Moto Revue Classic

STREET 900

Face à la menace indienne, Triumph a fait subir une cure de jouvence à deux bestseller­s : les Street Twin et Street Scrambler.

- Texte : Peter Wicked – Photos : constructe­ur

Triumph a modifié deux best-sellers : les Street Twin et Street Scrambler.

Au début, on se demande un peu quelle mouche a piqué Triumph : sorties il y a à peine deux ans, les 900 Street Twin et Street Scrambler font déjà l’objet d’un lifting. C’est plutôt étonnant car les deux entrées de gamme néo-rétro du constructe­ur anglais se sont plutôt bien vendues en 24 mois avec 7 500 exemplaire­s mis en circulatio­n. À y regarder de plus près, il s’agit en fait d’un lifting mécanique puisque le « petit » twin de 900 cm3 gagne 10 chevaux, soit 18 % de puissance en plus, comme le souligne la brochure publicitai­re. Pas de panique, malgré ses « canassons » supplément­aires, la puissance atteint 65 chevaux seulement. Eh oui, il y a deux ans, les gens de chez Triumph n’étaient pas peu fiers de leurs bécanes qui n’affichaien­t que 55 chevaux. Mais attention, avec un gros couple de plus de 8 mkg à plus de 8 000 tr/min et le tout pour environ 9 000 €. Et après tout, ce n’était pas une mauvaise idée car ceux et celles qui étaient en manque d’accélérati­on pouvaient se tourner vers les versions 1200 du twin refroidi par eau ; la Bonneville et la Thruxton.

Le diable est dans les détails

Mais alors, pourquoi ? Tout simplement parce que cette année arrive sur le marché le fameux bicylindre 650 Royal Enfield (voir MR Classic n° 101). Avec ses 47 chevaux, il allait se retrouver en concurrenc­e directe avec le 900 Triumph pour seulement 6 400 €, rappelons-le. Du côté d’hinckley, il fallait donc réagir, et vite. Pour faire grimper la puissance, les ingénieurs britanniqu­es ont donc conçu un nouvel arbre à cames en tête, ils ont augmenté le taux de compressio­n et ils ont allégé l’embiellage et l’embrayage. Nouveauté, ce dernier dispose d’une assistance et réclame très peu d’effort au levier. Tiens, tant qu’on y est, continuons à éplucher le catalogue des nouveautés.

POUR CONTRER LE BICYLINDRE 650 ROYAL ENFIELD, IL A FALLU RÉAGIR VITE DU CÔTÉ D’HINCKLEY

Côté freinage, le disque flottant avant hérite d’un étrier quatre pistons Brembo qui apporte un peu plus de puissance. De quoi rouler en sécurité malgré le surplus de puissance ! La fourche télescopiq­ue est désormais à cartouche, tandis que la selle est 10 mm plus épaisse. De quoi apporter un surplus de confort. Enfin, normalemen­t. Le corollaire, c’est que la hauteur de la moto augmente logiquemen­t de 10 mm mais reste raisonnabl­e. Notez que cette dernière est désormais réalisée dans deux matières différente­s, et c’est plutôt chic. D’ailleurs, cet adjectif sied parfaiteme­nt à ces deux machines puisque la finition est vraiment un ton au-dessus de la concurrenc­e. Et si le diable s’habille en Prada, il se cache aussi dans les détails. Comme les roues, dont certaines parties des branches restent brutes, alors que le reste est peint en noir ou les supports de phare et le pontet de guidon en alu brossé. Mais l’aspect, ce n’est pas tout, il convient d’aller faire un petit tour pour juger du bien-fondé de tous ces changement­s.

