XSR 700 XTRIBUTE
YAMAHA
La marque aux trois diapasons rend hommage à la XT 500.
Tout commence à Milan, en novembre dernier, lors du grand raout Yamaha à l’occasion de l’Eicma. C’est là que, pour la première fois, on découvre la XSR 700 XTribute, hommage à la XT 500 réalisée par la marque aux trois diapasons. L’histoire se poursuit au Mans, dans une loge du circuit Bugatti au Grand
Prix de France. Éric de
Seynes, directeur de Yamaha Europe et n° 2 de Yamaha Motors, nous explique qu’il rêve de commercialiser une XSR 900 arborant la déco de la RD 350 LC première version mais qu’à son goût, les choses ne vont pas assez vite. En attendant, il prédit un grand avenir à la XTribute. L’aventure se poursuit une semaine plus tard en Catalogne, lors de la présentation dynamique de cette moto. Cette fois-ci, je discute avec Clément
Villet, directeur de la division deux-roues de Yamaha Europe : « La XTribute a vraiment été poussée par la filiale européenne à Amsterdam, ce qui a permis un processus plus court qu’avec le Japon. D’autres motos de ce style vont apparaître, peut-être
cette fameuse XSR 900 “LC 350”, car il faut que nous fassions vivre la gamme Héritage. »
Une fois qu’on a intégré toutes ces informations, on se pose deux minutes et on réfléchit. Utiliser la XSR 700, excellente moto dérivée de la MT-07, pour rendre un hommage appuyé à la XT 500, il fallait oser. Car, comme le dit le même Clément, la véritable descendante du plus célèbre des gros monos, c’est la Ténéré 700 présentée la veille et qui, au passage, utilise aussi le moteur de la MT-07. Évidemment, dans l’idéal, il aurait fallu que Yamaha produise une version tout-terrain de la SR 400, modèle toujours en production au Japon.
Sauf que cette moto arriverait chez nous à un prix prohibitif et qu’elle ne passerait plus les normes antipollution.
Vous me direz que, de nos jours, 500 machines non homologuées à plus de 10 000 € trouveraient preneurs. Sauf qu’en 2019, Yamaha, comme tous les autres constructeurs, a envie de faire du chiffre et pas des séries limitées.
Position tout-terrain
Trêve de bavardages, on va aller faire un petit tour dans les rizières catalanes situées près de Tortosa. Mais avant tout, prenons le temps de faire le tour de la XTribute. D’abord, ce qui saute aux yeux, c’est le réservoir en alu qui reprend la décoration des XT 500 de 1981. La plus fameuse, selon les gens de chez Yamaha. Puis il y a les roues dorées, les soufflets de fourche, les cabochons de clignotants orange et les garde-boue blancs ; plein de détails pour vous attirer dans le « monde merveilleux » des années 80. Concernant la position de conduite, le guidon (muni d’une barre de renfort) est 40 mm plus large, tandis que la selle, elle aussi spécifique, est 30 mm plus haute. De quoi procurer une position un peu plus typée tout-terrain. À noter que si les motos d’essai disposent d’une ligne d’échappement Akrapovic
LE TRÈS BEL ÉCHAPPEMENT AKRAPOVIC EST EN OPTION
en position haute, comme sur la XT 500 de 1976, dixit la marque, cet élément est disponible en option. D’origine, le pot est identique à celui de la XSR 700. Dernier point, si la XTribute est toujours « chaussée » par le manufacturier italien Pirelli, il s’agit maintenant des MT 60 RS, des pneus très légèrement tout-terrain, si je puis m’exprimer ainsi.
Usine Motobécane
Allez ! C’est parti pour les routes du bord de mer, qui sont bien humides car il a plu toute la nuit. Au fait, pour démarrer, ne cherchez pas le kick, il y a longtemps que les motos modernes s’en sont affranchi. Je monte les rapports et je retrouve instantanément les qualités du bicylindre CP2 (pour Cross Plane 2 cylindres) calé à 270°. Yamaha a réussi à concevoir un moteur souple et qui dispose d’une grande allonge, l’inverse du mono de la XT 500 en quelque sorte ! Après la traditionnelle séance photo sous quelques gouttes de pluie et une pause-café à San Carlos de la Rapita, on enquille dans la montagne, en direction du « mirador » du mont Caro. Le soleil revient et la route est sèche. De quoi profiter de l’excellente partie-cycle de la XTribute, vive, précise et confortable. Et comme le freinage est bon, on se demande s’il est besoin d’acheter une plus grosse cylindrée. Moi qui avais un peu de mal à comprendre « le concept de base », je commence à m’y attacher à cette moto. Sous le maquillage un peu racoleur, se cache une bonne idée : remettre sous les feux des projecteurs un modèle emblématique du constructeur aux trois diapasons. Bien sûr, ça se paye – 800 € de plus que la version normale –, sans oublier les 1 399 € pour la ligne d’échappement. On se consolera en se disant que comme toutes les XSR, la XTribute est assemblée en France, dans les anciennes usines Motobécane de Saint-Quentin. Ce n’est que justice. Après tout, c’est dans l’Hexagone que la XT 500 a eu le plus de succès.