Moto Revue Classic

MALCOLM SMITH

Grâce au film On any Sunday sorti en 1971, Malcolm Smith est devenu populaire dans le monde entier.

- Texte : Peter Wicked - Photos : archives Malcolm Smith

Portrait du pilote qui a donné ses lettres de noblesse au tout-terrain américain.

Malcolm Smith est le pionnier américain du tout-terrain moderne. Il est devenu célèbre pour ses exploits dans la Baja 1000 et pour ses médailles d’or lors des ISDT, mais son plus grand titre de gloire est d’avoir été la vedette du film On any Sunday sorti il y a tout juste 50 ans. Les scènes où l’on voit Malcolm s’amuser dans les dunes au guidon de sa Husqvarna avec Steve McQueen sont restées dans toutes les mémoires. Smith est né le 9 mars 1941 en Colombie-Britanniqu­e, au Canada. Son père était chercheur d’or et avec ses gains, il a acheté un élevage de moutons au début des années 1940. Lorsqu’il avait 5 ans, ses parents, tous deux citoyens américains, en ont eu assez du temps constammen­t nuageux et pluvieux de cette région du nord-ouest du Pacifique, et ils ont décidé d’aller s’installer sous le soleil californie­n. Malcolm a 13 ans lorsqu’il se paye un scooter Lambretta qu’il ne tarde pas à transforme­r en moto de tout-terrain pour aller rouler dans les forêts de San Bernardino avec un copain qui en fait de même : « L’entraîneur de football de l’école nous donnait les vieilles chaussures de foot sur lesquelles on récupérait les crampons. Puis on les vissait sur nos pneus pour avoir plus d’adhérence dans les chemins. » À 15 ans, il vend son scooter et achète une vraie moto tout-terrain, une Matchless 500. Petit pour son âge, il n’arrive pas à démarrer le gromono. Qu’à cela ne tienne, il se lance du haut d’une pente et le tour

À 13 ANS, IL FAIT DU TOUT-TERRAIN AVEC UN SCOOTER LAMBRETTA

est joué : « Si j’étais dans les bois et que je calais, je ne pouvais pas la redémarrer, se souvient-il. Je devais soit la pousser en haut d’une colline, ce qui était très difficile pour moi, soit revenir à pied et demander à mes copains de m’aider à la pousser. Inutile de préciser que j’ai appris à être plutôt bon avec l’embrayage ! » Malcolm fouillait régulièrem­ent dans les rebuts d’un concession­naire local pour trouver des pièces et des pneus encore utilisable­s sur la vieille Matchless. Finalement, le propriétai­re de l’atelier,

Rush Mott, en a eu assez de le voir rôder autour du magasin et l’a engagé pour travailler après l’école et pendant l’été. Aujourd’hui, il attribue à Mott le mérite de lui avoir donné le sens des affaires : « À l’époque, on ne pouvait pas prendre de crédit auprès des banques pour les motos et il avait son propre système de financemen­t. Il obtenait l’adresse du client, la vérifiait, puis se rendait chez lui et regardait si l’endroit était bien entretenu. Si c’était le cas, il lui accordait lui-même un crédit. » Malcolm aimait tellement la mécanique qu’il s’est inscrit à l’université pour devenir mécanicien sur les avions. Mais Norm McDonald et Kenny Johnson, les fondateurs de K&N, lui ont proposé de l’embaucher pour travailler sur les motos de course. Ni une ni deux, Malcom abandonne l’université pour mettre les mains dans le cambouis et un pied dans la compétitio­n !

Les débuts sur Husqvarna

La première fois qu’il a goûté à la course, c’était lors d’un enduro à Riverside, en Californie. Au guidon de sa Matchless de 1953, il s’est dit qu’il suffirait de garder les gaz grand ouvert pour s’imposer : « Nous sommes entrés dans le premier virage, je suis resté à fond et j’ai percuté un tas de pilotes. Je me souviens très bien avoir vu une chaîne juste à côté de mon visage avec la roue arrière qui tournait. Je me suis relevé et j’ai chuté encore une dizaine de fois pour finir à la deuxième place. Je me suis dit que sans ces chutes, j’aurais pu gagner cette course. Le mois suivant, j’y suis retourné, déterminé à ne pas tomber, et j’ai gagné ! » Bien qu’il ait continué à courir, dans un premier temps, il n’a pas pris la compétitio­n trop au sérieux, la mécanique étant son métier et la course un passe-temps. Pourtant, il a rapidement passé un accord avec Nicholson, l’importateu­r Greeves : « Si je gagnais la course avec sa moto, il me remboursai­t les frais d’inscriptio­n. » Ce n’était pas grand-chose mais c’était après tout son premier contrat de pilote. Un après-midi, au milieu des années 1960, un certain Edison Dye est entré dans l’atelier et a demandé à parler à Malcolm Smith : il importait Husqvarna et voulait que ce dernier utilise sa moto. Malcolm, d’abord réticent à l’idée de renoncer à son accord avec Greeves, a hésité puis a fini par accepter la propositio­n de Dye. Deux choses l’ont fait changer d’avis : la Husky était supérieure à la Greeves, et Dye a promis de payer la participat­ion aux ISDT, le rêve de Malcolm. Les victoires sur la Husqvarna se sont succédé et aux États-Unis,

IL CHUTE DIX FOIS LORS DE SA PREMIÈRE COURSE MAIS FINIT DEUXIÈME

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 ??  ?? 1. La première vraie moto de Malcolm Smith, 15 ans : une Matchless 500 qu’il avait bien du mal à démarrer. 2. Malcolm dans ses oeuvres au guidon de sa Husqvarna lors des ISDT 1973 à Dalton, Massachuse­tts.
1. La première vraie moto de Malcolm Smith, 15 ans : une Matchless 500 qu’il avait bien du mal à démarrer. 2. Malcolm dans ses oeuvres au guidon de sa Husqvarna lors des ISDT 1973 à Dalton, Massachuse­tts.
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 ??  ?? 1. Malcolm Smith s’envoie en l’air à Ascot Park avec sa Matchless au début des années 60. 2. Couvert de poussière sur une Baja 1000. 3. À plat ventre sur la Matchless à De Anza en Californie du Nord. 4. Les ISDT 1970 en Espagne, immortalis­ées par On any Sunday.
5. En 1972, il parodie une célèbre image du nageur américain Mark Spitz et ses sept médailles d’or. Lui en a décroché cinq aux ISDT. 45
1. Malcolm Smith s’envoie en l’air à Ascot Park avec sa Matchless au début des années 60. 2. Couvert de poussière sur une Baja 1000. 3. À plat ventre sur la Matchless à De Anza en Californie du Nord. 4. Les ISDT 1970 en Espagne, immortalis­ées par On any Sunday. 5. En 1972, il parodie une célèbre image du nageur américain Mark Spitz et ses sept médailles d’or. Lui en a décroché cinq aux ISDT. 45
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