Exubérance britannique
Si vous commandez une Ariel Ace, vous pouvez choisir presque tout selon vos goûts et vos exigences : la taille du réservoir, la peinture, la hauteur de la selle, le type de roues et même l’épure de la suspension avant.
Une fois que la construction de votre Ace commence, ça devient l’affaire d’une seule personne. Il positionne le moteur Honda VFR 1 200 sur son banc puis pose le cadre en treillis d’aluminium dessus. L’assemblage de la moto prend de 150 à 200 heures, selon les spécifications, l’acheminement du faisceau électrique étant la tâche la plus longue.
L’Ace est une moto fabriquée à la main sur mesure par un petit constructeur mais, contrairement à la CCM et à la Norton, on a l’impression d’une moto de grande série. Et ce n’est pas une critique. Le niveau de finition est celui d’une usine fabriquant des milliers de motos et non d’un grand hangar dans le Somerset, au sud du Pays de Galles.
De plus, rouler sur cette moto reste une expérience unique. Surtout si vous avez opté pour la fourche à parallélogramme qui est étonnamment ferme à basse vitesse, mais qui commence à s’agiter dès que vous augmentez le rythme et reste incroyablement neutre sur les phases de freinage et d’accélération. Il faut s’accorder un temps d’adaptation, en particulier en ville, mais ensuite c’est un régal: l’Ace est précise et offre une excellente tenue de route. Cependant, c’est sur les gros freinages qu’elle est la plus impressionnante. l’Ariel s’arrête avec une sensation de puissance et d’efficacité jamais rencontrées sur aucune moto de série. On pourrait faire le freinage à la manière Marc Marquez avec cette moto ! La production des Ariel de la première génération s’est arrêtée en 1967 après 65 ans d’activité. Le nom a été acheté en 1999 et apposé sur une voiture à châssis tubulaire, l’Atom. L’entreprise employait de nombreux motards et l’idée de ressortir une moto a été dans l’air dès le début. Ariel a d’abord testé un moteur Kawasaki Z1000 puis un Yamaha 1000 FZ1 avant que Honda ne lance la VFR 1 200, dont le propulseur est devenu un choix évident. Son V4 évoquait (vaguement) le fameux quatre-cylindres en carré de la marque, et de plus Ariel utilisait déjà les moteurs Honda dans ses voitures. La VFR 1 200 est la moto la plus sous-estimée ces dernières années même si son moteur délivre une dose de couple incroyable. Et en plus, les gens de chez Ariel ont modifié le calage de distribution du V4 qui revendique une puissance de 173 chevaux avec un bruit superbe. Le cycle de fonctionnement est plus proche de celui d’une RC30 ou RC45 que d’une VFR 800 F, et le son grave vous fait vibrer comme celui un RVF 750 sur le Tourist Trophy.
En plus du moteur Honda, vous bénéficiez également de la boîte de vitesses automatique à double embrayage, d’un arbre de transmission, et de toute l’électronique conçue pour durer.
Sauf que le prix est élevé puisque ça commence toujours par un 2 et ça se termine avec quatre zéros derrière… l’Ariel Ace reste une alternative sans être étrange, exotique mais tout à fait utilisable, avec une qualité de fabrication supérieure et des sensations de conduite uniques.
ROULER AVEC UNE ARIEL 1200 RESTE UNE EXPÉRIENCE UNIQUE.