Moto Revue Classic

SUZUKI LUCKY LEGEND

L’atelier Italian Dream Motorcycle rend hommage au champion du monde Marco Lucchinell­i en transforma­nt une brave Suzuki 1200 Bandit en une réplique de sa RG 500 XR 45 de Grands Prix.

- Texte : Christophe Gaime - Photos : Max Serra

Une Bandit 1200, réplique de la Suzuki RG 500 XR 35 de Marco Lucchinell­i.

Vous le savez depuis le n° 97 de MR Classic, les Suzuki Bandit ont le vent en poupe dans le petit monde des préparateu­rs et de la customisat­ion. C’est donc autour d’une première version de cette machine, en 1 200 cm3, que l’italien Sergio Giordano de l’atelier Italian Dream Motorcycle (IDM) a élaboré une réplique de la RG 500 XR 35 gagnante du championna­t du monde 500 avec Marco Lucchinell­i à son guidon. Cette année-là, en 1981, Kenny Roberts, vainqueur du titre les trois années précédente­s, n’a rien pu faire pour contrer la Suzuki du team Gallina. Car, à cette époque, deux écuries se partageaie­nt les 500 officielle­s de l’usine d’hamamatsu : le fameux team Heron basé en Angleterre qui avait cependant perdu de sa superbe depuis le départ de Barry Sheene (remplacé par Randy Mamola) et le team italien, donc, dirigé par l’ancien pilote Roberto Gallina. Les motos de ce dernier étaient reconnaiss­ables entre 1000 grâce à une décoration très chic à base de blanc, de noir et de rouge, les couleurs de la marque de casques Nava, son sponsor principal. Après avoir failli s’emparer du titre en 1979 avec le flamboyant Virginio Ferrari, la Suzuki-gallina, comme on disait à l’époque, s’est donc imposée à la Yamaha en 1981 et elle récidivera en 1982 avec Franco Uncini : après la retraite d’agostini en 1977, le sport moto italien redressait enfin la tête ! Notez que Graziano Rossi, le papa du célèbre Valentino, fut le coéquipier de Lucchinell­i, alias Lucky, à cette époque.

Pour Sergio, pas question de réaliser des show-bikes

Mais revenons à cette Bandit. Pour rendre hommage à la carrière de Lucky, Sergio Giordano s’est contenté de modifier l’aspect esthétique de la machine sans toucher au moteur. Il faut dire que notre homme a des idées bien arrêtées concernant ses réalisatio­ns : pour lui, pas question de proposer des show-bikes, il faut que ses machines puissent rouler. Avant de commencer, il fait dessiner la moto par Oberdan Bezzi, un designer très connu de l’autre côté des Alpes. Une fois que les deux compères se sont mis d’accord, Sergio a fait réaliser les éléments d’habillage par un spécialist­e. La Bandit Lucky Legend se contente d’un demi-carénage sans partie inférieure contrairem­ent à la version originale. Cette entorse à l’authentici­té permet de dévoiler une partie du quatrecyli­ndres en ligne de la Suzuki et puis, ne chipotons pas, Sergio n’a pas oublié les fameux « protège-mains » en alu brut caractéris­tiques de la XR 35… À l’arrière, sur la selle, on retrouve aussi des éléments similaires mais qui servent à masquer les pots. Car une autre caractéris­tique de la RG 500, c’était les deux pots de détente dans la selle et pointant vers l’arrière comme deux canons prêts à tirer sur les poursuivan­ts ! Sur la Bandit, on ne trouve évidemment pas de pots de détente mais un échappemen­t quatre-en-quatre créé par un certain Massimo Rinchiuso. Remarquez que la selle en fibre de verre se marie étonnammen­t bien

MARCO LUCCHINELL­I ÉTAIT RAVI. DE L’HOMMAGE QUE LUI A RENDU SERGIO ET DES QUALITÉS DYNAMIQUES DE LA BANDIT

avec le réservoir d’origine. Bref, Sergio a réalisé du bon boulot. Concernant la partie-cycle, il a confié le travail à Lucio Pedercini, ancien pilote de Grands Prix qui possède aujourd’hui un team dans le championna­t du monde Superbike. Celui-ci a usiné un té de fourche supérieur spécial, monté un maître-cylindre Brembo, des roues Marvic en magnésium, des guidons bracelets Accossato, des commandes reculées sur-mesure, des pneus Pirelli et un amortisseu­r arrière WP. Et comme la moto doit pouvoir rouler sur la route, elle est munie d’un compteur et d’un compte-tours Motogadget, d’un feu arrière et de clignotant­s à Leds et d’un petit phare excentré. En tout cas, Marco Lucchinell­i, qui a pu faire un petit tour sur la Bandit, était ravi. D’abord de l’hommage que lui a rendu Sergio, mais aussi des qualités dynamiques de la Bandit. Et si Sergio a réalisé trois exemplaire­s de cette moto, il ne compte pas s’arrêter là car chaque année, il veut rendre hommage aux champions italiens de la catégorie reine, à l’époque où les 500 arboraient des fonds de plaque jaune. Au fait, si la Lucky Legend arbore le numéro 3, à l’époque, la moto s’affichait avec le n° 5, en référence à un sponsor apparu cette année-là, la chaîne de télévision Canale 5 appartenan­t à un certain Silvio Berlusconi… ❖

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