Vogette à l’épreuve du duo
À de rares exceptions près, les motos ne sont pas conçues pour voyager à deux avec armes, bagages, luxe, calme et volupté… Que vaut la Voge 500 DS en cas d’invitation au voyage ?
Jadis, à la rédaction, un slogan revenait souvent chez les malheureux journalistes n’ayant pas l’heur d’être des essayeurs : « Sport-actus-sanitaire, tout c’que les autres veulent pas faire, c’est nous qu’on l’récupère. » Aujourd’hui, c’est le SR qui pourrait s’approprier cette rengaine, tant notre malheureux secrétaire de rédaction, outre ses tâches de correction, éditing et relecture, ne se voit confier que des missions motojournalistiques à la noblesse toute relative. Ainsi, dans le cadre de cet essai longue durée vogien et collectif, si les stratèges qui dirigent l’équipe ont pensé à lui, c’est pour lui
refourguer l’étude de la pratique du duo sur notre moto en essai au long cours.… Une épouvantable corvée, certes, m’enfin, vu que c’est toujours mieux que de travailler, j’ai accepté la mission et mis bonne compagnie le cap sur la Mayenne.
LES VOSGES ÉVOQUÉES
Évidemment, on avait évoqué de plutôt voguer, ô gué, vers les Vosges en Voge… Mais c’est deux fois plus loin, donc deux fois plus long, et, à mon âge, je pressentais bien qu’il faudrait quatre fois plus de temps à mes vertèbres pour se remettre d’un périple pareil (la fatigue augmente avec le carré de la distance parcourue, c’est bien connu !). Après deux bonnes heures d’autoroute, nous avons découvert un terrain de jeu certes moins escarpé que le lorrain massif, mais assez fourni en petites routes qui tournicotent. De quoi tester la Voge bien lestée dans toutes les conditions. Pour étalonner nos mesures fessio-cervicales, notre vaillante petite chinoise s’est vue flanquée d’une Kawasaki 650 Versys (8 249 €) équipée du pack Grand Tourer (protègemimines, feux additionnels, bagagerie, protection de réservoir, prise 12 volts, 1 900 €), pour, donc, un total de 10 149 €… Certes, ça fait une différence de 4 254 € par rapport aux 5 895 € réclamés pour acquérir la
Voginette, mais c’était juste pour avoir un point de repère, vu qu’on n’est pas des seigneurs d’essayeurs, nouz’aut’s, on n’a pas dans les ischions la mémoire de toutes les selles de la production motocycliste depuis 1971…
CONTENT D’ARRIVER
Alors à l’issue de mille kilomètres effectués par temps sec, le bilan est sans surprise : on pourra y aller en Voge, mais on sera bien content d’arriver. Pour le pilote, sur autor’, si la protection de la bulle est plutôt bonne, la moto est sensible au vent et aux turbulences provoquées par les autres véhicules, ce qui engendre de bonnes baffes, voire de brusques écarts de trajectoire. J’ai été fort gêné par le bruit, qu’il soit aérodynamique (mon casque Shark Spartan GT s’étant révélé fort décevant dans ce domaine) ou en provenance d’un moteur maintenu à haut régime. La selle est plutôt au-dessus de la moyenne, mais souffre de la comparaison avec celle, bien garnie