Moto Revue Classic

ARCHIVES BOL D’OR 1955

# Étonnant ce Bol 55 puisque c’est une petite Jawa 350 qui l’emporte au classement général au nez et à la barbe de la Norton Manx de Lefèvre-briand !

- Texte et Photos : Jean Junior

Incroyable ce Bol 55 disputé à Montlhéry où une Jawa 350 s’impose devant la Norton de Lefèvre.

En 1955, le Bol d’or en est déjà à sa 27e édition. Lancée en 1922 à Vaujours, l’épreuve de 24 heures se déroule d’abord régulièrem­ent à Saint-germain-en-laye puis à Montlhéry, juste avant la guerre. La course reprend en 1949 au même endroit avec toutefois un intermède à Saint-germain en 1951. Bref, en 1955, on est bien sur le célèbre anneau francilien et après ses cinq victoires sur Norton Manx, Gustave Lefèvre est à nouveau favori. Sauf que l’année précédente, qui coïncide avec l’arrivée d’un deuxième pilote, le gendre de l’importateu­r Norton, Clément Garreau, joue de malchance. En 54, l’équipe Lefèvre-briand rencontran­t des problèmes mécaniques, c’est une Puch 250 qui s’impose au classement général. 1955 devait donc permettre à Norton de reprendre son titre. Au départ, Lefèvre passe en tête et dès le deuxième tour d’horloge, il compte quatre tours d’avance sur la Matchless 500 de Vénin. Ça semble bien parti, pourtant à la 6e heure, l’embrayage de la Manx est au bout du rouleau et son remplaceme­nt coûte de précieuses minutes.

Sous la pluie, la Jawa creuse l’écart

Le gromono anglais plonge dans les profondeur­s du classement et déjà, la Jawa 350 officielle, pilotée par HarsmidKli­nt, prend la tête. Lefèvre et Briand se lancent alors dans une folle remontée. À la 20e heure, midi heure locale donc, ils sont 3e à seulement cinq tours de la machine tchèque. Tous les espoirs auraient été permis si la pluie battante ne s’était pas mêlée à la fête. D’autant que sur le tarmac glissant, la grosse Norton est encore plus handicapée que la petite Jawa. La Manx parvient pourtant à se hisser à la deuxième place mais au baisser du drapeau à damier, l’écart restera de cinq tours en faveur de la moto de l’est ! Lefèvre et Briand se consolent en s’imposant dans la catégorie et n’auront pas de mal à remporter l’épreuve les deux années suivantes. Puis, en 1960, le Bol d’or rentrera en sommeil jusqu’en 1969. Cette année-là, la Honda CB 750 signe, avec Rougerie et Urdich à son guidon, la première victoire d’une moto japonaise.

À LA SIXIÈME HEURE, L’EMBRAYAGE DE LA NORTON

MANX EST AU BOUT DU ROULEAU...

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