6- cylindres CG T306 L
Début 2000, Guy Coulon lance la fabrication d’un 6- cylindres, histoire d’avoir le son du moteur à la maison. Véridique ! Il est parti d’un bloc d’alu et, selon ses propres termes, a tapé dedans ! L’idée, c’était de pouvoir démonter la partie thermique (le haut moteur) sans décaler la transmission primaire à cascades de pignons. Le vilebrequin monobloc fixé au bloc- cylindres a été réalisé par Meles Mécanique dans le Jura. La culasse a été élaborée en partant de trois éléments de Honda CBR 250 coupés et assemblés. La boîte de vitesses est d’origine Suzuki et la pompe à huile est une Honda RS 1000 de 1980 ! Mission accomplie, puisque l’engin prend 21 500 tr/ min au banc dans un hurlement caractéristique.
près du circuit du Mugello. C’est la force de Tech3, entre le réseau de Guy et les fournisseurs du Motogp, on se débrouille toujours. « On fait ce que les autres ne font pas » , précise Laurent. Idem pour la Jawa 500 4-cylindres, le deuxième gros chantier en cours. Guy nous avoue qu’il a passé une partie du week-end à se demander comment il allait usiner les carters bruts récupérés en République tchèque. Car le client a livré une moto en petits bouts, fruit d’une dizaine d’années de recherche dans toute l’europe. Et nos deux amis ne disposent que de quelques dessins d’époque pour les carters : « Heureusement, ils sont à l’échelle 1 » , se marre Guy. Faisonslui confiance, un gars capable de construire un 6-cylindres de ses mains devrait s’en sortir (voir encadré p. 95). Pendant ce temps, Laurent est parti chercher un autre exemple du savoirfaire maison. Il revient avec deux éléments D’YZM 500, un proto de cross piloté à l’époque par Jacky Vimond. « La moto a roulé au Touquet Classic et comme elle a souffert, on a rechargé et réusiné une partie du cadre. » Le disque de frein en mauvais état est introuvable, y compris à l’usine Yamaha, et a tout simplement été refabriqué à l’identique. Il est certain que tous ces travaux ont un coût et même si le taux horaire de Tech3 Classic n’a rien de délirant, le nombre d’heures finit par faire une addition salée : « C’est pour ça que notre atelier s’adresse plutôt aux possesseurs de machines d’exception, sinon le prix de la restauration va vite dépasser la valeur de la moto… »
« On va bien trouver une solution... »
On se balade dans l’atelier où sont garées deux Voxan Scrambler, les deux motos personnelles de Laurent et Guy. Ils s’accordent tous les deux pour dire qu’aujourd’hui encore, il est difficile de trouver une meilleure bécane pour un usage quotidien… Fermons la parenthèse. Sur l’établi, Laurent me montre un réservoir en aluminium de Ducati Monster qu’il a entièrement réalisé à la main pour un copain. Il s’est mis à « taper la tôle » depuis quelque temps et semble vraiment passionné par la chose. D’ailleurs, il ne crache pas sur la custom culture très en vogue actuellement et il est ravi de la récente visite des Texans de Revival Cycle (les barbus page 66). Après le Wheels & Waves, ces derniers sont venus spécialement pour entendre tourner le 6-cylindres de Guy ! Notre chevelu réapparaît subitement et nous explique qu’il est aussi en pourparlers pour faire refabriquer des pistons et des vilebrequins de Honda RS 500, la compé-client apparue en 1983 : « Il n’y a plus de pièces et les gars veulent rouler en démonstration, on va bien trouver une solution… » J’ai l’impression que chez Tech3 Classic, il n’y a pas de problèmes, mais que des solutions !
UN ATELIER QUI S’ADRESSE PLUTÔT AUX PROPRIÉTAIRES DE MACHINES D’EXCEPTION