite cylindrée qui faisait un
bruit de scooter. » En 1999, il a le coup de foudre pour la F4 750 Oro. « J’avais la VTR, mais il fallait que j’aie plus de motos autour de moi. Comme un défi. À Milan, je suis resté paralysé devant la F4. Elle surpassait esthétiquement tout ce qu’on pouvait imaginer. C’était un budget colossal, 254000 F à l’époque. » Sa future femme faisant un blocage sur la VTR, il passe à une Goldwing. En 2001, il acquiert la
VB1 à moteur Voxan élaboré par Boxer Design et réussit même, en insistant, à en acheter une deuxième : l’exemplaire n°1! En 1999, il découvre la Benelli Tornado à Milan. Et en 2002, toujours à Milan, il s’extasie sur la Moto Guzzi MGS à l’arrière ultra-épuré gros silencieux/large pneu qu’il achètera quatre ans plus tard. Puis un jour, c’est le déclic: il découvre dans MJ un reportage sur Mick Doohan où le pilote australien pose dans son salon avec des motos de course. « Je me souviens de la couleur des murs, de la moquette, tout en beige, les 4 ou 5 Honda Repsol ressortaient. Je suis resté paralysé et j’ai imaginé être assis comme ça dans mon salon. » Quand il fait construire sa maison, il explique à l’architecte que « l’essentiel, c’est que la partie centrale de la maison soit le salon et qu’il y ait de la place pour mettre trois motos à l'époque. Il y a un anneau scellé dans le sol avec un big antivol. » Ainsi, Denis a toujours au moins quatre invitées de marque à la maison qu’il couve amoureusement de l’oeil chaque jour qui passe. Et qu’il ne vendra jamais séparément. Sa prochaine moto? Une Yamaha MT-01 « phase 2 blanc nacré » précise Denis. Vous connaissez le proverbe, quand on aime, on ne compte pas...