Moto Revue Classic

À L’EST DU NOUVEAU !

MONDIALISA­TION

- Christophe Gaime

Je me souviens que dans les années 90, les motards qui se présentaie­nt dans des rassemblem­ents d’anglaises avec les nouvelles Triumph – les premières produites à Hinckley – se faisaient refouler. Et c’était pire pour ceux qui arrivaient avec des Royal Enfield Bullet « made in India » . « Pas de ça chez nous ! » , s’exclamaien­t les propriétai­res de BSA, de Norton ou de Triumph anciennes en indiquant la sortie d’un doigt vengeur. 25 ans après, ces « intégriste­s » doivent être dépassés par les événements car les temps ont bien changé. Les Royal Enfield conçues dans le centre technique de Leicester sont aujourd’hui considérée­s comme des motos anglaises, surtout depuis que les bicylindre­s 650 cm3 ont été dévoilés. La firme indienne Mahindra, qui vient de relancer Jawa (voir page 12), a aussi racheté la marque BSA et est actionnair­e majoritair­e dans Peugeot Motocycles. Dans la même contrée, citons encore Bajaj qui détient 49 % des parts de la marque KTM et a signé l’an dernier un partenaria­t avec Triumph pour s’attaquer au marché indien des plus de 500 cm3. Pire encore, des rumeurs font état d’une prise de participat­ion majoritair­e dans la marque anglaise. Après Jaguar et Land Rover, propriété de Tata, un autre joyau de la couronne britanniqu­e va-t-il passer dans l’escarcelle des Indiens ? Stuart Gardner, PDG de Norton, s’est tourné quant à lui vers la Chine pour la conception de la nouvelle Atlas en signant un accord avec le constructe­ur Zongshen. On pourrait encore évoquer les Ducati Scrambler assemblées en Thaïlande (tout comme certaines Triumph d’ailleurs…) et les Harley-davidson XG 750 montées en Inde. Au fait, il y a quelque temps, j’ai croisé un membre d’un club d’anglaises qui, dans les années 90, refusait les « néo Triumph ». Aujourd’hui, il n’est pas peu fier de rouler sur une Speed Triple de 1994…

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