1000 LE MANS
Sébastien a confié sa Moto Guzzi 850 Le Mans à Micho, un préparateur bordelais bien connu de nos services.
Une jolie préparation de Micho Garage sur base de 850 Le Mans II.
Au coin d’une rue proche des quais à Bordeaux, une musique grave et rauque résonne parfois entre deux passages de tram’. De quoi éveiller la curiosité des adeptes de mécaniques italiennes. En poussant la porte du studio photo de Sébastien, on tombe sur sa Moto Guzzi tapie dans l’ombre, entre le plateau et les projecteurs : une vraie star de Cinecittà ! Cette Le Mans II a été modifiée selon les goûts de son propriétaire, elle est élégante et sobre, dans des nuances de noir et de gris, et elle est née d’une rencontre avec Mich – un préparateur qui n’est pas inconnu des lecteurs de MR Classic puisque deux de ses créations ont déjà été publiées dans ses pages. Mais revenons à Sébastien. Il roule à moto depuis qu’il a 16 ans, et à cette époque, il sillonnait les routes de la campagne alsacienne avec son père et son grand-père au guidon de motos bien de chez nous, des Peugeot et des Motobécane. Un peu plus tard, lors d’un boulot d’été, son patron n’hésite pas à lui faire essayer ses motos, ce qui ne fait qu’augmenter son intérêt déjà prononcé pour les deux-roues. Depuis, il a possédé de nombreuses machines, de la Yamaha SR 500 à la Norton Commando, en passant par des BMW, des Triumph, ou des Ducati.
Le Mans II café racer
En 2010, il achète cette Guzzi Le Mans II. Une moto transformée en café racer avec, entre autres, un magnifique réservoir en aluminium et des roues à rayons. Sur la lombarde, il se rend au circuit de Montlhéry pour faire des tours d’anneau. Le Bugatti, théâtre du Bol d’Or puis des 24 Heures du Mans, voire du GP de France, ce sera pour plus tard ! Quatre ans après, à l’occasion du Wheels and Waves de Biarritz, il confie la préparation d’une Monet-Goyon à Micho. Les deux hommes se découvrent des points communs concernant les motos transalpines et Sébastien décide de lui confier sa machine. Il donne carte blanche au mécanicien qui va se charger de transformer la Guzzi sans la dénaturer. Le cahier des charges est à la fois simple et compliqué : Sébastien veut pouvoir participer à des rassemblements, éventuellement se défouler sur piste, tout en profitant, en semaine, de quelques escapades en dehors de la ville. Le confinement a laissé le loisir à Micho de peaufiner une esthétique bien dans l’air du temps mais à travers laquelle on perçoit encore le coup de crayon des designers de Mandello del Lario. Le moteur n’a pas reçu de grosses préparations, il a simplement été réalésé à 1 000 cm3 avec des pistons haute compression. Une modification classique qui permet de gagner facilement des chevaux et du couple. Le gros V-twin respire à travers des carburateurs Dell’Orto de 36 mm qui reçoivent de l’air frais via des cornets fabriqués par Jérôme Viriot de JV Moto, un voisin. Côté échappement, on notera les jolies collerettes réalisées par Micho : c’est un peu sa signature. Comme le moyeu de roue arrière qui a été percé pour assurer une ventilation pas vraiment utile mais forcément indispensable. Tiens, les roues à rayons ont été remplacées par des modèles à branches de… Moto Guzzi. Il fallait y penser. Une fois en selle, la position sportive ne permet pas de longs trajets en ville à cause – ou grâce – aux bracelets Tommaselli et aux commandes reculées Tarozzi qui obligent à « se mettre en limande » et poussent à aller chercher les grands espaces et les belles courbes. La fourche télescopique d’origine a été raccourcie de 30 mm
UNE ITALIENNE POUR LA ROUTE, BIEN SÛR, MAIS AUSSI POUR LE CIRCUIT
et l’arrière légèrement relevé. De quoi obtenir une géométrie plus moderne et attaquer ces fameuses courbes avec plus de précision. La boucle arrière du cadre a été raccourcie de 20 cm et l’on devine les clignotants cachés sous la selle minimaliste en polyester réalisée par Micho lui-même. Le carénage de tête de fourche proviendrait d’une petite cylindrée, comme le garde-boue avant minimaliste en aluminium.
Régime amaigrissant
Tout ce travail a fait perdre une trentaine de kilos à la belle italienne mais ce n’était pas suffisant, notre préparateur a soigné la répartition des masses en montant l’énorme batterie de 9 kg sous le moteur à la place de la béquille centrale. De quoi abaisser le centre de gravité.
Lorsque Sébastien veut aller user ses pneus Avon sur un circuit, il n’a pas besoin de sortir la caisse à outils pour démonter les éléments superflus. Micho a opté pour un phare avant à Leds tout en plastique et donc incassable. Pour le feu arrière et la plaque, l’ensemble situé sur le côté gauche est facilement démontable grâce à une fiche. Sébastien, très pris par son travail, n’est pas du genre à bricoler et lors de ses escapades sportives, il se contente ainsi de prendre son casque et son cuir. Il attend d’ailleurs la fin du confinement avec impatience pour profiter pleinement des nouvelles qualités dynamiques de sa monture. Micho, quant à lui, est déjà occupé avec une autre préparation sur base de Moto Guzzi pour parfaire ses connaissances sur cette marque si attachante. ✦
PAS BESOIN DE CAISSES À OUTILS POUR DÉPOSER LES ACCESSOIRES SUPERFLUS