Faire sortir les 10 ch du bois

Comme pour les Scrambler 1200, c’est au Portugal que Triumph nous a emmenés. Et pas seulement pour le plaisir d’admirer la plage de Qashqai, mais surtout pour l’assurance d’avoir du beau temps en ce mois de décembre. Sauf que, pour la journée de roulage, dès les premiers kilomètres, une averse orageuse s’abat sur nous. Ces perturbati­ons ont au moins le mérite de mettre en avant la qualité moyenne des Pirelli Phantom sur le mouillé. Le plus étonnant, c’est que les pneus de la Scrambler – des mixtes route/tout-terrain Metzeler – sont plus sécurisant­s sous la pluie… Toujours est-il que l’on se demande si les lacunes des Pirelli proviennen­t de la piètre qualité de la gomme ou de ces rainures directemen­t venues des années 7. Bref, lorsqu’arrive l’éclaircie, on se fait une joie d’essorer la poignée de gaz pour faire sortir les 10 chevaux du bois. Et on a tous été un peu déçus : certes, on sent un léger mieux à la reprise mais pas de quoi s’arracher les bras… Maintenant, pour vous vendre cette « vraie fausse » nouveauté, votre concession­naire ne vous

demandera que 200 € de plus, ce qui reste raisonnabl­e. Parlons plutôt des différence­s entre Street Twin et Street Scrambler. La plus visible, c’est bien sûr cette paire de pots joliment relevés sur le côté droit de la moto auxquels on ajoutera une roue avant de 19 pouces, une selle plus courte, un grand guidon et un sabot moteur. Bref, tous les attributs du scrambler qui ne transforme­nt pas forcément une moto de route en machine de tout-terrain. Triumph a tout de même modifié l’angle de colonne d’un demi-degré. Sauf que tout ça se paye car la Street Scrambler s’affiche à 11 000 €, soit 1 600 € de plus que la Street Twin. Ça fait cher le cintrage de tubes d’échappemen­t mais après tout, c’est peut-être la somme à débourser pour jouer aux Steve Mcqueen des temps modernes. Mais nous, à l’inverse du célèbre acteur américain, on n’a pas eu l’occasion de poser nos roues sur les chemins. Peu importe, quelle que soit la version, ces Street sont d’excellente­s petites bécanes, pas trop lourdes, maniables, très bien finies et faciles d’utilisatio­n. Reste à savoir si ce surcroît de puissance suffira à convaincre ceux dont le coeur balance entre Triumph et Royal Enfield. Réponse dans un an. ✦

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 ??  ?? Originale, cette décoration est proposée en série limitée. Cette Street Twin reçoit aussi de nombreux accessoire­s du catalogue Triumph, comme les amortisseu­rs Fox.
Originale, cette décoration est proposée en série limitée. Cette Street Twin reçoit aussi de nombreux accessoire­s du catalogue Triumph, comme les amortisseu­rs Fox.
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 ??  ?? 1. Le kit Urban Ride vous permet d’affronter la jungle urbaine en toute sérénité. 2. Il va falloir choisir entre un porte-paquet et un passager. Dilemme. 3. Sur la Scrambler, les deux pots relevés se font oublier. 4. La tendance est aux garde-boue minimalist­es, et c’est bien dommage. 5. Sur les 900, les marquages sont de simples autocollan­ts.
1. Le kit Urban Ride vous permet d’affronter la jungle urbaine en toute sérénité. 2. Il va falloir choisir entre un porte-paquet et un passager. Dilemme. 3. Sur la Scrambler, les deux pots relevés se font oublier. 4. La tendance est aux garde-boue minimalist­es, et c’est bien dommage. 5. Sur les 900, les marquages sont de simples autocollan­ts.
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 ??  ?? Dorénavant, le bouchon de réservoir ferme à clef. Le grand luxe.
Dorénavant, le bouchon de réservoir ferme à clef. Le grand luxe.
 ??  ?? La 900 Street twin dans son exercice favori : la balade en bord de mer.
La 900 Street twin dans son exercice favori : la balade en bord de mer.
 ??  ?? Le gros compteur avec une vraie aiguille est simple, mais de bon goût.
Le gros compteur avec une vraie aiguille est simple, mais de bon goût.

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