TOURATECH
Yvon Bodelot, patron de Touratech France, retrace les liens forts qui le lient avec BMW.
Développement du secteur trails oblige, BMW n’est plus le « client » quasi exclusif de l’équipementier Touratech. Mais les liens historiques restent forts, comme nous l’explique Yvon Bodelot, patron de Touratech France.
L’acteur incontournable de l’accessoire de voyage en tout genre, Touratech, né en Allemagne il y a une trentaine d’années sous l’impulsion de Herbert
Schwarz, est distribué dans plus de 50 pays et ce, sur les cinq continents. La France figure en très bonne place dans ce réseau international, derrière les États-Unis et leurs plus de 320 millions d’habitants. Et aux commandes de cette entreprise, Yvon Bodelot, qui a mis le doigt dans l’engrenage il y a plus de 20 ans. « Cette histoire, c’est celle d’un coup de coeur. J’ai eu une formation technique, tournée vers l’industrie.
Et puis les choses ont fait que je me suis orienté vers le conseil. De formation, de développement des ressources humaines. Je précise que si Touratech Allemagne compte 380 employés, en France, nous sommes cinq ou six… Ce n’est pas tout à fait la même chose
Alors, pour reprendre le fil de l’histoire, un peu comme Herbert Schwarz, j’étais d’abord un pratiquant (de moto) avant de devenir acteur de ce milieu. Je me déplaçais énormément à l’époque où je faisais du conseil et, plutôt que de prendre des avions, j’avais fini par opter pour la moto. À raison de 70 000 kilomètres par an, il fallait que je trouve des solutions pratiques. Je passais mes journées en costume-cravate, je partais
4 ou 5 jours et depuis Orange, j’allais aussi bien à Bordeaux qu’à Paris. Je n’ai pas peur de faire 700 bornes d’autoroute, je trouve que ça passe vite (il éclate de rire) ! J’avais donc besoin d’emporter mes costumes, j’avais des
BMW, plutôt routières, j’en ai d’ailleurs usé ou cassé beaucoup, et c’est quand je suis passé à la GS, avec la 1150, que je me suis rapproché de Touratech. » Yvon Bodelot rencontre Herbert Schwarz en 1999 au siège de Touratech, une marque créée par ce dernier
au début de la décennie. Il lui propose très vite de distribuer ses nombreux produits
(on compte actuellement plus de 8 000 références au catalogue !) en France.
Et une vingtaine d’années plus tard, si Touratech Allemagne a entre-temps changé de main, l’antenne française, indépendante et autonome, a considérablement fait évoluer son offre. La formation et la culture du patron y sont évidemment pour beaucoup. Si les produits de la marque restent une vitrine incontournable de sa « proposition » générale, le « conseil » au sens large du terme y tient une place devenue très importante au fil du temps. « Alors, pour vous dire quelle est à présent notre démarche professionnelle et notre philosophie, eh bien nous ne vendons pas que des accessoires, nous permettons aux gens de réaliser leurs projets dans d’excellentes conditions. Avec une qualité de produits qui tient le cahier des charges, qui est bien finie, bien pensée… BMW représente une part importante de notre activité pour deux raisons : historiquement, c’est la marque qui a maintenant passé 40 ans dans le secteur (du trail “évasion longue distance”, ndlr), qui n’a jamais interrompu sa production et qui est toujours restée leader. Au-delà de Touratech, on a développé ici l’Atelier 84-Siebenrock, qui assure l’entretien, la réparation et la restauration de la
GS, sur laquelle on a une vraie légitimité, si je peux m’exprimer ainsi. Nous devions d’ailleurs fêter les 40 ans de la machine au mois de mai, la crise sanitaire nous a contraints à mettre l’événement en stand-by. Nos clients peuvent ainsi équiper leur GS de première génération, mais on équipe aussi les 1250 toutes récentes. Il y a une vraie cohérence dans notre travail. » Touratech France assure donc le montage des équipements, un service de suspensions, l’entretien et l’assistance au voyage. À propos de voyage, la vocation première de la marque, Yvon Bodelot conclut de cette manière : « Disons que le marché français s’est quelque peu émancipé. Les moyens de communication se sont considérablement développés, ce qui signifie par exemple que partir en Mongolie aujourd’hui, je ne dis pas que c’est facile, mais c’est beaucoup plus simple qu’il y a ne serait-ce que
15 ans en arrière. Cependant, les terrains de jeu se sont réduits dans le monde. Vous allez trouver la Mongolie, l’Amérique du Sud, un peu le Maroc, voire le Portugal, l’Europe de l’Est aussi, et bon, je ne parlerai pas du Cap Nord mais en gros, voilà les territoires où vont les gens… Ceux qui partent faire le tour du monde ou le tour de l’Afrique, ça devient très rare, les choses ont changé. Alors, ça se fait, hein, mais ce n’est plus la même clientèle : ce sont des gens qui ont un peu plus de “coffre” si vous voyez ce que je veux dire (sourire). L’avenir, il est difficile de deviner de quoi il sera fait. Comment seront les frontières ? Quelles seront les perceptions des gens par rapport à l’étranger ? Comment les choses vont-elles évoluer avec le virus ? Autant de questions qui n’ont pas de réponses aujourd’hui. »