Moto Revue Classic

Madras Express

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Bien sûr, nous savons que la Continenta­l GT est fabriquée en Inde, mais Royal-Enfield a cependant de véritables liens avec le Royaume-Uni. La marque basée à Redditch s’est associé à Madras Motors pour former Enfield India en 1955, avec l’outillage (pour fabriquer la Bullet 500) expédiée du Worcesters­hire en Inde. La firme indienne a été rebaptisée Royal Enfield Motors en 1994 (l’usine britanniqu­e avait fermé en 1967) et bien que les Bullet mono cylindre actuelleme­nt commercial­isées aient évolué, elles sont toujours fortement inspirées par la version originale. Royal-Enfield a récemment installé dans le Leicesters­hire, au beau milieu de l’Angleterre, un centre de recherche à la pointe de la technologi­e. C’est de là que sont issues les 650 bicylindre­s utilisant des cadres développés par Harris Performanc­e, marque anglaise acquise par RE en 2015. Quoi qu’il en soit, ce qui compte vraiment, c’est comment se comporte la moto. Et c’est une réussite. Le moteur est vif, même si ce n’est pas un foudre de guerre, elle est maniable, les suspension­s et les freins sont d’un très bon niveau. Que demande le peuple ? Il existe deux versions de la 650, l’Intercepto­r et cette Continenta­l GT. Les différence­s sont minimes : cette dernière arbore des guidonbrac­elets, des repose-pieds légèrement reculés. Cependant, le simple transfert de poids vers l’avant apporte une réelle différence sur la maniabilit­é. Déjà, avec ses pneus étroits, son angle de colonne de 24˚ et un empattemen­t court de 1 400 mm, la Continenta­l permet d’enchaîner les virages à un rythme très soutenus, mais sans aucune appréhensi­on. Bien que la fourche et les amortisseu­rs arrière ne soient pas des éléments haut-de-gamme, leurs performanc­es sont tout à fait acceptable­s, avec une fermeté qui permet une liaison directe avec la route. Le nouveau bicylindre de 648 cm3 à huit soupapes est un excellent allié de cette partie-cycle simple et efficace. Il est très souple avec une poussée nette à partir de 7 500 tr/min. Il est pourtant plein de bonne volonté à bas régime, permettant ainsi de faire jeu égal avec la CCM, pourtant plus légère et plus puissante. Certes, la Royal Enfield n’est pas aussi aguicheuse que cette dernière et sa finition est moins soignée, mais n’oublions pas que la GT coûte 6 000 € de moins que la Spitfire et que vous pourriez en acheter sept pour le prix de la Norton. Et il vous restera assez d’argent pour vous payer un équipement complet, l’assurance, l’essence et quelques soirées en discothèqu­e ! La moto de notre essai est équipée d’un kit d’accessoire­s comprenant un saut-de-vent, une selle monoplace, des rétroviseu­rs en bout de guidon, un bouchon de réservoir Monza et un sabot-moteur. Ce dernier élément étant fort peu utile sur un café-racer…

Les mono cylindres Royal-Enfield ont toujours eu beaucoup de charme, mais leur manque de chevaux n’a jamais pu séduire que des motards aux goûts bien marqués. Les performanc­es et le prix toujours abordable du bicylindre Continenta­l ont permis à la marque d’accéder à un public d’amateurs d’anglaises beaucoup plus large. Même si c’est fabriqué en Inde.

LE BICYLINDRE 650 CM3 A ÉTÉ CONÇU EN ANGLETERRE.

 ??  ?? 1. Cette Continenta­l GT a reçu une foule d’accessoire­s et ça lui va plutôt bien. 2. Sur les petites routes, le bicylindre Royal-Enfield est redoutable. 3. L’Intercepto­r 700 sortie dans les années 60 était plus que belle. 4. La Continenta­l GT est la dernière anglaise équipée d’un compteur et d’un compte-tours à aiguille. Très chic !
1. Cette Continenta­l GT a reçu une foule d’accessoire­s et ça lui va plutôt bien. 2. Sur les petites routes, le bicylindre Royal-Enfield est redoutable. 3. L’Intercepto­r 700 sortie dans les années 60 était plus que belle. 4. La Continenta­l GT est la dernière anglaise équipée d’un compteur et d’un compte-tours à aiguille. Très chic !
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