Grégory et ses sportives des années 80/90
L’addiction au sport prend déjà pas mal de temps. Pourtant, entre son Ironman annuel (et l’entraînement qui va avec), ses sorties circuit à moto, ses balades en paramoteur et son boulot de poissonnier, Grégory a trouvé le moyen de contracter une autre addiction. Aux sportives des années 1980-1990.
Vous êtes nombreux à nous écrire pour présenter votre histoire et vos motos. On s’en délecte et on les restitue aussi bien que possible à travers une récente rubrique de deux pages intitulée “Vas-y, montre ta meule“. Mais voilà, parfois, pas moyen que ça rentre dans deux pages. Alors, plutôt que de rejeter à la mer les gros poissons comme Grégory, on agrandit l’aquarium. Désolé pour cette métaphore maritime, mais elle est aussi irrésistible que nullissime puisque Grégory est poissonnier. Un boulot qui prend du temps, d’autant que le marché de Saint-mandé où travaille notre homme n’est pas à côté de son domicile, dans l’oise. Après un lever quotidien à trois plombes du mat’ et un retour à 15 heures, je ne sais pas vous, mais moi j’irais faire une petite sieste, voire deux. Pas Grégory qui va faire du sport, tous les jours. Piscine, course à pied et vélo, il n’en faut pas moins pour réussir à boucler un Ironman (triathlon XXL avec 3,8 km de nage, 120 bornes de vélo et 42 km de course). Du haut de ses 49 ans, Grégory se prépare pour son onzième, il en fait un par an. Voilà une brève présentation du loustic, tatoué des pieds à la tête et affûté comme une lame de couteau. Mais la moto dans tout ça ? Une longue histoire, forcément déclinée de façon sportive. « Je me suis mis à la piste il y a cinq ou six ans avec mon fils. On se tire la bourre, c’est très sympa. Je roule avec une ZX-6 R, après avoir fait pas mal de RC8. » Des motos beaucoup plus modernes que la véritable passion de Grégory: les motos des années 1980-1990. Les sportives évidemment! « C’était vraiment les motos qui me faisaient rêver quand j’avais 18 ans mais que je ne pouvais pas me payer. Alors bien plus tard, quand j’en ai eu les moyens, je me suis mis à rechercher ces motos. En aussi bon état que possible, ce qui n’était pas toujours facile ». C’est ainsi que le garage de Grégory accueille aujourd’hui, à
côté de tous les vélos de course, VTT et paramoteurs, un trio de Kawasaki et un autre de Suzuki. Uniquement des motos comprises entre 1986 et 1992. Uniquement des motos strictement d’origine et peu kilométrées. Uniquement des Kawa et de Suz’ donc… Pourquoi une telle préférence? « C’est un pur hasard », explique Grégory. « Je n’ai rien contre Honda ni Yamaha. D’ailleurs, mon rêve ultime, ce serait d’avoir une RC30, une OW-01, sans oublier une ZXR-R pour accompagner ma
GSX-R R. Le problème, c’est les sous! » Grégory possède en effet une rare GSX-R 750 R de 1989. Edition limitée à 500 exemplaires de la GSX-R 750 de l’époque, c’est une pure version d’homologation qui servait de base aux machines de compétition de l’époque. Et c’est l’une des quatre fantastiques de ce millésime exceptionnel chez les sportives. « Encore une fois, c’était une moto qui me faisait rêver quand j’avais 18 ans. C’était la version ultime de ma GSX-R 750 de l’époque. J’en voyais parfois une en allant à Carole avec mon père, et je me disais, il m’en faut une. Et donc, bien plus tard en 2003, j’en ai trouvé une dans le nord de la France. Le mec l’a sorti de son salon par la baie vitrée! Entièrement d’origine avec 26000 km, à l’exception d’un amortisseur Öhlins ». Les plus attentifs noteront qu’à 18 piges en 1989, Grégory roulait déjà en GSX-R 750. Pas commun… « En fait, ma mère était totalement flippée à propos de la moto et m’interdisait de passer le permis. Mais bon, mes parents alimentaient depuis longtemps un plan épargne logement pour que je puisse acheter un appart. Et donc à 18 ans pile, je suis allé à la banque, j’ai craqué le PEL, j’ai passé le permis et je me suis acheté une 750 GSX-R. Forcément, personne ou presque n’a voulu m’assurer, et pour te donner une idée, je payais une prime d’environ 1500 € de maintenant. » Tant pis pour la mère de Grégory, à double titre puisque son frère est mordu