Moto Revue Classic

Suzuki GSF 600 Bandit « Suzuka »

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- Fourche, roues, étriers de freins, garde-boue

avant, bras oscillant Suzuki 750 GSX-R 1992 - Disques de freins avant et arrière NG - Bracelets, leviers de frein et d’embrayage XTR - Compteur T&T - Phares Derbi Senda - Carénage et selle Ducati TT2 modifiés XTR - Supports de carénage et de selle XTR - Feu arrière XTR - Batterie Lipo - Commandes reculées Puig - Silencieux Spark - Filtre à air KN - Peinture Artenruta

chauffait beaucoup. » Il confie le design au Canadien Michael Uhlarik (auteur des Yamaha M1 et MT-03) et exhibe le tout au Salon de Padoue, en face du stand Ducati. La RAD 01 fait forte impression sur le public, sauf que la marque bolonaise a déjà la 1098 dans ses cartons. Pepo arrive un peu tard mais il se fait quand même remarquer. Il a pris tellement de contacts en Italie qu’il décide de fabriquer sa propre moto. La RAD 02 arbore un cadre ultra-léger (4 kg pour la version alu) et reprend la carrosseri­e de la 01. Avec son moteur 1000 cm3 à 2 soupapes, elle est plus légère que la NCR Millona – la référence en la matière. Et comme elle se comporte plutôt bien en course, Pepo en vendra une centaine dans le monde entier. Mais en 2013, pour des raisons personnell­es, il met un terme à son activité. Tout est vendu (nom, pièces, logo, etc.) à Yann Thomas, spécialist­e français installé à Suze-la-rousse (26). Fin de la première ère. En novembre 2014, Pepo remet la « machine » en route. Il crée XTR (pour extrême) et refait une Ducati qu’il baptise Extrema. « Je ne voulais pas que ma nouvelle activité s’articule uniquement autour de Ducati, et j’ai voulu créer des motos plus abordables et plus populaires. J’ai trouvé une Suzuki 600 Bandit de 1998 à 1100 € et je me suis dit que j’allais la “ducatiser”… »

20 jours de travail, ni plus ni moins

Plus sérieuseme­nt, l’idée est d’utiliser des machines que l’on croise tous les jours dans la rue sans les remarquer pour en faire des motos attractive­s. Et puis, comme le souligne Pepo, pour le prix d’une fourche Ducati, on a une japonaise complète ! Au-delà de la boutade, l’idée est de rendre hommage à la Suzuki Yoshimura des 8 Heures de Suzuka 1980. L’autre défi, c’est de présenter la moto en janvier au Salon de Vérone, haut lieu de la customisat­ion européenne. Pepo réalise donc la moto en 20 jours, ni plus ni moins. Il commence par monter un carénage et une selle de Ducati TT2. Pour cette dernière, il conçoit un berceau arrière spécial. Évidemment, et contrairem­ent à la Honda des pages suivantes, il a dû tronçonner la boucle originale. Du coup, il a fallu reboucher un trou sur le berceau du cadre. La modificati­on a été réalisée très proprement par Mario, le métallier de Pepo, puisque je ne m’en suis même pas rendu compte. En revanche, il a conservé le réservoir qui, il est vrai, dispose d’un galbe plutôt élégant. Pepo reprend. « Elle évoque les années 80 mais ce n’est pas pour ça qu’on allait se priver de l’actualiser. » Il a donc monté une fourche inversée, des roues, des freins et un bras oscillant de GSX-R. Petite coquetteri­e, dans ce dernier, on découvre trois trous. « C’est pour l’esthétique mais en insérant des tubes, on rigidifie encore l’ensemble. L’amortisseu­r provient d’une Honda CBR 600 RR et pour l’adapter, il a fallu fabriquer des biellettes de suspension­s spécifique­s. » Pepo me fait remarquer le berceau de cadre démontable qui, en dehors de faciliter la dépose du moteur, lui confère une touche racing. En parlant de moteur, il est standard et affiche 70 000 km.

COMME LE SOULIGNE PEPO, POUR LE PRIX D’UNE FOURCHE DUCATI, ON A UNE JAPONAISE COMPLÈTE !

Le bon vieux quatre-pattes issu de la GSX-R peut en faire encore autant avant d’être ouvert ! La ligne d’échappemen­t 4-en-1 est composée des tubes d’origine auxquels Pepo a ajouté un silencieux Spark fabriqué en Italie. Et pour finir, le gros boîtier de filtre à air a été remplacé par des éléments KN. Et me voilà sur le circuit de Jarama à faire des tours par 40 °C à l’ombre. Juste le temps de prendre les photos d’action et de constater que le 600 « air-huile » a encore la santé. Les bracelets sont trop fermés et je manque un poil de place sur la selle mais la moto semble saine. De toute façon, c’était pas le jour pour faire des chronos. Je rentre dans le box et je demande à Pepo si sa Suzuka (le petit nom de la Suzuki 600) aura des petites soeurs. « Je n’aime pas trop faire deux fois la même moto, mais il faut bien manger » , répond-il en souriant. « Et puis, après la période Ducati, je souhaite faire des motos plus abordables et qui évoquent l’endurance des grandes années. On peut faire une belle moto sans dépenser une fortune, j’estime la Suzuka entre 10 000 et 12 000 €.» Il termine : « Tu sais, dans les années 80 et 90, les motos de série étaient dérivées des protos d’endurance pas des 500 de Grands Prix… » La tendance endurance n’est qu’un juste retour de l’histoire.

« JE SOUHAITE FAIRE DES MOTOS QUI ÉVOQUENT

L’ENDURANCE DES GRANDES ANNÉES »

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