Moto Revue Classic

L'HISTOIRE DES KAWA W

Dans la famille Kawasaki, il y a les Z, bien sûr, mais il ne faut pas oublier les W ! La première génération est apparue en 1966 et en 1999, la néo-classique W650 a déclenché une mode.

- Texte : Christophe Gaime - Photos : Kawasaki

Apparue il y a tout juste 20 ans, la W650 faisait déjà référence à la W1 de 1965.

L’origine des fameuses Kawasaki W, c’est la Meguro 500 K1 de 1961, qui a été copiée sur la BSA A7. Cette vieille marque, née en 1937 à Tokyo, est absorbée par Kawasaki en 1964. Deux ans plus tard, la 650 W1 est commercial­isée, avant tout pour le marché américain qui représenta­it à l’époque plus d’un million et demi de motos par an. À cette époque, les constructe­urs anglais se « gavent » en exportant leurs machines et les Nippons se disent qu’il n’y a pas de raison qu’ils ne prennent pas une part du gâteau. D’ailleurs, la W1 était furieuseme­nt inspirée de la BSA A7. Il faut noter qu’à cette période, c’est elle la moto japonaise la plus puissante et de plus grosse cylindrée : la Yamaha XS 650 n’arrivera qu’en 1968 et la Honda CB 750 en 1969.

Et si Yamaha s’est lancé dans le vertical twin pour son premier quatre-temps, c’était aussi pour concurrenc­er la W1. Avec, cependant, des choix techniques plus modernes, comme le bloc moteur et l’arbre à cames en tête. Mais revenons à la W1 et demandons-nous

ce qu’elle pouvait avoir de mieux par rapport aux anglaises. Incontesta­blement, une meilleure qualité de fabricatio­n. À ce sujet, Edward Turner, patron de Triumph, aurait déclaré, au sujet de la W : « It’s too good to be true... » C’est trop beau pour être vrai…

1973 : disparitio­n de la W

Ceci dit, la W1 et ses dérivées (version 2 et 3) ne vont pas faire un malheur outreAtlan­tique. Kawasaki est plus célèbre pour ses trois-cylindres deux-temps (500 Mach II et 750 H2) et surtout, la Z 900 de 1973. 73 est d’ailleurs l’année qui correspond à la disparitio­n de la W. Finalement, c’est au Japon que cette gamme va rencontrer le plus de succès puisqu’il s’en écoulera 26 000 exemplaire­s. 26 000, c’est aussi la production totale de la W650 apparue en 1999, il y a 20 ans. Kawasaki se permettait alors déjà le grand écart avec la supersport ZX-9R et cette néo-classic. La marque a souvent joué sur les deux tableaux : les motos à haute performanc­e et les plus classiques, comme les cruisers dont les Américains sont friands. À la fin des années 80, Kawasaki se lance sur le créneau des néo-classiques bien avant tout le monde avec la gamme Zéphyr. La petite 400 devient rapidement incontourn­able au Japon puis les 750 et 1100, arrivées respective­ment en 1990 et 1992, rencontren­t un certain succès en Europe. Après avoir joué sur la nostalgie de la série Z avec la Zéphyr, les gens de chez Kawa souhaitaie­nt capitalise­r sur la gamme W. Certes, mais qui se souvient de cette machine à la fin des années 90 ? Pas grand monde, mais à cette époque, la mode du rétro démarre.

Fort heureuseme­nt, la mécanique de la W650 ne va pas être copiée sur celle de la W1, qui adopte une distributi­on par arbre

C’EST AU JAPON QUE LES W D’HIER ET D’AUJOURD’HUI ONT RENCONTRÉ LE PLUS GRAND SUCCÈS

et couples coniques. Pour ce faire, les ingénieurs sont allés faire un tour au musée de Birmingham à la recherche de « beaux moteurs ». Et le fait est qu’elle est belle cette bécane, avec son arbre qui court le long du cylindre.

Plus de couple mais pas que...

Certes, les puristes ont tout de suite remarqué la ligne générale qui ressemble à celle d’une certaine Triumph Bonneville mais le constructe­ur britanniqu­e, revenu sur le devant de la scène quelques années auparavant, n’avait qu’à tirer le premier… Jusqu’en 2007, la W650 va poursuivre son petit bonhomme de chemin, non sans passer entre les mains de préparateu­rs – profession­nels ou amateurs –, qui, bien souvent, la transforme­nt en café racer. Au Japon, elle est également commercial­isée en version 400 cm3, une catégorie abordable avec le petit permis nippon. Une déclinaiso­n scrambler sera même présentée au Tokyo Motor Show de 2001 mais sans suite. C’est regrettabl­e car aujourd’hui, Ducati et Triumph ont bien exploité le créneau. Après l’interrupti­on de la commercial­isation de la 650, la W est revenue en 2011 en version 800 car dès le début, la W650 avait été conçue pour prendre de l’embonpoint. Du coup, la 800 a plus de couple, mais ce n’est pas tout. Le refroidiss­ement du moteur a été amélioré et la distributi­on redimensio­nnée. Détail qui a son importance : le kick a été jeté aux orties. Pas par mesure d’économie mais comme les repose-pieds ont été avancés, l’usage de ce dernier devenait impossible. Dommage. Et bien sûr, la W a aussi perdu ses carburateu­rs pour adopter une injection électroniq­ue plus en phase avec les normes antipollut­ion en vigueur.

Sauf qu’après cinq années au catalogue, la W800 disparaît à nouveau pour revenir cette année, pile 20 ans après l’apparition de la W650.

Notez qu’entre-temps, la Z 900 RS – évocation de la Z 900 de 1973 et descendant­e musclée de la 750 Zéphyr – a fait son apparition avec le succès que l’on sait.

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 ??  ?? En 1999, Kawasaki commercial­ise la W650 et coupe l’herbe sous le pied de Triumph.
En 1999, Kawasaki commercial­ise la W650 et coupe l’herbe sous le pied de Triumph.
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 ??  ?? Sur les W650 et 800, la distributi­on est assurée par un arbre et des couples coniques.
Sur les W650 et 800, la distributi­on est assurée par un arbre et des couples coniques.
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 ??  ?? 1. La Meguro 500 K1 est l’ancêtre des Kawasaki W. 2. Avec son aspect de Z, la W3 de 1973 a perdu une partie de son charme.
3. Plutôt chic, la W2 650 TT de 1968 et ses échappemen­ts relevés.
4. En 1966, la W1 650 était disponible en noir et en rouge.
1. La Meguro 500 K1 est l’ancêtre des Kawasaki W. 2. Avec son aspect de Z, la W3 de 1973 a perdu une partie de son charme. 3. Plutôt chic, la W2 650 TT de 1968 et ses échappemen­ts relevés. 4. En 1966, la W1 650 était disponible en noir et en rouge.

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