À L’EST DU NOUVEAU !
MONDIALISATION
Je me souviens que dans les années 90, les motards qui se présentaient dans des rassemblements d’anglaises avec les nouvelles Triumph – les premières produites à Hinckley – se faisaient refouler. Et c’était pire pour ceux qui arrivaient avec des Royal Enfield Bullet « made in India » . « Pas de ça chez nous ! » , s’exclamaient les propriétaires de BSA, de Norton ou de Triumph anciennes en indiquant la sortie d’un doigt vengeur. 25 ans après, ces « intégristes » doivent être dépassés par les événements car les temps ont bien changé. Les Royal Enfield conçues dans le centre technique de Leicester sont aujourd’hui considérées comme des motos anglaises, surtout depuis que les bicylindres 650 cm3 ont été dévoilés. La firme indienne Mahindra, qui vient de relancer Jawa (voir page 12), a aussi racheté la marque BSA et est actionnaire majoritaire dans Peugeot Motocycles. Dans la même contrée, citons encore Bajaj qui détient 49 % des parts de la marque KTM et a signé l’an dernier un partenariat avec Triumph pour s’attaquer au marché indien des plus de 500 cm3. Pire encore, des rumeurs font état d’une prise de participation majoritaire dans la marque anglaise. Après Jaguar et Land Rover, propriété de Tata, un autre joyau de la couronne britannique va-t-il passer dans l’escarcelle des Indiens ? Stuart Gardner, PDG de Norton, s’est tourné quant à lui vers la Chine pour la conception de la nouvelle Atlas en signant un accord avec le constructeur Zongshen. On pourrait encore évoquer les Ducati Scrambler assemblées en Thaïlande (tout comme certaines Triumph d’ailleurs…) et les Harley-davidson XG 750 montées en Inde. Au fait, il y a quelque temps, j’ai croisé un membre d’un club d’anglaises qui, dans les années 90, refusait les « néo Triumph ». Aujourd’hui, il n’est pas peu fier de rouler sur une Speed Triple de 1994…