Moto Revue Classic

EXPRESSO RACER

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Il y a un mois, Garry Laurence a acheté Moto Revue Classic alors qu’il était à l’aéroport en France. Rentré chez lui, il nous a envoyé un petit mail nous invitant à venir visiter son garage près de Londres. Il avait, disait-il, plusieurs machines estampillé­es « Spirit of the sixties café racers » . On a donc pris l’eurostar, des métros et des trains de banlieue et on est arrivé dans une localité sans trop de charme où les petites maisons sont toutes les mêmes. Garry nous a ouvert sa porte, on ne savait pas trop ce qu’on allait trouver. On a décliné un thé, il faisait trop chaud, et il nous a entraînés bien vite dans son garage, au bout du minuscule jardin. Et là, dans un local de 25 m2 au sol en béton taché d’huile, entre un tour et une perceuse sur colonne, des dizaines de milliers d’euros de bécane jetaient leurs feux sous les néons. Wouaw ! Une seule machine d’origine, une Vincent Rapide de 1951, raide de neuve, de celles qui affolent les statistiqu­es des salles de ventes et tout autour, des café racers avec tous un cadre Norton Featherbed. Et quels café racers ! Un Triton triple, une Norvin à moteur Vincent et deux curiosités, une à moteur Ducati et l’autre Laverda… Garry en fait-il commerce, court-il les shows pour montrer ses fantastiqu­es machines ? « Non, c’est juste mon hobby, assure-t-il. Je les construis pour moi, car si je le faisais pour quelqu’un d’autre, il y aurait toujours des concession­s et je ne veux pas en faire. Je ne fais pas non plus d’exposition, de toute façon, je ne veux pas fanfaronne­r, mais elles terminerai­ent forcément “best of show”. » Alors, Garry préfère recevoir chez lui des magazines qui ont la primeur de son savoir-faire.

Le projet « Spirit of the sixties »

Il a commencé à faire de la moto à l’âge de 16 ans et à la fin des années 60, il s’est monté son premier café racer, un Triton avec une culasse 8 soupapes Weslake. Puis il est entré dans la police, malgré sa formation en ingénierie, a fondé une famille et pendant longtemps, est passé à autre chose, en l’occurrence des quatre roues Jaguar Mark II et XK 150. C’est au début des années 2000 que le virus de la moto le titille à nouveau, les voitures prennent trop de place quand on habite à Londres ! Il reprend la moto là où il l’avait laissée, dans les années 60... « Je me suis mis en tête de construire des café racers et j’ai commencé par le rêve de tous les motards anglais à l’époque, une Norvin » , commence-t-il. C’est le début de son projet d’une série de motos baptisée « Spirit of the sixties » et grosso modo, il passe un an sur chacune. Sa philosophi­e est de fabriquer une moto qui aurait pu être construite il y a quarante ans avec une finition « usine ». Il choisit le cadre des frères Mac Candless, en version wideline, la fourche Norton Roadholder qui va avec et monte invariable­ment des roues de 18 pouces. Pour les freins, Garry fait une entorse au made in England : « Les freins de Yamaha TZ en 4 cames et 260 mm sont les meilleurs qu’on puisse trouver. Je commande des refabricat­ions à Don Pender aux Philippine­s. » Pour avoir essayé l’une de ses motos, effectivem­ent, ces freins sont

« J’AI COMMENCÉ PAR LE RÊVE DE TOUS LES MOTARDS

ANGLAIS À L’ÉPOQUE, UNE NORVIN »

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