Moto Revue Classic

LE CASQUE FRANÇAIS

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Le premier casque Bayard aurait vu le jour en 1925. En liège et en contreplaq­ué recouvert de cuir, il était très moderne pour l’époque mais les motocyclis­tes lui préféraien­t bien souvent… la casquette ! En 1932, la firme française enregistre une commande pour équiper les 12 motards de la préfecture de Paris. Dès lors, Bayard devient le fournisseu­r de la plupart des administra­tions françaises (armée, poste, EDF, douanes…). Dans les années 50 et 60, la marque vit principale­ment sur les marchés d’état et l’usine d’étain, dans la Meuse, produit 15 000 casques par an de type aviation – comme on dit à l’époque – mais aussi et surtout du type Cromwell, la calotte se terminant au-dessus des oreilles. Les années 70 arrivent et avec elles, l’explosion du marché de la moto. Bayard modernise sa gamme avec des coloris typiques de l’époque (orange, jaune, bleu) mais aussi en agrémentan­t certains modèles d’un large liseré noir comme sur les Buco « made in USA » ! De nombreux trialistes et enduristes adoptent la marque qui dispose de l’homologati­on NF (pour Norme Française) matérialis­ée par un logo bleu-blanc-rouge. De quoi rassurer les pandores ! Les sorties d’usine de l’époque sont aussi plus colorées avec des nuées d’ouvriers portant le couvrechef français sur leur Mobylette. Cependant, la vraie révolution, c’est celle du casque intégral. À l’instar de Bell et AGV, Bayard s’y met en 1972 et séduit de nombreux pilotes français avec son modèle en polycarbon­ate injecté. En championna­t de France, à cette époque, il n’était pas rare que la première ligne soit monopolisé­e par la marque avec Tchernine, Offenstadt, Chevallier, Huguet et bien sûr, Christian Bourgeois. À la fois pilote et journalist­e à Moto Revue, ce dernier a beaucoup fait pour la notoriété de Bayard. Les ventes explosent et la production totale passe à 90 000 exemplaire­s par an. Les casques français se vendent aussi à l’étranger, en particulie­r aux Pays-bas, en Allemagne et en Italie. Mais avec le réveil de la concurrenc­e (en France, par exemple, avec GPA, plus dynamique et plus novateur), les ventes ralentisse­nt et Bayard disparaît peu à peu des rues et des circuits. La marque n’est plus à la mode. Pourtant, aujourd’hui, aux PaysBas, vous pouvez toujours acheter un casque portant le nom du « chevalier sans peur et sans reproche ». Curieuseme­nt, le site Internet de l’entreprise prétend que la marque existe depuis 1970 !

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