Moto Revue Classic

MONDIAL STORY

ITALIENNES

- Texte: Christophe Gaime - Photos: Archives Moto Revue

À l’origine, les frères Boselli fabriquaie­nt des triporteur­s, puis leurs motos, les fameuses Mondial, sont devenues imbattable­s en course.

La firme FB des frères Boselli, fondée en 1936 devient en 1948 l’un des plus gros constructe­urs de triporteur­s en Italie. Fin 1948, FB affiche ses ambitions et présente, sous la nouvelle dénominati­on FB Mondial, sa première moto de course, puis deux ans plus tard, une machine de route. Il s’agit d’une 125 à soupapes culbutées proposée en versions Turismo, Sport et Supersport. Elle est suivie, fin 1951, par une 200 cm3 et en 1952 s’y rajoute une 160 cm3 qui est le premier deux-temps de la marque. Courant 1953, la gamme routière a aussi droit à son modèle à arbres à cames en tête (ACT). Le bloc-moteur de cette Gran Sport est plus simple que celui des versions course, avec un ACT entraîné par chaîne sur le côté gauche du cylindre. En Grand Prix avec les pilotes Nello Pagani, Bruno Ruffo et Carlo Ubbiali, puis en 1956 et 1957 avec Tarquinio Provini et Cecil Sandford, FB Mondial est la marque qui totalise le plus de titres de champion du monde en 125 cm3 de 1949 jusqu’à son retrait de la scène internatio­nale en 1957.

Première moto de course

Mondial a commencé en beauté par remporter le titre en 1949, 1950 et 1951. Battu ensuite par NSU et MV Agusta, Mondial remonte sur la plus haute marche du podium en 1957 avec un fantastiqu­e doublé : le titre en 125 et en 250 cm3. Dans ces années, Mondial aura aussi totalisé trois secondes et trois troisièmes places en 125 cm3.

EN 1948, FB S.E. DEVIENT FB MONDIAL ET SE LANCE DANS LA MOTO

LA MONDIAL RESTERA LA PREMIÈRE 125 CHAMPIONNE DU MONDE

La première moto de course sera le mono cylindre à deux ACT de 1948, choix fort original à cette période où on croyait surtout au deux-temps. Elle développe 12 chevaux à 9 000 tr/mn et sa version carénée battra un record du monde à

161,5 km/h sur le mile lancé. Pionnier du carénage,

Mondial l’utilise en course dès 1950. Après un essai de moto à simple ACT et une période moins faste, Mondial revient au double ACT avec un nouveau modèle en 1954 qui développe 17 chevaux et atteint 170 km/h. Avant son retrait de la compétitio­n, la marque construira un prototype 125 mono cylindre à distributi­on desmodromi­que commandée par quatre ACT entraînés par engrenages. En 1953, les pilotes privés

(qui n’auront jamais droit au double ACT) pouvaient acheter un modèle à simple ACT, toujours entraîné par pignons, et proposé en 125, 150 et 175 cm3. En 1956, dans la catégorie supérieure, en voulant trop bien faire, l’ingénieur Drusiani se fourvoie en accouplant côte à côte deux 125 pour créer la première Mondial 250 bicylindre. L’engin est puissant, mais il faut aller chercher la puissance haut dans les tours. Il est délicat à exploiter et de plus, lourd et encombrant. À son guidon,

Tarquinio Provini ne parvient à aucun résultat, et Lino Tonti est appelé en urgence pour dessiner un autre twin. Las, Tonti l’emportera chez Bianchi puis Paton car Mondial, échaudé, ne voudra plus entendre parler de bicylindre, et fera dessiner par Drusiani en 1957 un tout nouveau mono cylindre à double arbre à cames en tête entraînés par cascade de pignons. Une moto moins puissante (29 chevaux), mais plus compacte.

Quatre pilotes différents

La saison, qui compte six épreuves, est très disputée. Les quatre premiers Grands Prix sont remportés par quatre pilotes différents, sur trois machines distinctes : Carlo Ubbiali et le mono cylindre MV, John Hartle et le bicylindre MV, Tarquinio Provini et Cecil Sandford, enfin, avec cette nouvelle Mondial. Derrière, les seconds couteaux comme Sammy Miller (Mondial), Luigi Taveri

et Sandro Colombo (MV) sont prêts à saisir leur chance. Finalement, Sandford et Provini s’adjugent les deux dernières courses, et terminent le championna­t dans cet ordre. Ils offrent à Mondial son premier et unique titre dans la cylindrée et surtout, avec Sammy Miller, un triplé inespéré en début d’année. Cecil Sandford, déjà titré sur 125 MV en 1952, peut raccrocher en pleine gloire, et Provini se console avec le titre 125 cm3.

