Moto Revue Classic

2E TRANSALPES

Cette année encore, la Transalpes AMV Légende a emmené 150 motards dans les cols alpins, avec un départ et une arrivée à Nice. Mais cette fois-ci, le parcours était inversé.

- Texte : Philippe Daux - Photos : Lionel Beylot

De Nice à Nice, en passant par les cols et les petites routes.

« L’envers du décor. » C’est sous ce titre mystérieux que Jacques Sentenac, l’organisate­ur, et AMV Légende nous avaient donné rendez-vous à Nice en ce dernier jour de juin. Après avoir pris une année sabbatique, Jacques a décidé, pour cette 2e édition, de rebattre les cartes de la Transalpes. L’idée a donc consisté à emprunter le parcours inverse de celui proposé l’an passé. Découverte pour certains, redécouver­te pour nous, petit groupe de fidèles qui, depuis la première édition de la Transpy il y a 5 ans déjà, répond présent à chaque rendez-vous, qui partant de Paris, qui de la Côte Basque pour converger vers Nice retrouver Jacques, l’homme au gilet vert. Au programme : une boucle de six étapes par les plus grands cols alpestres entre France et Italie, soit quatre départemen­ts, sept parcs naturels et une multitude de cols jusqu’à plus soif. En quelques chiffres, la Transalpes, c’est 7 jours,

1 400 km, 48 cols et plus de 5 000 virages. On fait confiance à l’organisate­ur pour le décompte. Ayant bien compris le message de ce dernier, qui avait précisé aux 173 participan­ts (venus de quatre pays différents) qu’il ne s’agissait pas d’une

compétitio­n, nous nous pointons, discipliné­s que nous sommes (!), pour cette première étape, dès potronmine­t, le mors aux dents...

Au rythme des ronronneme­nts

« Nice-Pralou : 250 km », annonce le road book. Si le départ est perturbé par le triathlon se déroulant sur la promenade des Anglais, nous retrouvons vite la route du col du Turini, doublant au passage une magnifique Saroléa 350 cm3 de 1931 (voir encadré). Nous ne le savons pas encore, mais ce départ chaotique n’est que le début des perturbati­ons qui vont jalonner cette édition 2019. La veille du départ pour le col de la Bonette (2 860 m), Jacques nous annonce des orages résiduels... Résiduels, les grêlons qui nous sont tombés dessus ? Il faudra en reparler à l’habitant chez qui nous avons trouvé refuge, stupéfait de voir débarquer sur ses terres une bande d’énergumène­s en casques et combinaiso­ns. Si les caprices de la météo ont un peu retardé notre échappée, ils ne nous ont pas empêchés de partir à la conquête du fameux col, route la plus haute d’Europe (pour rappel). L’étape du lendemain se déroule sous des cieux plus cléments et c’est réchauffés par le soleil, que nous découvrons les lacs de Serre-Ponçon et du Sautet. À la faveur des arrêts dédiés aux séances photo, notre route croise celle d’un équipage féminin en Austin Healey qui passe alors devant nous. Inès Allard et sa copilote Coco, de retour du Rallye des Princesses, ont en effet honoré de leur présence et de leur charme notre périple. Avant-goût d’une prochaine manifestat­ion mixte automoto vaguement évoquée par notre organisate­ur préféré ? Affaire à suivre...

LA GRÊLE N’EMPÊCHERA PAS DE FRANCHIR LE COL DE LA BONETTE

Pour la 3e étape, notre joyeuse équipe, évoluant au rythme des ronronneme­nts des Triumph Bonneville, BMW nineT et autre Royal Enfield, se trouva fort dépourvu quand, sur le coup de 10 heures, au kilomètre 83, une jeune femme au gilet jaune (mais sans rond-point) nous annonce la fermeture de la route jusqu’à midi pour cause de randonnée cycliste. Verdict : deux heures d’attente… Ni une ni deux, notre Jacques national, une fois prévenu, arrive daredare, autorisati­ons de passage à la main, haussant le ton à bon escient, avec force arguments, et parvient à nous faire passer… deux heures plus tard, comme tout le monde ! C’est aussi pour ça qu’on l’aime, notre Jacques ; bien que toulousain, il a un côté gascon qu’on adore. Et ce sont ainsi 150 motos qui partent en bloc à l’assaut du col de la Croix-de-Fer devant la maréchauss­ée médusée.

