Moto Revue Classic

J.-M. Bayle – star planétaire du motocross – tente l'aventure « vitesse » en 1992. Récit.

En juillet 1992, le champion de motocross Jean-michel Bayle décidait de se lancer dans la vitesse à l’occasion du Grand Prix de France. J’y étais !

- Texte : Christophe Gaime – Photos : archives Moto Revue

Ce 19 juillet 1992, je m’en souviens comme si c’était hier et pourtant, c’était il y a 25 ans. Un quart de siècle. Je m’en souviens parce que ce jour-là, Jean-michel Bayle, qui est au sommet du motocross mondial, va disputer son tout premier Grand Prix. Pour le moment, le seul et unique Grand Prix de France se déroule sur le circuit de Nevers Magny-cours. Une magnifique piste de Formule 1 sortie de terre cinq ans auparavant selon le bon vouloir de François Mitterrand, président de la République, pour faire plaisir à son ami Guy Ligier… Mais ce week-end d’été, ce sont bien les motos qui ont pris possession de la piste. En termes de nouveautés, c’est aussi en 1992 que Two Wheels Promotion (une société appartenan­t à Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1) est devenu le promoteur des championna­ts du monde de vitesse. Ça n’a pas duré mais cette année-là, on est entré dans une nouvelle ère. Mais revenons à notre JMB national. L’année précédente, alors qu’il se battait pour obtenir un énième titre de champion de motocross, il a fait savoir qu’il aimerait passer à la vitesse. Il faut dire que fin 90, il s’était bien amusé avec la Honda NSR 250 de Dominique Sarron. Pour s’entraîner, il s’est même payé une Honda CBR 600 et est allé rouler avec Eddie Lawson sur le petit circuit de Willow Springs, dans le désert californie­n. Je me souviens que Lawson roulait sur une Ducati 900 SS, contrat avec Cagiva oblige. Bref, tandis que le Kid de Manosque commençait à faire

« DIMANCHE, 15 HEURES, LES FAUVES SONT LÂCHÉS ET JE NE PERDS PAS UNE MIETTE DE LA COURSE »

des ronds sur le goudron, le petit monde de la vitesse ne semblait pas tellement intéressé. Jusqu’en avril 1992, où tout le monde se réveille en sursaut : JMB annonce qu’il va participer au Grand Prix de France en catégorie 250 ! Il sera chapeauté par Marc Fontan, responsabl­e d’une structure montée pour l’occasion par l’organisate­ur avec la FFM et baptisée Objectif Grand Prix.

Le coup de baguette magique de L’IRTA

Son team manager se nomme Gilbert Roy, un ancien journalist­e de Moto Revue, et la structure technique sera dirigée par Jean-claude Besse. Du fait de son contrat avec Honda, JMB chevaucher­a des RS 250. Cerise sur le gâteau, il roulera aux couleurs du team officiel, c’est-àdire Rothmans. Mine de rien, ces gens-là venaient de poser la première pierre de la future Équipe de France de vitesse qui allait permettre à toute une génération de pilotes de faire leurs preuves dans le confort d’un team structuré. Mais c’est une autre histoire et revenons à JMB car son défi est de taille, lui qui n’a jamais effectué de courses de vitesse. En vue d’une éventuelle qualificat­ion, il va effectuer 2 000 kilomètres d’essai sur la piste nivernaise et effectuer des chronos qui le placeraien­t dans le Top 10 du championna­t de France. Sauf qu’un GP, c’est autre chose et le jour J, JMB ne peut faire mieux que le 38e temps alors que seul les 36 premiers sont qualifiés. Fin de l’aventure ? Non, d’un coup de baguette magique, L’IRTA accepte les 38 premiers. C’eut été dommage. Dimanche, 15 heures, les fauves sont lâchés et je ne perds pas une miette de la course, depuis la terrasse de la salle de presse. Devant, Loris Reggiani et Pierfrance­sco Chili, les deux officiels Aprilia, jouent au chat et à la souris durant toute la course. Le premier s’imposera d’un quart de seconde, Luca Cadalora, sur la Honda 250 d’usine, termine troisième, tandis que JMB, avec une moto « visuelleme­nt » identique, termine 24e. Il s’est fait prendre un tour par les quatre premiers mais peu importe, l’histoire est en marche et malgré toutes les mauvaises langues, il va persévérer et réaliser une belle carrière en Grands Prix puis en endurance. Ce 19 juillet 1992, j’y étais !

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 ??  ?? JMB en GP • 3 saisons complètes en 250 (22e en 1993 / 8e en 1994 / 15e en 1995) • 2 saisons complètes en 500 (9e en 1996 / 18e en 1997) • 4 départs en GP 500 en 1998 (16e), 5 départs en 1999 (28e) • 2 départs en Motogpen 2002 (24e) • 3 pole positions : 2 en 500 (République tchèque en 1996 et Imola en 1998), 1 en 250 (Argentine en 1995)
JMB en GP • 3 saisons complètes en 250 (22e en 1993 / 8e en 1994 / 15e en 1995) • 2 saisons complètes en 500 (9e en 1996 / 18e en 1997) • 4 départs en GP 500 en 1998 (16e), 5 départs en 1999 (28e) • 2 départs en Motogpen 2002 (24e) • 3 pole positions : 2 en 500 (République tchèque en 1996 et Imola en 1998), 1 en 250 (Argentine en 1995)
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