Moto Revue Classic

FRANCE-PERSE

Quand on aime la moto, on roule ! Et ça tombe bien, puisque le premier raid France-Perse organisé par T3 proposait de faire quasiment 10 000 km !

- Texte: Philippe Daux - Photos: Maeva Bardy (T3)

Philippe a parcouru 9300 km jusqu'à Persépolis au guidon de sa Triumph 900 Scrambler.

Àl’occasion des 60 ans de la Bonneville, j’ai écrit une nouvelle page des contes des 1001 nuits en offrant à ma Triumph 900 Scrambler de 2006 un voyage entre la France et l’Iran, soit 9 300 km en quatre semaines, organisé par la structure T3. Avec l’aide de Damien, de Triumph Biarritz, me voilà donc au départ de Sare, mon petit village basque, pour relier Persépolis, l’ancienne capitale Perse près de Shiraz. Le point de ralliement était situé dans l’Ain, à Nantua, au bord du lac, où j’ai retrouvé une trentaine d’équipages venant de toute la France, de Suisse, mais aussi d’Australie. La majorité roule en BMW GS, évidemment (T3 est le spécialist­e des voyages pour cette machine), mais avec une part non négligeabl­e de Honda 1 000 Africa Twin et quelques trublions comme ma Triumph et deux RoyalEnfie­ld… mais j’étais bien le seul avec une moto équipée de carburateu­rs ! L’aventure a commencé par l’Italie via les sommets du Tyrol et des Dolomites, puis la descente vers l’Adriatique. Cette côte découpée plongeant dans la mer turquoise fut une vraie révélation jusqu’à l’arrivée dans la ville croate de Dubrovnik, avec sa citadelle. Puis le jour suivant, ce joyau du Monténégro que sont les bouches de Kotor constituée­s de quatre golfes surplombés de hautes montagnes.

Comme sur une scène

Seul incident : une journée de vents violents qui ont réussi à mettre nos motos au sol, au moment où la police voulait nous faire faire demi-tour. L’image de Benat, un de mes collègues basques, couché au sol avec sa GS et les deux policiers déclencha quelques fous rires au bivouac du soir. La traversée de l’Albanie, sauvage et rustique (ponctuée d’un séisme !), nous amena rapidement en Grèce jusqu’au site des Météores, avec les fameux monastères perchés aux sommets d’immenses rochers. Déjà, au neuvième jour de cette folle aventure, les belles images et les belles rencontres se sont succédé au fil des kilomètres, d’autant qu’en Europe, les passages de frontières sont fréquents, rapides et aisés. Le premier jour de repos en Turquie fut bien accueilli par l’ensemble des participan­ts. Il arrivait juste à temps pour digérer toutes les images des sept pays traversés tout en visitant Istanbul, cette ville millénaire, point de passage entre l’Europe et l’Asie.

De la mosquée bleue à Sainte-Sophie, en passant par le grand bazar, les visites furent appréciées par tout le monde comme François et Aurélie, trop contents de délaisser leur side-car sur base BMW Nine T préparé par Jean Burdet, tout comme celui de Thierry et Titou, un magnifique attelage RoyalEnfie­ld qui nous a rejoints pour la deuxième partie du voyage. L’arrivée en Cappadoce par la piste fut marquée par la découverte des villages troglodyte­s et des cheminées de fées d’Urgup survolés par les montgolfiè­res. Les jours suivants ont été consacrés à la traversée du sud de la Turquie jusqu’au lac de Van où alternent petites routes et pistes pour la plus grande joie de l’équipe basque, friande d’endroits perdus. Il faut dire qu’Éric Massiet du Biest, patron de l’agence T3 créée en 1998, affiche 35 voyages aux longs cours. Pour lui, la moto est un catalyseur de passion permettant d’aller à la rencontre des autres.

Lors du passage en Iran

(après avoir longé le mont Ararat durant cinq heures), tous les participan­ts furent regroupés car le payement d’une caution était obligatoir­e : les motos étrangères de plus de 250 cm3 sont interdites dans ce pays. Rouler en Iran, c’est comme se retrouver sur scène, tous les

LA MOTO, UN CATALYSEUR QUI PERMET D’ALLER À LA RENCONTRE DES AUTRES

regards se tournent vers vous. Du regard curieux des hommes sur nos motos qui veulent savoir combien cela coûte, au sourire des femmes aux voiles tombant sur l’arrière des cheveux en signe de résistance au régime religieux. Toujours est-il que le maître mot, c’est la gentilless­e.

Ancienne capitale perse

Il y a ces Iraniens qui parlent anglais et qui veulent savoir ce que l’on pense de leur pays, mais aussi ces serveurs qui connaissen­t Paris et le PSG, ou encore ces petits bars qui refusent que l’on paye le chay (thé), ou ces stations d’essence qui vous offrent un plein pour 1,20 € ! En Iran, on devient vite riche, puisque 100 Euros représente­nt 12 millions de Rials, la monnaie locale. Le charme de l’Iran, ancienne Perse, n’est pas nouveau. Montesquie­u a publié ses fameuses Lettres Persanes en 1721 ! Partout où vous allez, il y a des choses à voir.

Des paysages de montagnes aux lacs salées, sans oublier la culture locale, riche d’une architectu­re de toute beauté, avec ses places et ses mosquées, comme à Ispahan. L’apogée de ce voyage de rêve nous a donc conduits jusqu’à Persépolis. L’ancienne capitale de l’Empire perse des Achéménide­s nous accueillit à travers une visite de ce site archéologi­que incontourn­able. Bref, l’objectif a été atteint pour la valeureuse 900 scrambler ! L’agence T3 a parfaiteme­nt assuré du début à la fin, avec liberté de rouler comme bon nous semblait tous les jours. « Les bons voyageurs sont acteurs de leur voyage », aime à préciser Éric Massiet du Biest. Les amateurs de promenades aseptisées iront voir ailleurs. Pour ce qui me concerne, j’attends de nouvelles aventures avec lui ! www.t3.fr

LES VOILES DES FEMMES TOMBENT SUR LES ÉPAULES EN SIGNE DE RÉSISTANCE

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? 1. La Triumph 900 Scrambler n’a pas flanché, et elle a même posé avec ses hôtes iraniens. 2. Photo souvenir sur fond des restes de Persépolis. 3. Alain de Bordeaux sur sa Royal-Enfield 650 Intercepto­r. 4. L’auteur de ces lignes en action : Steve McQueen attitude ! 5. Sur les routes iraniennes, on croise parfois des engins insolites, mais fort utiles.
1. La Triumph 900 Scrambler n’a pas flanché, et elle a même posé avec ses hôtes iraniens. 2. Photo souvenir sur fond des restes de Persépolis. 3. Alain de Bordeaux sur sa Royal-Enfield 650 Intercepto­r. 4. L’auteur de ces lignes en action : Steve McQueen attitude ! 5. Sur les routes iraniennes, on croise parfois des engins insolites, mais fort utiles.
 ??  ??
 ??  ?? Les têtes de Nemrut Dagi à 2 203 m d’altitude, au nord de la frontière syrienne en Turquie. 2. Thierry et Titou de Parentis devaient démarrer tous les matins à 6 heures, vu les performanc­es de leur attelage, une préparatio­n signée Jean Burdet. 3. L’aventure est au bout de la route.
Les têtes de Nemrut Dagi à 2 203 m d’altitude, au nord de la frontière syrienne en Turquie. 2. Thierry et Titou de Parentis devaient démarrer tous les matins à 6 heures, vu les performanc­es de leur attelage, une préparatio­n signée Jean Burdet. 3. L’aventure est au bout de la route.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France