MONDIAL STORY
ITALIENNES
À l’origine, les frères Boselli fabriquaient des triporteurs, puis leurs motos, les fameuses Mondial, sont devenues imbattables en course.
La firme FB des frères Boselli, fondée en 1936 devient en 1948 l’un des plus gros constructeurs de triporteurs en Italie. Fin 1948, FB affiche ses ambitions et présente, sous la nouvelle dénomination FB Mondial, sa première moto de course, puis deux ans plus tard, une machine de route. Il s’agit d’une 125 à soupapes culbutées proposée en versions Turismo, Sport et Supersport. Elle est suivie, fin 1951, par une 200 cm3 et en 1952 s’y rajoute une 160 cm3 qui est le premier deux-temps de la marque. Courant 1953, la gamme routière a aussi droit à son modèle à arbres à cames en tête (ACT). Le bloc-moteur de cette Gran Sport est plus simple que celui des versions course, avec un ACT entraîné par chaîne sur le côté gauche du cylindre. En Grand Prix avec les pilotes Nello Pagani, Bruno Ruffo et Carlo Ubbiali, puis en 1956 et 1957 avec Tarquinio Provini et Cecil Sandford, FB Mondial est la marque qui totalise le plus de titres de champion du monde en 125 cm3 de 1949 jusqu’à son retrait de la scène internationale en 1957.
Première moto de course
Mondial a commencé en beauté par remporter le titre en 1949, 1950 et 1951. Battu ensuite par NSU et MV Agusta, Mondial remonte sur la plus haute marche du podium en 1957 avec un fantastique doublé : le titre en 125 et en 250 cm3. Dans ces années, Mondial aura aussi totalisé trois secondes et trois troisièmes places en 125 cm3.
EN 1948, FB S.E. DEVIENT FB MONDIAL ET SE LANCE DANS LA MOTO
LA MONDIAL RESTERA LA PREMIÈRE 125 CHAMPIONNE DU MONDE
La première moto de course sera le mono cylindre à deux ACT de 1948, choix fort original à cette période où on croyait surtout au deux-temps. Elle développe 12 chevaux à 9 000 tr/mn et sa version carénée battra un record du monde à
161,5 km/h sur le mile lancé. Pionnier du carénage,
Mondial l’utilise en course dès 1950. Après un essai de moto à simple ACT et une période moins faste, Mondial revient au double ACT avec un nouveau modèle en 1954 qui développe 17 chevaux et atteint 170 km/h. Avant son retrait de la compétition, la marque construira un prototype 125 mono cylindre à distribution desmodromique commandée par quatre ACT entraînés par engrenages. En 1953, les pilotes privés
(qui n’auront jamais droit au double ACT) pouvaient acheter un modèle à simple ACT, toujours entraîné par pignons, et proposé en 125, 150 et 175 cm3. En 1956, dans la catégorie supérieure, en voulant trop bien faire, l’ingénieur Drusiani se fourvoie en accouplant côte à côte deux 125 pour créer la première Mondial 250 bicylindre. L’engin est puissant, mais il faut aller chercher la puissance haut dans les tours. Il est délicat à exploiter et de plus, lourd et encombrant. À son guidon,
Tarquinio Provini ne parvient à aucun résultat, et Lino Tonti est appelé en urgence pour dessiner un autre twin. Las, Tonti l’emportera chez Bianchi puis Paton car Mondial, échaudé, ne voudra plus entendre parler de bicylindre, et fera dessiner par Drusiani en 1957 un tout nouveau mono cylindre à double arbre à cames en tête entraînés par cascade de pignons. Une moto moins puissante (29 chevaux), mais plus compacte.
Quatre pilotes différents
La saison, qui compte six épreuves, est très disputée. Les quatre premiers Grands Prix sont remportés par quatre pilotes différents, sur trois machines distinctes : Carlo Ubbiali et le mono cylindre MV, John Hartle et le bicylindre MV, Tarquinio Provini et Cecil Sandford, enfin, avec cette nouvelle Mondial. Derrière, les seconds couteaux comme Sammy Miller (Mondial), Luigi Taveri
et Sandro Colombo (MV) sont prêts à saisir leur chance. Finalement, Sandford et Provini s’adjugent les deux dernières courses, et terminent le championnat dans cet ordre. Ils offrent à Mondial son premier et unique titre dans la cylindrée et surtout, avec Sammy Miller, un triplé inespéré en début d’année. Cecil Sandford, déjà titré sur 125 MV en 1952, peut raccrocher en pleine gloire, et Provini se console avec le titre 125 cm3.
Raisons économiques
Mais malgré la fortune personnelle du comte Boselli, le dernier des trois frères, la situation de Mondial est délicate. En accord avec Gilera et Guzzi, la firme préfère se retirer pour raisons économiques, laissant le champ libre à MV pour 1958. En 1959, le jeune Mike Hailwood réalisera encore quelques belles performances avec une Mondial 250 cm3 récupérée à l’usine et préparé par Bill Lacey.
La marque revient à la compétition en 50 cm3 en 1962 et entame une collaboration avec les frères Villa tandis que ses 125 double ACT continuent d’évoluer sous la griffe de Paton. Car dès 1955, Mondial s’est tourné vers la production de 50 cm3 deux-temps qui vont l’aider à survivre durant la crise des années soixante où seul le cyclo sport se vend. Mondial reste cependant présent dans le domaine de la moto avec sa 160 deux-temps Sogno de 1954, et la Constellation, toujours en 1954, avec un mono cylindre quatre-temps culbuté de 200 cm3. En 1956 apparaît la 125 Champion quatretemps culbutée, qui sera la dernière création de Mondial sur la base d’un moteur maison. Au salon de Milan de 1959 est présenté une 125 tout-terrain à moteur Sachs qui marque le début d’une longue collaboration avec le motoriste allemand. Ces 125 à moteur Sachs resteront au catalogue jusqu’en 1978, tandis que les 50 cm3 utilisaient les moteurs Minarelli. La marque cessera son activité en 1979.
DANS LES ANNÉES 70, MONDIAL PRODUIT DES 50 ET DES 125 DEUX-TEMPS