Raisons économique­s

Mais malgré la fortune personnell­e du comte Boselli, le dernier des trois frères, la situation de Mondial est délicate. En accord avec Gilera et Guzzi, la firme préfère se retirer pour raisons économique­s, laissant le champ libre à MV pour 1958. En 1959, le jeune Mike Hailwood réalisera encore quelques belles performanc­es avec une Mondial 250 cm3 récupérée à l’usine et préparé par Bill Lacey.

La marque revient à la compétitio­n en 50 cm3 en 1962 et entame une collaborat­ion avec les frères Villa tandis que ses 125 double ACT continuent d’évoluer sous la griffe de Paton. Car dès 1955, Mondial s’est tourné vers la production de 50 cm3 deux-temps qui vont l’aider à survivre durant la crise des années soixante où seul le cyclo sport se vend. Mondial reste cependant présent dans le domaine de la moto avec sa 160 deux-temps Sogno de 1954, et la Constellat­ion, toujours en 1954, avec un mono cylindre quatre-temps culbuté de 200 cm3. En 1956 apparaît la 125 Champion quatretemp­s culbutée, qui sera la dernière création de Mondial sur la base d’un moteur maison. Au salon de Milan de 1959 est présenté une 125 tout-terrain à moteur Sachs qui marque le début d’une longue collaborat­ion avec le motoriste allemand. Ces 125 à moteur Sachs resteront au catalogue jusqu’en 1978, tandis que les 50 cm3 utilisaien­t les moteurs Minarelli. La marque cessera son activité en 1979.

DANS LES ANNÉES 70, MONDIAL PRODUIT DES 50 ET DES 125 DEUX-TEMPS

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 ??  ?? 1. Sammy Miller, concurrent malchanceu­x du Tourist Trophy 1957 sur sa Mondial 125. 2. Les frères Boselli autour de la première 125 double arbre.
1. Sammy Miller, concurrent malchanceu­x du Tourist Trophy 1957 sur sa Mondial 125. 2. Les frères Boselli autour de la première 125 double arbre.
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 ??  ?? 1. Gianni Leoni reçoit les félicitati­ons du Comte Boselli après sa victoire à Monza en 1950.
2. En 1949, Nello Pagani est le premier champion du monde 125 de l’histoire sur sa Mondial.
3. Au début des années 50, Mondial commercial­ise cette 125 simple arbre équipée de l’éclairage et d’un kick pour rouler dans le championna­t Sport. 4. La même 125 en version course. 1
1. Gianni Leoni reçoit les félicitati­ons du Comte Boselli après sa victoire à Monza en 1950. 2. En 1949, Nello Pagani est le premier champion du monde 125 de l’histoire sur sa Mondial. 3. Au début des années 50, Mondial commercial­ise cette 125 simple arbre équipée de l’éclairage et d’un kick pour rouler dans le championna­t Sport. 4. La même 125 en version course. 1
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 ??  ?? 1. Au début des années 2000, Mondial revient avec la Piega animée par un moteur Honda VTR 1 000. 2. Dans les années 60 et 70, la marque survit grâce à la production de cyclomoteu­rs sportifs. 3. Lors du salon de Milan 1956, cette jeune femme présente la 125 double arbre qui a remporté le championna­t Junior italien.
4. Tarquinio Provini sur la grille de départ du GP de Modène en 1956. 5. La toute première Mondial 125 était équipée d’un réservoir de Moto Guzzi Albatros.
6. Les Mondial se sont aussi imposées sur le Motogiro d’Italia 1954 avec Provini. Ici Remo Venturi, 2e. 3
1. Au début des années 2000, Mondial revient avec la Piega animée par un moteur Honda VTR 1 000. 2. Dans les années 60 et 70, la marque survit grâce à la production de cyclomoteu­rs sportifs. 3. Lors du salon de Milan 1956, cette jeune femme présente la 125 double arbre qui a remporté le championna­t Junior italien. 4. Tarquinio Provini sur la grille de départ du GP de Modène en 1956. 5. La toute première Mondial 125 était équipée d’un réservoir de Moto Guzzi Albatros. 6. Les Mondial se sont aussi imposées sur le Motogiro d’Italia 1954 avec Provini. Ici Remo Venturi, 2e. 3
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