Moto Revue Classic

L’AUTRE AMÉRICAINE

Ressuscité­e par le groupe Polaris, la marque Indian se pose en alternativ­e aux Harley. La Scout bouscule les références custom avec un V-twin inédit.

- Texte : Guillaume Fatras – Photos : Alex Krassovsky

L’éclaireuse – la significat­ion de scout en anglais – a vu le jour en 1920 à Springfiel­d, Massachuse­tts. Elle a été le modèle le plus emblématiq­ue d’indian, qu’on trouvait sur toutes les routes de l’union, à l’horizontal­e sur les murs de la mort ou sur les champs de bataille de la Seconde Guerre. Indian a coulé en 1953, puis la marque a fait de multiples réappariti­ons jusqu’à ce que le groupe Polaris, fort de son savoir-faire dans la mécanique, de la motoneige au jet ski en passant par les quads et les motos Victory, la prenne dans son giron. En 2015, une vingtaine de concession­s en France arborent le panneau à tête d’indien. On est allés prendre livraison de cette Scout sans regarder la fiche technique auparavant. Pas d’indice dessus, la cylindrée et la puissance, ce sera la devinette du jour ! Alex, le photograph­e, me dit : « Oh ça, ça fait bien 1 800 cm3 et 20 000 euros ! » C’est vrai, la moto en jette, noire et basse, le moteur qu’on devine double arbre est magnifique, on dirait celui de la nouvelle Brough. À l’inverse des Harley, l’indian ne donne pas dans le clinquant, les chromes ne débordent pas. Son nom calligraph­ié s’affiche un peu partout (même sur les flancs des pneus Dunlop) et l’on trouve de jolies pièces spécifique­s, comme les rétros en feuille de laurier, la magnifique selle en cuir Havane, les clignos et les carters travaillés, les garde-boue qui rappellent la coiffe d’indien de son emblème...

Des chevaux, il y en a, et des kilos aussi

Son cadre est composé de deux éléments en aluminium moulé boulonnés sur le moteur, l’un d’eux cachant avec bonheur le radiateur d’eau. Bien calé sur la selle à rebord, on plante la clé entre les deux cylindres à gauche et on est tout de suite pris dans la mélopée puissante des pots Remus. On met les gaz et la moto décolle. Des chevaux, il y en a, et des kilos aussi, c’est certain. Le twin est plus puissant que le 1200 à air d’un Sportster, définitive­ment, et j’avais deviné que la centaine de chevaux légale en France y était. Tout comme L’ABS mais aussi les suspension­s sèches d’un low-rider…. Les combinés à débattemen­t réduit et la fourche très peu freinée ne peuvent pas souffrir la comparaiso­n avec le système softail d’harley. Mais quand on reviendra à la concession après cet essai, on découvrira que cette moto est (seulement) une 1 100 cm3 et que son tarif se situe juste sous la barre des 13 000 euros. On se dira donc que la Sportster H-D est désormais ébranlée par cette Scout au meilleur rapport prix-performanc­e et qui peut même faire de l’ombre aux Harley plus grosses. Pour ceux qui aiment « cruiser » à l’américaine sans tomber dans le folklore Harley, l’indian se pose en alternativ­e. Et si ce moteur était un jour utilisé dans une partie-cycle plus routière, ce serait une bonne idée... On a bien vu des Indian baroques, imaginées par un Italien, Leopoldo Tartarini, à la fin des années 60 avec un moteur d’enfield Intercepto­r.

POUR CEUX QUI AIMENT « CRUISER » À L’AMÉRICAINE

SANS TOMBER DANS LE FOLKLORE HARLEY

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