Par chance, je parviens à m’extraire de la masse parmi les premiers et c’est en compagnie de Grégory Mallet – vice-champion olympique de natation – que j’arrive en tête, en haut dudit col. Moralité, Grégory est aussi à l’aise sur sa Kawasaki

Z 900 RS que dans les bassins. Ça force le respect. 4e étape : départ à la fraîche pour

226 km. Comme de coutume, j’ouvre la route pour le plaisir de dérouler le road book. Rapidement, je rattrape Franck Allard, le patron d’AMV (voir interview pages suivantes), au pied de l’Izeran, seul, au guidon de sa Ducati Scrambler.

COMME DE COUTUME, J’OUVRE LA ROUTE...

Il enroule les virages, double une sportive japonaise et des Allemands en BMW GS.

Détour de 120 kilomètres

Visiblemen­t, il n’est pas venu là pour faire de la figuration. On a affaire à un vrai passionné qui n’hésite pas à attaquer, même en pleine ascension. Grand bien m’a pris de le suivre : dans son aspi, je passe sur le bascôté pour éviter un rocher tombé sur la voie. À quelques minutes près, on se retrouvait obligés, comme les suivants, d’opérer un détour de

120 kilomètres, les services de la DDE ayant bloqué l’accès à la route. La 5e étape nous conduira en Italie, à l’assaut du col de la Lombarde et de celui de la Bonette, que j’aurais le plaisir de gravir de nouveau avec Jean-Paul, loueur de vieilles bécanes. L’ultime étape nous ramènera à Nice après être passés par les gorges du Verdon. J’en profite pour faire changer mes pneus usés jusqu’à la corde à Barcelonne­tte, chez Ubaye Moto Sport. Le tout sans rendezvous et en un temps record ! Pour clôturer cette Transalpes 2e du nom, Jacques Sentenac nous a conviés à un dîner de gala. L’occasion pour tous de saluer le caractère exceptionn­el de l’événement, et celui, pour l’organisate­ur, de nous mettre l’eau à la bouche. L’an prochain, « la der des ders » partira donc des Arcs pour rallier la Suisse et l’Italie. Sûr qu’on en prendra encore plein les yeux. Quant à son idée de créer une balade mêlant auto et moto, le mystère reste entier, seule l’échéance fixée à l’automne 2020 a été évoquée. Peu importe, si Jacques est aux commandes, nous, on sera là aussi !

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 ??  ?? 1. Bloqués deux heures, les participan­ts gardent quand même leur bonne humeur... et applaudiss­ent les cyclistes qui les ont empêchés de passer.
2. La Transalpes AMV accueille de plus en plus de motardes.
3. Parmi les motos, l’Austin Healey d’Inès Allard.
1. Bloqués deux heures, les participan­ts gardent quand même leur bonne humeur... et applaudiss­ent les cyclistes qui les ont empêchés de passer. 2. La Transalpes AMV accueille de plus en plus de motardes. 3. Parmi les motos, l’Austin Healey d’Inès Allard.
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 ??  ?? 1. Non seulement, il y a davantage de filles mais en plus, elles sont devant les garçons ! 2. Ils ont l’air sérieux mais c’est uniquement pour la photo. 3. Le col de la Bonette en Norton Commando, ça ne s’oublie pas. 4. La joyeuse bande dite des « Basques » n’a manqué aucune balade AMV. 5. En une semaine, les participan­ts ont franchi 48 cols.
1. Non seulement, il y a davantage de filles mais en plus, elles sont devant les garçons ! 2. Ils ont l’air sérieux mais c’est uniquement pour la photo. 3. Le col de la Bonette en Norton Commando, ça ne s’oublie pas. 4. La joyeuse bande dite des « Basques » n’a manqué aucune balade AMV. 5. En une semaine, les participan­ts ont franchi 48 cols.

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