HONDA 4-CYLINDRES
Un an après sa présentation, la Bad Seeds arrive enfin en magasin. La version canaille de la CB 1100 s’est fait attendre mais on lui pardonne, c’est une diva avec une voix magnifique !
DOSSIERS
Les essais (Bad Seeds et Dark Racer), les bouclards (Japauto, DD Moto Team, Team RCB), la totale...
Elle a mis du temps à arriver cette Bad Seeds mais cette fois, elle est bien là, disponible en concession depuis le 10 avril. L’acte 1 se joue au Salon de Milan 2012, lorsque Honda évoque le projet d’une moto préparée sur la base du nouveau roadster. Le réseau applaudit des deux mains car même si la CB 1100 est déjà une très belle moto, la « customiser » d’entrée de jeu ne peut être que bénéfique, non seulement pour ce modèle mais aussi pour Honda. Comme dirait l’autre, y a plus qu’à !
Et c’est là que les ennuis commencent car si l’entreprise est simple à coucher sur le papier, elle s’avérera nettement plus compliquée à mettre en oeuvre. En attendant, Richard Mathiau, directeur marketing de Honda France, fait le tour de quelques concessionnaires qui écoulent pas mal de roadsters. L’un d’eux, Didier Baher, patron de Boulmich’ Moto (le bouclard créé par le pilote de Grands Prix, Gérard Choukroun), va même plus loin : il présente à Richard le designergraphiste Olivier Renouf (rien à voir avec Alain, le pilote aussi), qui a déjà réalisé pour lui des transformations sur base CB 750 Seven Fifty. Il faut savoir qu’en plus de Boulmich’ Moto, Didier a monté l’atelier Speed Shop en banlieue sud de Paris, un lieu plus propice aux transformations inspirées par l’ambiance des années 70. Bref après un sérieux « brainstorming », la version définitive est mise au point : celle qui s’est baladée un peu partout en France tout au long de l’année dernière. Au programme, petite tête de fourche qui rappelle furieusement
SI L’ENTREPRISE EST SIMPLE SUR LE PAPIER, ELLE SE RÉVÉLERA COMPLIQUÉE À METTRE EN OEUVRE
celle montée sur certaines CB 1100 Super Bol d’or au début des années 80, gardeboue avant court (et noir mat), caches latéraux ajourés et siglées Bad Seeds, petits guidons alu, amortisseurs Öhlins et enfin, selle, clignos, rétros, feu arrière minimalistes. C’est tout ? Il me semble que j’oublie quelque chose ? Bon sang mais c’est bien sûr, le 4-en-1 Yoshimura !
Une histoire de vitesse des gaz
En fait, c’est de l’humour puisque c’est à cause de cet assemblage de tubes peints en noir mat que la Bad Seeds a quasiment un an de retard. Problèmes de bruit, de pollution,
il semblerait que les Japonais n’aient pas ménagé leurs efforts mais que le galbe très 70’s (et magnifique) des tubes ait induit des réactions inappropriées. Encore une histoire de vitesse des gaz dont raffolent les mathématiciens. Et qui ne font pas les affaires des commerciaux dans ce cas de figure. Pour l’anecdote, c’est un retour aux sources pour Yoshimura car si la maison est plus connue pour ses Suzuki, son fondateur, le célèbre Pop, a beaucoup travaillé sur la Honda CB 750 au début des années 70. La boucle est bouclée. Puisque l’on parle d’artisans de renom, précisons que la fabrication des accessoires et l’assemblage de la Bad Seeds ont été confiés à Boxer Design – la société de Thierry Henriette. Un gage de sérieux. Précisons aussi que les 100 machines proposées seront des versions 2013, avec boîte de vitesses à cinq rapports. En revanche, toutes les pièces d’origine démontées (pots, clignos, rétros, feux, etc., etc.) seront soigneusement rangées dans une boîte et livrées avec la moto. Bref, après un an d’attente, me voilà enfin devant la bête. Évidemment, avec son petit guidon et sa petite selle, elle est plus gracile. À l’usage, pas de surprise, puisque pas plus la Bad Seeds que la Dark Racer des pages suivantes n’ont subi de préparation moteur : ça reste une CB 1100, du coffre en bas et pas grand-chose en haut ! Mais c’est fou comme un échappement à la sonorité plus virile vous transforme une moto : quand on roule, on a l’impression que l’on ne va pas tarder à remonter sur Lawson ou Spencer et aux feux tricolores, on fait tourner les têtes. Un vrai piège à filles, cette Bad Seeds. Je déconne. C’est au contraire une machine qui pourrait convenir à la gent féminine : design soigné, hauteur de selle réduite et douce comme un agneau. Vous en voulez une ? Rendez-vous chez votre concessionnaire avec 15 590 € en poche. Et n’espérez pas vous en monter une vousmême : le kit Bad Seeds ne sera pas commercialisé. Bien fait pour vous !
LE GALBE « TRÈS SEVENTIES » DES TUBES YOSHIMURA
A DONNÉ DU FIL À RETORDRE AUX JAPONAIS