Moto Revue Classic

TRIUMPH 1200 SPEED TWIN

- Texte : Christophe Gaime - Photos : Triumph

La marque anglaise vient de présenter une nouvelle version plus puissante de son roadster.

Àpeine arrivée, déjà modifiée ! Il y a deux ans, Triumph présentait la 1200 Speed Twin, que l’on pourrait qualifier de Thruxton dépouillée. Une Speed qui nous avait déjà bien séduits avec ses 95 chevaux, son guidon plat, sa selle et ses garde-boue minimalist­es et ses roues à branches.

Une moto bien dans l’air du temps mais qui, surtout, ne souffrait d’aucun gros défaut, si ce n’est un freinage que je trouvais un poil brutal pour une machine de cette catégorie. Et voilà que Triumph nous annonce une nouvelle version avec plus de chevaux, plus de couple, une fourche inversée et des freins encore plus puissants. Ah. Commençons d’abord par les modificati­ons sur le moteur. Pour gagner des chevaux et du couple, le moteur reçoit de nouveaux pistons haute compressio­n, des arbres à cames au profil différent, des conduits d’admission d’échappemen­t modifiés et, last but not least, un nouvel embiellage plus léger. Dixit Triumph, l’inertie du gros twin a été considérab­lement réduite et donc celui-ci prend plus de tours. Logique. Pour preuve, la zone rouge a été déplacée de 500 tours/minute vers le haut. À l’inverse, le couple maxi est délivré 500 tr/min plus bas. Et le tout, en respectant bien sûr les nouvelles normes Euro 5.

Course à l’armement

Cela veut donc dire que même dans le créneau des néo-classiques, la course à l’armement fait rage. Car, sous prétexte que le moteur est plus puissant (il atteint les 100 chevaux), les ingénieurs ont équipé la moto de freins encore plus puissants (des étriers Brembo M50 à quatre pistons montés radialemen­t pour être précis) et, cerise sur le pudding, une fourche inversée italienne, signée Marzocchi. Quant aux nouvelles roues avec plus de branches mais moins lourdes, elles sont dotées de Metzeler Racetec RR aux sculptures minimalist­es. Peu ou prou, le genre d’équipement que l’on retrouvait sur les supersport­s il n’y a pas si longtemps. Pourquoi pas, mais moi, je l’aimais bien la fourche télescopiq­ue classique de la première version. Concernant le frein, j’en ai parlé un plus haut… Le paradoxe, c’est qu’à l’arrière, on retrouve deux amortisseu­rs basiques qui, du coup, font un peu tache. Vous me direz que ceux qui veulent une version plus classique n’ont qu’à se tourner vers la Bonneville, voire vers la Thruxton, car l’avantage de Triumph, c’est de disposer d’une gamme Classic très complète et d’ailleurs indispensa­ble à la bonne santé financière de la marque. L’autre spécificit­é des motos d’Hinckley, c’est de proposer un niveau de finition exceptionn­el.

Triumph peaufine sa gamme néo-classic en proposant une Speed Twin plus puissante et avec une partie-cycle optimisée.

LE COUPLE MAXI EST OBTENU 500 TOURS/MIN PLUS BAS

Et la nouvelle Speed Twin ne fait pas exception, soignée qu’elle est dans les moindres détails. Par exemple, les silencieux perdent leur couleur noire et restent « bruts de métal », tandis que phare et garde-boue reçoivent de nouvelles fixations très chic. Enfin, pour les esthètes, trois coloris sont disponible­s : Red Hopper, Matt Storm

Black et Jet Black, soit rouge, noir mat et noir brillant.

Roulons sous la pluie

Donc la moto est belle, elle a plus de chevaux et de couple, que peut-il donc manquer à notre bonheur ? Du soleil !

Eh oui, manque de bol, le jour de l’essai, la bruine a détrempé les routes de cette présentati­on portugaise. Comme le dit notre accompagna­teur anglais : « Les routes des environs de Lisbonne sont déjà glissantes sur le sec, alors imaginez sous la pluie ! » Et effectivem­ent, même avec très peu d’angle et en mode de conduite Rain (pour pluie, il y a aussi Road et Sport), ça glisse ! Il faudra attendre l’après-midi pour voir arriver le soleil et retrouver des routes sèches. Sauf que comme on était samedi et en bord de mer, ces routes étaient bien encombrées… Vous l’avez compris, difficile de savoir si cette nouvelle fourche et ces nouveaux freins apportent réellement quelque chose. En revanche, on sent effectivem­ent une différence concernant le moteur : le

1200 était déjà fort agréable, il l’est encore plus. J’ai, pour ma part, constaté qu’il reprend sans barguigner à 2 000 tr/min sur le quatrième rapport. Proposée à 13 300 €, la Speed Twin se veut une concurrent­e de la BMW nineT ou de la Kawasaki Z 900 RS, des néo-classiques disposant de suffisamme­nt de chevaux pour procurer des sensations. Elles n’ont qu’à bien se tenir !

LE TWIN REPREND À 2000 TOURS/MIN SUR LE QUATRIÈME RAPPORT

 ??  ?? 1. La finition de la Speed Twin, à l’image de ce très beau bouchon de réservoir, est exemplaire.
2. À l’avant, on trouve désormais une fourche inversée et des étriers radiaux. Était-ce bien nécessaire ? 1
1. La finition de la Speed Twin, à l’image de ce très beau bouchon de réservoir, est exemplaire. 2. À l’avant, on trouve désormais une fourche inversée et des étriers radiaux. Était-ce bien nécessaire ? 1
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 ??  ?? 1. Avec sa ligne originale, la Speed Twin a déjà séduit de nombreux acheteurs. 2. L’ensemble compteur/compte-tours marie harmonieus­ement affichages digitaux et analogique­s. 3. Il n’y a pas si longtemps, on retrouvait ces freins sur des supersport­s...
1. Avec sa ligne originale, la Speed Twin a déjà séduit de nombreux acheteurs. 2. L’ensemble compteur/compte-tours marie harmonieus­ement affichages digitaux et analogique­s. 3. Il n’y a pas si longtemps, on retrouvait ces freins sur des supersport­s...
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