MAXIBOULOT
Guy Slawig aime tellement les motos de course qu’il les refabrique entièrement à taille réduite pour les avoir toujours sous les yeux.
Tout petit déjà, Guy Slawig montait des maquettes. « J’avais 11-12 ans, et je me suis lancé avec des motos réalisées par la marque Protar qui n’étaient pas trop compliquées. » Comme son père pratique le motocross et que ses trois grands frères possèdent aussi des bécanes, comment voulez-vous que le gamin ne s’intéresse pas aux deux-roues motorisés ? À 14 ans, il roule évidemment en Mob, puis se paye une 125 à 16 ans. Pourtant, il continue à monter des maquettes. Mais il va plus loin puisqu’il modifie les modèles originaux. « Je travaillais la mousse de polyuréthane ou le bois pour personnaliser les machines. » La vie s’accélère lorsque Guy devient papa à... 19 ans ! Il doit s’occuper de sa famille et met motos et maquettes entre parenthèses. Ce n’est qu’au milieu des années 80, alors que ses trois filles volent de leurs propres ailes, que Guy se paye une Yamaha RD 350 LC, puis une Kawasaki ZX-R 400. Vous l’avez compris, notre homme est plus attiré par les motos sportives.
La moto de ses rêves : la MV 500 d’agostini
Il se remet à la maquette au début des années 2000 mais décide de tout créer de A à Z. Pour se faire la main, il commence par une machine sortie de son imagination. Ensuite, il passe à la moto de ses rêves : la MV 500 trois-cylindres d’agostini. « Quand je vois la vraie en exposition ou sur un circuit, je n’arrive pas à m’en détacher, je peux la regarder pendant des heures. Donc, il m’en fallait une pour moi. » Il réalise d’abord un plan en partant de plusieurs photos, puis il convertit les cotes à son échelle. « Elle est un peu bâtarde et se situe entre 1/4 et 1/5e… En fait, ça correspond à la taille
des cases de ma bibliothèque, c’est-à-dire 65 cm. » Et pourquoi pas ! Ensuite, il confectionne un gabarit en mousse de polyuréthane puis un moule en résine de polyester. Puis il réalise la plupart des pièces dans cette matière, même s’il lui arrive d’avoir recours au bois ou au balsa. « J’essaye aussi de me servir de pièces de récupération. Par exemple, les bouchons des tubes des bonbons Smarties font de parfaits compte-tours ! » Et pour les chaînes secondaires, il récupère des chaînes de distribution usagées des petits monocylindres Honda des copains. Mais au fait, il lui faut combien de temps pour mener un projet à son terme ? « Il faut compter 500 heures en partant de zéro, c’est-à-dire en créant le moule. Sinon, c’est seulement 400 heures. » Seulement ?
De l’atelier aux salons
Fan des belles années du Continental Circus, Guy s’est aussi lancé dans la fabrication de « petits pilotes » en action à l’échelle 1/22e. Pour le moment, seuls Phil Read (MV4) et Jarno Saarinen (Yamaha 350) se tirent la bourre mais Ago et Hailwood ne vont pas tarder à se joindre à eux. Guy ne compte pas non plus s’arrêter en si bon chemin concernant les maquettes. Après la Yamaha YZR 250 d’olivier Jacque, la Norton Manx et la MV quatrecylindres, il compte réaliser la Honda 250 six-cylindres et la Egli-vincent 1000. Un peu timide, Guy a été poussé par Fabrice Bazire (du Norman Scramble de Beauval-en-caux) à exposer son travail lors du dernier salon Moto Légende. Du coup, le dernier week-end de juin, il a été invité par André Gouin pour le Vichy Classic. S’il travaille d’abord pour lui, il comprend l’intérêt de faire découvrir ses modèles réduits et peut éventuellement travailler à la commande. N’hésitez pas à le contacter, comme lorsqu’il admire une belle moto, Guy peut passer des heures à évoquer sa passion !
« LES BOUCHONS DES TUBES DES BONBONS SMARTIES
FONT DE PARFAITS COMPTE-TOURS ! »