Hier et aujourd’hui
L’Ace Café a été construit en 1938 sur un tronçon du tout nouveau périphérique nord à l’extérieur du West End de Londres et il était destiné à accueillir tous les usagers de cette nouvelle route. Mais, un an après son ouverture, la deuxième guerre mondiale éclate. En 1940, l’Ace Café fut complètement détruit lors d’un bombardement. Il fut déménagé dans un autre bâtiment jusqu’à ce qu’il soit reconstruit en 1949. Dans les années 1950, il est rapidement devenu un point de rencontre pour les nombreux motards londoniens. Et comme il n’y avait pas de limitation de vitesse sur les routes qui l’entourait, il n’a pas tardé à devenir un « arrêt aux stands » pour les courses nocturnes. Une meute de café-racers partait en trombe, se jetait sur l’Iron Bridge (qui formait un virage en S) jusqu’aux feux de signalisation de Neasden à quelques kilomètres de là et faisait demi-tour sur la route, direction sud. Ensuite, toute la bande revenait, à une moyenne de 160 km/h… En 1959, The 59 Club a été créé à quelques kilomètres de là par un prêtre, le révérend John Oates. Il a rapidement été rejoint par le révérend Bill Shergold qui était également le responsable de la sécurité routière de la partie nord de Londres pour le Triumph Owners’ Club. Un samedi soir, en mai 1962, le père Bill se rendit avec sa Triumph Speed Twin jusqu’à l’Ace Café et commença à discuter avec les motards. Loin d’être traité avec dédain, il reçut un accueil chaleureux et il invita ses nouveaux amis dans son club et dans son église. Beaucoup ont répondu présent et depuis, l’écusson du Club 59 cousu sur la manche du blouson de cuir est entré dans la légende de l’Ace Café.
En 1969, cependant, tout le monde a tourné la page. L’Ace Café a fermé et le bâtiment qu’il occupait est devenu un dépôt de pneus le long d’une six voies construite au début des années 1990. Mais en septembre 1994, plus de 12 000 personnes se sont regroupées sur le site, à l’occasion d’un rassemblement organisé par Mark Wilsmore. L’événement a connu un succès retentissant et a permis à Mark de concrétiser son rêve : rouvrir l’Ace Café. Ce fut long, mais sept ans plus tard, l’Ace Café reprenait vie.