WRF 450 SKELETON
La moto créée par l’atelier Le Motographe autour d’une Yamaha WRF 450 serait-elle l’héritière de la XT 500 ?
Imaginée par l'atelier “Le Motographe”, la Skeleton est la XT 500 des temps modernes.
C’est en déambulant dans les allées du Salon de Lyon que je suis tombé sur la Skeleton élaborée par l’atelier Le Motographe. Autant vous l’avouer, cette bécane atypique m’a tout de suite tapé dans l’oeil. En voilà des préparateurs qui ont le courage de sortir des sentiers battus ! C’est le cas de le dire puisque la machine en question a été élaborée sur base de Yamaha WRF 450, une vraie compétition-client destinée à l’enduro. Avant d’aller plus loin, il est peutêtre bon de creuser un peu du côté de ce jeune atelier montpelliérain qui a vu le jour officiellement il y a un seulement un an. Il a été créé par Jérôme Mawois et Yvan Bertona, respectivement âgés de 31 et 25 ans. Si le premier est designer produit et originaire de Nancy, le second est chaudronnier et vient de Nyons, dans la Drôme. Leur point commun, c’est évidemment la moto, et même le motocross, qu’ils ont pratiqué très jeunes. L’an dernier, donc, ils ont fini par associer leurs compétences et se sont mis d’accord sur un mot-valise pour nommer leur entreprise. Jérôme explique :
« Motographe, c’est le mélange
de motocyclette et de photographe. L’idée vient de notre pote Ivan qui prétend que la moto est l’outil ultime pour un photographe-aventurier comme lui. Notre but, c’est de produire des motos de qualité, mais aussi des images de qualité de notre monde. »
Rouler, même dans la boue
Avant la Skeleton (squelette en anglais), les deux compères se sont fait la main sur des Yamaha SR (125, 400 et 500), mais aussi des Triumph 900 Bonneville et même une Norton 961 Commando. Jérôme reprend le crachoir : « Un jour, un célèbre “instagramer” français installé aux États-Unis nous a acheté une Honda XLR 600 que l’on avait sévèrement transformée. Quelque temps plus tard, un Américain nous a contactés de Los Angeles via
Instagram et nous a demandé de lui fabriquer une moto identique ! Après discussion, on s’est mis d’accord sur le modèle de base, la Yamaha
WRF 450 donc, une moto que l’on connaît bien, mais pour le reste, il nous a laissé carte blanche. Julien nous a rapporté sa moto personnelle et je l’ai démontée pour voir ce que l’on pouvait faire. »
Le résultat, c’est cette structure tubulaire qui se greffe sur le cadre d’origine.
« Elle est entièrement démontable et si le client veut remettre sa moto en configuration d’origine, ça ne pose aucun problème », précise Jérôme. Il précise humblement qu’ils n’allaient pas modifier une partie-cycle ou un moteur qui ont déjà fait leurs preuves depuis de nombreuses années. Cependant, grâce à ce gracile habillage, la WRF a perdu 10 kilos. Jérôme précise aussi
LA STRUCTURE TUBULAIRE SE GREFFE SUR LE CADRE D’ORIGINE
qu’il ne s’agit pas d’une moto de salon destinée à être exposée mais bien une machine pensée pour rouler, même dans la boue. Même si en Californie, là ou se trouve maintenant la Skeleton, on ne trouve guère de boue.
Avec l’artisanat, tout est possible
Peu importe, devant le succès remporté sur les réseaux sociaux, les deux associés ont décidé de construire une version 2, cette fois-ci pour la route. C’est-à-dire une supermotard. Ni une, ni deux, la moto de Julien
– le fidèle compagnon – a été à nouveau réquisitionnée, démontée et Ivan a ressorti son chalumeau pour confectionner un nouvel habillage tubulaire. Les deux machines ne sont pas complètement identiques puisque sur la version 2, la ligne d’échappement est plus longue et munie de deux silencieux. Surtout, la structure a été légèrement élargie, ce qui permet de monter un réservoir d’essence un peu plus important
(il contient 7 litres au lieu de 4,5). Car, pour prouver le bien-fondé du projet, la Skeleton va être engagée sur la course de côte du Wheels & Waves (la fameuse Punks Peak) puis une fois remontée avec ses roues tout-terrain, elle roulera sur « l’Enduro race » et enfin, avec des jantes de 19 pouces dûment équipées, elle se lancera sur l’anneau du flat-track « El Rollo ». Vaste programme. De quoi démontrer le savoir-faire de la jeune entreprise qui non seulement possède un catalogue de pièces spéciales (repose-pieds, silencieux, plaque-phare et quelques produits dérivés) mais va aussi se lancer dans la fabrication d’une série de 10 Skeleton. Les prix s’échelonneront de 20 000 € pour la version enduro à 25 000 pour la supermotard. Et si un client gourmand souhaite une déclinaison « trois-en-un » (les deux précédentes plus la version flat-track), il suffira de discuter avec Jérôme et
Yvan. C’est l’avantage de l’artisanat : tout est possible.
LA SKELETON EST DISPONIBLE EN TROIS VERSIONS : ROUTE, ENDURO, FLAT-TRACK