Moto Revue Classic

GUZZI LOVE

Entre les motos et les voitures, le coeur de Sven balance. Et si une placide V7 Special mettait tout le monde d’accord ?

- Texte : Peter Wicked – Photos : www.wdmyr.de

Sven est un enfant de l’allemagne de l’est. Son père s’occupait d’un garage à une heure de Berlin. À l’époque, c’était surtout des Trabant et des Wartburg qui passaient à l’atelier. Puis, après la chute du mur, arrivèrent les Golf et les Mercedes hors d’âge. De temps en temps, le pater se consacrait aux motos, des MZ et des Jawa, comme il se doit. Évidemment, dès son plus jeune âge, le garage est devenu l’aire de jeu du fiston mais aussi un espace d’apprentiss­age. Dès qu’il a pu soulever les clés à molette, il a aidé son père. Ensuite, il est passé aux purges de frein, puis au rodage de soupapes… Et voilà comment naissent les passions. Et Sven n’a jamais arrêté. Que ce soit avec les

motos ou les voitures… Il évoque d’abord sa Ducati 900 SS de 1997, la dernière version à carburateu­rs. Une belle bécane prête à être modifiée ! Mais légèrement, juste des rétroviseu­rs et des clignotant­s de petites tailles, un carter d’embrayage ouvert, des silencieux carbone de chez Bos (pas Hugo !), et une paire de Dell’orto à la place des Mikuni. Une vraie fusée qui a fini coupé en deux à cause d’une béquille latérale oubliée… Sven a eu de la chance puisqu’il était juste un peu sonné, arrêté net par un panneau de signalisat­ion. Du coup, il s’est trouvé une belle Moto Guzzi Le Mans 2. À modifier entièremen­t, évidemment. Il a raccourci le cadre, monté les freins de la Ducati, a adapté une roue arrière à rayons en 140, une fourche de BMW K100, une paire d’amortisseu­rs Öhlins, un réservoir alu, une selle en cuir, des étriers de freins taillés dans la masse et plein d’autres détails. Au total, près de 600 heures de travail pour un résultat magnifique. Sauf qu’un jour, on lui propose une belle somme et il se trouve que Sven a besoin de sous pour le coupé Triumph qu’il est en train de restaurer à neuf… Et il a accepté. Coup de bol, un jour il retrouve une Guzzi, une V7 Spécial, à côté de chez lui. Depuis, il est tombé amoureux de ce vieux cruiser avec les vitesses à droite. Il a juste changé le guidon mais promis, une fois le coupé Triumph fini d’ici deux ou trois ans, il prévoit d’attaquer la Guzzi pour en faire une moto à son goût. Dommage ou tant mieux ?

SVEN PASSE PRÈS DE 600 HEURES SUR UNE GUZZI LE MANS 2... PUIS FINIT PAR LA VENDRE

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