Moto Journal

Debise, deux lièvres à la fois

Après avoir signé un quadruplé au Mans, pour l’ouverture de la saison du FSBK, Valentin Debise a signé un triplé à Nogaro. Le pilote Kawasaki, qui dispute cette saison à la fois le Superbike et le Supersport, est également aux manettes de sa propre équipe

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Valentin Debise n’a pas le temps de s’ennuyer. Entre un chrono à aller chercher et une victoire à glaner, l’albigeois doit également se démener dans la coulisse. À Nogaro, après avoir passé une bonne partie du week-end les fesses sur une moto, et alors que la soirée commençait à être déjà bien entamée, il avait encore du pain sur la planche. Pour analyser les feuilles de temps ? Pour contempler ses nouveaux trophées ? Rien de tout ça. Au programme, c’était rangement. Une occupation plus terre à terre, donc. Mais pas de quoi lui enlever la banane. Debise, champion de France 125 il y a une dizaine d’années, auteur d’une cinquantai­ne de départs en Grands Prix, en plus de piges intéressan­tes en Mondial Supersport, adore cette vie. « Je suis tout simplement un passionné de motos », reconnaît-il. Le boulot, pourtant, est intense. Ses journées s’étirent, encore et encore. Cette année, il s’est en effet lancé dans un double programme, un truc qu’on ne voyait plus depuis des lustres ou presque. Mais l’idée lui plaisait. Alors il a foncé. Et s’il évolue sous la bannière de l’équipe Twist Racing de Pablo Puschmann en Superbike, il est lui-même aux manettes de son engagement en Supersport, par le biais de sa petite structure, où il a embarqué deux mécanicien­s dans l’aventure, et avec l’aide de ses fidèles partenaire­s. En rentrant du Gers, sur la route, il visualisai­t déjà son planning avant la prochaine course à Lédenon, fin mai. Et il est chargé. Il nous le détaille : « Il faut que je bricole la moto. Ensuite, je vais aller rouler deux jours. Après ça, je rentre à nouveau à la maison, où il faut que je passe des commandes, notamment au niveau des pièces. J’ai aussi encore des partenaire­s à trouver pour aller au bout de ma saison en 600. Dans le même temps, il faut que je continue à m’entraîner, avec des sorties à vélo ou en enduro avec des potes. On n’arrête pas ! Il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers ! »

L’ARTISAN DU PILOTAGE Pour réussir, Debise se la donne, comme il aime à le dire. « Make it happen », « Arrangez-vous pour que ça arrive », en français dans le texte nous confie-t-il, lui qui a aussi traîné ses cuirs et ses bottes en championna­t américain, il y a quelques années. Et, pour le moment, ça marche. Après avoir dominé le premier week-end de la saison au Mans, où il s’était imposé dans chacune des courses auxquelles il avait participé, il a continué sur sa lancée dans le Gers. Auteur une nouvelle fois du doublé en Superbike, il a cette fois laissé échapper la victoire en première manche Supersport au profit de Ludovic Cauchi, le protégé d’adrien Morillas. Entre la course du matin et de l’après-midi, c’était donc le branle-bas de combat dans le box. Il raconte : « On a changé les suspension­s, on a tout démonté de ma moto d’entraîneme­nt à ma moto de course. C’était un micmac... Il y en avait partout dans le stand. On a donc décidé de tenter un coup de poker au niveau des suspension­s. Et on a réussi à rectifier le tir puisque je gagne la seconde manche. On peut être fiers de nous ! » Au championna­t, Debise est en tête. En Superbike, il compte 27 points d’avance sur Mathieu Ginès, le champion en titre, alors qu’en Supersport il dispose d’une marge de 13 points sur Cauchi. La transition entre 600, où il utilise des Michelin, et 1000, où il est chaussé de Dunlop, ne semble donc pas lui poser trop de problèmes : « J’adapte mon pilotage. Je fais ce que la moto et les pneus me demandent de faire pour que ça fonctionne du mieux possible. » Dit comme ça, la recette à l’air simple. « Je ne me prends tout simplement pas la tête, explique-t-il. Je ne me mets pas de barrières. Je laisse mon instinct faire. Mon métier, c’est pilote moto. Et j’essaye d’optimiser au maximum mon savoir-faire, comme un chaudronni­er sait faire son métier à la perfection ». Pilote de moto, et bien plus encore, donc. L’aventure est belle, en tout cas !

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