ET DES PNEUS
La nuit a fini par envelopper les Monts du Lyonnais. Le timide faisceau du phare tente de m’indiquer les virages de la D489. Plus que quelques kilomètres avant Saint-Martin-en-Haut, puis ce sera la descente sur la banlieue lyonnaise, le point de départ et l’arrivée de notre balade. De temps en temps, je jette un oeil dans le rétroviseur pour apercevoir le phare de Franck, mon compagnon de route. C’est bon, il est toujours là. Au détour d’une épingle, un troupeau de vaches qui s’était agglutiné le long de la barrière est surpris par ces curieux attelages. Dans un même mouvement, les bovins s’éparpillent brusquement à travers le champ, ils ne semblent pas goûter le son des bicylindres des années 50. À moins que ce ne soit pour une autre raison…
Il me revient alors à l’esprit un article du quotidien Le Monde qui expliquait que des millions de pneumatiques allaient être retirés des champs pour préserver la santé des vaches. Eh oui, les pneus utilisés dans les exploitations agricoles pour maintenir les bâches d’ensilage provoquent chez les bovins abcès, inflammations et tumeurs. Au fil du temps, ils libèrent des microparticules de caoutchouc et des fils de ferraille qui sont ingurgités en même temps que l’herbe. Certes, on parle majoritairement de pneus de voiture mais sur les 500 000 tonnes répertoriées par l’association Robin des bois, il doit bien se trouver quelques pneus de motos, non ? Une précision, si notre balade se termine tardivement, ce n’est pas seulement par la faute des orages qui nous ont obligés à nous mettre à l’abri, c’est aussi à cause d’une crevaison. Lente certes, mais crevaison quand même. Un comble puisqu’elle est survenue sur un pneu arrière neuf monté par Franck. Au fait, je me demande : qu’a-t-il fait du pneu usagé ?