Moto Journal

SCHUBERTH C4 PRO

Le modulable pragmatiqu­e

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Le dernier Schuberth que j’avais essayé il y a quelques années était un C3 Pro. Le souvenir majeur que j’en ai gardé est celui d’un casque au confort façon chausson. Avec le C4 Pro, le premier enfilage au sortir de sa boîte m’a laissé très perplexe et a amené cette question: mais où est passé le confort légendaire du fabricant allemand? Intérieur ferme, voire très ferme, base étroite, pression sur le front, retrait du casque en frottant les oreilles, j’avoue que j’étais un peu dépité face à ce premier contact peu engageant. Surtout par rapport aux promesses de Schuberth sur ce remplaçant du peu convaincan­t C4, dont la durée de vie n’a pas dépassé deux ans (2017-2018). Et puis, au fil des semaines, la situation s’est améliorée. La fermeté de l’habillage s’est un peu estompée comme s’il fallait une période de rodage nécessaire, même si on reste en deçà du cocon d’un Shoei Neotec 2. C’est ce qu’on appelle le confort à l’allemande. Il faut en revanche noter la qualité du tissu employé, une sorte de velours super doux, aux morceaux assemblés sans coutures, qui se poursuit jusqu’à la protection de la jugulaire permettant de ne pas avoir le menton en contact direct avec la sangle (photo 1). Le matériau du pare-nuque en tissu et néoprène doublé de coutures orange donne une belle impression de qualité. Le C4 Pro a aussi l’avantage d’offrir une très bonne répartitio­n autour du visage. Il ne bouge plus d’un pouce une fois fermé, d’autant que le pare-nuque remplit parfaiteme­nt son office en épousant le tour de cou au plus près. Avec une telle isolation, autant dire qu’il est impossible de le retirer une fois fermé, chose possible avec le Shoei. Le poids est aussi un avantage qu’on perçoit vite sur le C4 Pro, alors que les modulables sont généraleme­nt plutôt lourds: 1695 g +/- 50 g annoncés avec un taille 59, le modèle essayé. Vérifié sur la bascule, c’est 1687 g très précisémen­t (sans l’intercom, bien sûr). Associé à une coque quasi lisse comme un oeuf et à l’aéro travaillée dans la soufflerie de Schuberth, le C4 Pro se révèle peu sensible aux turbulence­s et très bien insonorisé. Sur l’africa Twin, il y a bien quelques bruits de courants d’air malgré la bulle haute (ou à cause?), mais rien d’anormal dès lors qu’on atteint une certaine vitesse, ni de gênant en roulant. De plus, la bavette revient bien sur le menton et peut se replacer grâce à sa fixation par velcro. Un bon point aussi pour le système de ventilatio­n, simple mais efficace. Notamment la trappe sur l’avant qui s’ouvre par pression. Dans ce bocal bien isolé où le port de lunettes est facilité, la visibilité est tout bonnement excellente: l’écran est de qualité, un peu sonore quand même, et de dimensions généreuses, de sorte que la vision verticale comme latérale est réellement très confortabl­e. Cet écran est protégé de la buée par le Pinlock fourni d’origine, contrairem­ent à l’écran solaire vite embué. Ce dernier se manipule facilement sur la base du casque (photo 2), à l’image d’ailleurs de l’ergonomie générale du C4 Pro, tournée vers l’efficacité (démontage de l’écran sans outil, fermeture microlock, relevage de la mentonnièr­e d’une main…). Parmi l’équipement du C4 Pro, signalons le pré-équipement audio de série, haut-parleurs et micro pour ceux qui voudraient ajouter le système Bluetooth maison (à 199 €). Finalement, il aura fallu faire preuve de patience pour que je me sente définitive­ment bien dans le C4 Pro. Je l’ai adopté tout en regrettant le confort douillet qui a fait, entre autres, la réputation de Schuberth. Notez enfin la version Carbon (1495 g) à 829 €.

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599 € uni 699 € déco
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