NISSE HEDLUND
De simple mécanicien, Nisse Hedlund est rapidement devenu un préparateur hors pair puis un fabricant à part entière. Retour rapide sur une vie bien remplie.
La vie de Nisse Hedlund qui a conçu des monocylindres et des bicylindres très véloces.
Nisse Hedlund est né en 1933 à Halmstad, une ville de l’ouest de la Suède. Son père était musicien mais lui n’embrassera pas une carrière artistique. Passionné par la moto, il suivra des études techniques afin de devenir mécanicien. À 18 ans, il décroche son diplôme et se fait embaucher chez Endfors, une grosse société d’ingénierie où il passe le plus clair de son temps un micromètre à la main à contrôler des pièces. Pas très passionnant. Peu importe, il gagne sa vie, ce qui lui permet de s’acheter une Velocette 350 avec laquelle il participe à quelques courses du championnat suédois. Plutôt doué, Nisse s’impose à l’occasion du Norrtalje TT, une épreuve assez relevée, alors qu’il a seulement 19 ans.
1964 : Hedlund achève son chef-d’oeuvre
Et puis, en 1954, son boulot devient subitement plus intéressant : son entreprise a été choisie afin de réaliser des pièces pour le moteur de la Monark qui va participer au championnat du monde de motocross avec le piloteingénieur Ove Lundell. Pendant deux ans, Nisse va travailler sous la direction de l’ingénieur Gunnar Agstrom et va apprendre énormément. Ce moteur Monark est dérivé du monocylindre 4-temps Albin à soupapes culbutées, un lointain cousin du moteur Sturmey-Archer anglais conçu dans les années 30. En 1959, Monark décide d’embaucher le meilleur pilote suédois,
Sten Lundin, car la marque veut à tout prix s’emparer du titre. C’est chose faite en fin de saison mais comme les ventes de deux-roues se sont tassées en Suède, la marque décide de fermer son service course ! Pendant ce temps, Nisse Hedlund s’est mis à son compte et il s’est monté une moto de vitesse avec le moteur Albin qu’il a continué à développer avec ses propres idées. Flairant le bon coup, il propose son moteur à Husqvarna qui a repris le flambeau de Monark. Et ça marche : en 1960, Bill Nilsson est champion du monde avec un moteur NH ! L’année suivante, c’est Sten Lundin qui reprend son bien avec sa Lito, mais toujours avec le moteur Hedlund. Puis en 1962 et 1963, Husqvarna s’impose à nouveau avec Rolf Tibblin et le moteur conçu par Nisse. Parallèlement, ce dernier fabrique aussi des moteurs pour les pilotes privés qui viennent de toute l’Europe mais surtout, il travaille à son chef-d’oeuvre : un tout nouveau moteur à arbre à cames en tête. En 1964, il monte ce moteur dans un cadre de sa fabrication et confie cette moto 100 % Hedlund à Rolf Tibblin qui échoue dans la conquête du titre face à la BSA de l’Anglais Jeff Smith. Idem en 1965. Pire, par la suite, les CZ deux-temps, plus légères et plus véloces, sont devenues imbattables. Même Husqvarna passe au deux-temps. C’en est fini du quatre-temps en motocross et Hedlund se tourne vers le speedway, une discipline populaire en Suède. Il laisse tomber l’expérience au bout de deux ans, car il trouve cette catégorie trop conservatrice. Il se lance alors dans le sidecar de cross, d’abord avec ses monocylindres, puis avec son bicylindre, comme on vous l’explique dans les pages précédentes. Pourtant, toutes ses activités ne sont guère rémunératrices et pour faire bouillir la marmite, il fabrique des arbres à cames pour les marques automobiles suédoises,
Volvo et Saab. Aujourd’hui, avec un certain humour, il avoue que dans le milieu de la moto, les seuls qui aient payé rubis sur l’ongle et sans discuter, ce sont les gens de chez Yamaha.
À la fin des années 70, il avait travaillé sur la culasse de la fameuse HL 500, la moto de cross dérivée de la XT 500.
POUR GAGNER SA VIE, HEDLUND TRAVAILLE POUR SAAB ET VOLVO