Moto Revue Classic

GENE ROMERO

Gene Romero, l’un des piliers du sport moto américain des années 60 et 70, est décédé à l’âge de 71 ans. Hommage.

- Texte : Peter Wicked - Photos : archives Moto Revue

Hommage au champion américain décédé à l'âge de 71 ans.

Gene Romero, l’un des plus grands pilotes de l’histoire de la vitesse américaine, vient de disparaîtr­e à l’âge de 71 ans. Aussi à l’aise en flat-track qu’en vitesse pure, Romero a gagné le Grand National en 1970 pour le compte de l’équipe d’usine Triumph. Il passa ensuite sur Yamaha, marque pour laquelle il remporta l’Ontario Classic en 1974 et l’épreuve des

200 Miles de Daytona en 1975. Malgré ses succès au guidon de la TZ 750, il a toujours dit que sa marque de prédilecti­on était Triumph. Découvert par le grand public en 1971 dans le film On any Sunday, Romero le beau gosse était toujours tiré à quatre épingles et, ce qui ne gâte

rien, était très spirituel.

Gene était un pilote très profession­nel qui soignait la préparatio­n de ses motos et attachait une grande importance à ses sponsors. Le populaire cascadeur Evel Kneviel fit d’ailleurs partie de ceux-ci. Né à Matinez en Californie en 1947 d’un père mexicain et d’une mère d’origine allemande, il a grandi à San Luis Obispo, à 300 kilomètres au nord de Los Angeles. S’il a commencé à pratiquer le flat-track dès son plus jeune âge au guidon d’une Triumph Cub, il a aussi tâté de la compétitio­n sur 4-roues en kart et midget.

12 victoires en Grand National

Mais c’est sur deux-roues qu’il a le mieux réussi puisqu’il était encore un teenager lorsqu’il a obtenu le statut d’expert en 1966. Il utilisait une Triumph 650 (construite par Pat Owens de Johnson Motors) pour les épreuves de TT steeple-chase, une Triumph 500 (préparée par Love Brothers) pour le flat-track et parfois, une Harley-Davidson KR. Son pseudonyme Burrito (petit âne) lui avait été donné par

NEIL KEEN L’AVAIT SURNOMMÉ BURRITO, PETIT ÂNE EN ESPAGNOL

le pilote vétéran, Neil Keen, alors que Romero était en train de devenir une vedette. En 1967, il participe pour la première fois aux 200 Miles de Daytona avec l’équipe de Johnson Motors. Il finit 8e dans une course qui a été dominée par Triumph. L’année suivante, il remporte la première de ses 12 victoires en Grand National à l’occasion du TT steeple-chase de Lincoln dans le Nebraska. En 1970, lorsque la Triumph 750 Trident est homologuée pour les courses de vitesse, Romero passe au trois-cylindres. Les qualificat­ions pour Daytona se déroulent sur l’anneau de vitesse, sans passer par l’infield, la piste intérieure en bon français. Au guidon d’une machine préparée par Owens,

il effectue un tour à 253,217 km/h de moyenne ! Durant la course, une escapade hors-piste lui coûte probableme­nt la victoire (ainsi qu’à Triumph) car Dick Mann, vainqueur sur une Honda CB 750, ne l’emporte qu’avec 10 secondes d’avance.

Team manager pour Honda

En pleine forme à 23 ans, il est intouchabl­e sur les pistes de flat-track. Préférant – à juste titre – le twin Triumph au trois-cylindres, il gagne le Grand National 1970 avec un moteur T120 RT équipé d’un kit Sonny Rout 750 cm3. Préparé par CR Axtell, ce bloc est monté dans le tout premier cadre Trackmaste­r de flat-track. En 1971, il est le dauphin de Dick Mann qui est devenu pilote BSA. Encore deuxième à Daytona derrière Mann, pour ce qui concerne la vitesse, Gene s’impose uniquement sur des courses de half-mile

(800 mètres) et quarter-mile (400 mètres) en flat-track.

Les Triumph sont dépassées et après une dernière victoire sur un mile avec le twin anglais en 1973, il accepte une offre de Yamaha et devient pilote d’usine aux côtés de Kenny Roberts et Don Castro. Il roule en flat-track avec la XS 650 kitée en 750 et en vitesse avec la TZ 750 quatre-cylindres deux-temps. En avril, il bat le record du monde de l’heure sur l’anneau de Daytona à la vitesse moyenne de 242,077 km/h et en 1975, il fait partie de l’équipe américaine victorieus­e du Transatlan­tic Trophy, plus connu chez nous sous le nom de match anglo-américain. Après avoir raccroché le cuir, il devient le manager de l’équipe Honda de flattrack entre 1982 et 1985, avec à la clef, deux titres au nez et à la barbe de HarleyDavi­dson. Puis il se lance dans l’organisati­on avec les West Coast Flat-track series.

IL A TOUJOURS DIT QUE SA MARQUE PRÉFÉRÉE ÉTAIT TRIUMPH

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À Daytona, Gene Romero peaufine les réglages de la Yamaha TZ 750. À droite, toujours à Daytona, mais sur la Triumph 750 Trident.
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José (Californie), lors de la dernière sortie victorieus­e de la Triumph officielle en flat-track. Il précède son coéquipier Gary Scott. 2. À Assen en 1978 sur la Yamaha TZ 750 sponsorisé­e par Don Vesco. 3. À Daytona en 1975 durant les essais des 200 Miles. 4. Toujours à Daytona en 1975 mais en course, lors d’un ravitaille­ment en carburant.
1. Gene Romero (n° 3) en 1973, à San José (Californie), lors de la dernière sortie victorieus­e de la Triumph officielle en flat-track. Il précède son coéquipier Gary Scott. 2. À Assen en 1978 sur la Yamaha TZ 750 sponsorisé­e par Don Vesco. 3. À Daytona en 1975 durant les essais des 200 Miles. 4. Toujours à Daytona en 1975 mais en course, lors d’un ravitaille­ment en carburant.
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Avec une gueule comme ça, Gene Romero aurait très bien pu faire du cinéma.
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1. Daytona 1980. Romero précède Skip Askland et le futur vainqueur, Patrick Pons (n° 303). 2. En 1970, il remporte le championna­t américain et l’année suivante, il peut arborer le fameux « number 1 » sur sa Triumph. 3. En 1975, lors des 200 Miles d’Imola devant Barry Sheene (n° 47).

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