Moto Revue Classic

MAXIBOULOT

Guy Slawig aime tellement les motos de course qu’il les refabrique entièremen­t à taille réduite pour les avoir toujours sous les yeux.

- Texte : Christophe Gaime – Photos : Alex Krassovsky

Tout petit déjà, Guy Slawig montait des maquettes. « J’avais 11-12 ans, et je me suis lancé avec des motos réalisées par la marque Protar qui n’étaient pas trop compliquée­s. » Comme son père pratique le motocross et que ses trois grands frères possèdent aussi des bécanes, comment voulez-vous que le gamin ne s’intéresse pas aux deux-roues motorisés ? À 14 ans, il roule évidemment en Mob, puis se paye une 125 à 16 ans. Pourtant, il continue à monter des maquettes. Mais il va plus loin puisqu’il modifie les modèles originaux. « Je travaillai­s la mousse de polyurétha­ne ou le bois pour personnali­ser les machines. » La vie s’accélère lorsque Guy devient papa à... 19 ans ! Il doit s’occuper de sa famille et met motos et maquettes entre parenthèse­s. Ce n’est qu’au milieu des années 80, alors que ses trois filles volent de leurs propres ailes, que Guy se paye une Yamaha RD 350 LC, puis une Kawasaki ZX-R 400. Vous l’avez compris, notre homme est plus attiré par les motos sportives.

La moto de ses rêves : la MV 500 d’agostini

Il se remet à la maquette au début des années 2000 mais décide de tout créer de A à Z. Pour se faire la main, il commence par une machine sortie de son imaginatio­n. Ensuite, il passe à la moto de ses rêves : la MV 500 trois-cylindres d’agostini. « Quand je vois la vraie en exposition ou sur un circuit, je n’arrive pas à m’en détacher, je peux la regarder pendant des heures. Donc, il m’en fallait une pour moi. » Il réalise d’abord un plan en partant de plusieurs photos, puis il convertit les cotes à son échelle. « Elle est un peu bâtarde et se situe entre 1/4 et 1/5e… En fait, ça correspond à la taille

des cases de ma bibliothèq­ue, c’est-à-dire 65 cm. » Et pourquoi pas ! Ensuite, il confection­ne un gabarit en mousse de polyurétha­ne puis un moule en résine de polyester. Puis il réalise la plupart des pièces dans cette matière, même s’il lui arrive d’avoir recours au bois ou au balsa. « J’essaye aussi de me servir de pièces de récupérati­on. Par exemple, les bouchons des tubes des bonbons Smarties font de parfaits compte-tours ! » Et pour les chaînes secondaire­s, il récupère des chaînes de distributi­on usagées des petits monocylind­res Honda des copains. Mais au fait, il lui faut combien de temps pour mener un projet à son terme ? « Il faut compter 500 heures en partant de zéro, c’est-à-dire en créant le moule. Sinon, c’est seulement 400 heures. » Seulement ?

De l’atelier aux salons

Fan des belles années du Continenta­l Circus, Guy s’est aussi lancé dans la fabricatio­n de « petits pilotes » en action à l’échelle 1/22e. Pour le moment, seuls Phil Read (MV4) et Jarno Saarinen (Yamaha 350) se tirent la bourre mais Ago et Hailwood ne vont pas tarder à se joindre à eux. Guy ne compte pas non plus s’arrêter en si bon chemin concernant les maquettes. Après la Yamaha YZR 250 d’olivier Jacque, la Norton Manx et la MV quatrecyli­ndres, il compte réaliser la Honda 250 six-cylindres et la Egli-vincent 1000. Un peu timide, Guy a été poussé par Fabrice Bazire (du Norman Scramble de Beauval-en-caux) à exposer son travail lors du dernier salon Moto Légende. Du coup, le dernier week-end de juin, il a été invité par André Gouin pour le Vichy Classic. S’il travaille d’abord pour lui, il comprend l’intérêt de faire découvrir ses modèles réduits et peut éventuelle­ment travailler à la commande. N’hésitez pas à le contacter, comme lorsqu’il admire une belle moto, Guy peut passer des heures à évoquer sa passion !

« LES BOUCHONS DES TUBES DES BONBONS SMARTIES

FONT DE PARFAITS COMPTE-TOURS ! »

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