Moto Revue Classic

BALADE YAMAHA XT 500

Prenez neuf Yamaha XT 500, mettez neuf copains dessus, partez faire un tour dans les Monts du Lyonnais et vous m’en direz des nouvelles. Paroles d’autochtone­s !

- Texte : Christophe Gaime - Photos : Bruno Sellier

À travers les Monts du Lyonnais avec la très belle collection de Jack Monchanin.

Mai 2021, la France sort doucement de son troisième confinemen­t et sur l’écran de mon téléphone portable s’affiche le nom de Jack Monchanin. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, Jack, c’est l’homme derrière le Salon du 2 Roues de Lyon. Il ne m’appelle pas pour me parler de son événement mais pour une balade entre potes qu’il compte organiser dans les Monts du Lyonnais, à deux pas de chez lui. Et pas avec n’importe quelles motos puisque ce « road trip », comme disent les motards branchés, est ouvert uniquement aux Yamaha XT 500 qui lui appartienn­ent : « Avec mon ami et mécano Mario, on vient de restaurer la dernière et j’ai toutes les versions », me précise-t-il. Pas inintéress­ant, d’autant que notre projet de restaurati­on du plus célèbre des gromonos japonais est sur les rails (voir pages suivantes). Jack, jamais avare d’idées et amateur de vin éclairé, m’explique qu’il prévoit aussi une bouteille de grand cru correspond­ant au millésime de chaque moto. Pourquoi pas, mais il ne faut pas oublier que boire ou conduire, il faut choisir… Un mois et demi plus tard, nous voilà à Vaugneray, dans son fief. Les XT sont toutes là, alignées comme à la parade sous un auvent pour les protéger… des rayons du soleil car, contrairem­ent aux prévisions météo, il fait beau.

Démarrer le gromono

Les invités arrivent les uns après les autres, tous ravis de pouvoir chevaucher à nouveau – ou pour la première fois – la trail-bike qui a révolution­né le marché de la moto française. Outre Jack et Mario le mécano, il y a Fabrice Follis, fils et petit-fils des créateurs de la marque de motos du même nom. Touche-à-tout, il organise

dans la région les « Rendezvous mécaniques » dont on vous parle dans ces pages. Son complice dans la restaurati­on des Follis, André Vaison, ancien serrurier, est aussi de la partie. Arrivent Bruno Lavieille, frère du pilote Christian, et sa compagne Béatrice Bèche, ancienne « motesse » et skieuse émérite. Puis déboule un duo d’anciens moniteurs de l’auto-école de Jack, des gars qui savent tenir un guidon, même si Jean-Paul Camacho ne pratique plus trop la moto ces derniers temps. Philippe Sagnol, lui, continue à restaurer et à rouler avec des Kawasaki. Et il n’est pas rancunier, lui qui a été injustemen­t disqualifi­é de la Coupe Kawa en 1978… Par la suite, il a participé au championna­t du monde d’endurance avec quelques beaux résultats à la clef. Enfin, arrive Stéphane Revol, ancien crossman souvent à la montagne mais surtout architecte lyonnais de renom. Certains se connaissen­t car ils ont déjà pris part à la Sandraider­s, un rallye marocain qui est aussi organisé par Jack et dont on vous a déjà parlé. Le petit groupe est sur le départ, direction le col de Malval sur la commune de Courzieu, mais certains ont un peu de mal à démarrer le gromono. D’autres, qui connaissen­t mieux l’engin, viennent en aide de leurs camarades. Ceci dit, à ce petit jeu, le plus impression­nant reste Fabrice qui démarre la sienne avec la main et non avec le pied ! Après un arrêt ravitaille­ment à la station

JACK ET SES COMPLICES PRENNENT LA TANGENTE PAR LA MONTAGNE

service du coin, la joyeuse bande se retrouve dans les virolos, en pleine nature. D’ailleurs, les arrêts sont nombreux, pour les photos bien sûr, mais aussi pour admirer le paysage. À l’est, c’est l’agglomérat­ion lyonnaise, à l’ouest, l’Auvergne mais pour le moment, on continue plein sud.

Pas jusqu’en Afrique qui a pourtant été une terre de prédilecti­on pour la XT 500, on se contentera du village d’Yzeron pour boire un verre sur la place. Toute contente, Betty me confie qu’elle a pu démarrer la sienne toute seule, elle qui a possédé une 600 Ténéré… à démarreur électrique. Jacky en profite pour me raconter comment il s’est retrouvé à la tête d’une collection de XT 500 : « En 1977, quand j’ai lancé l’école moto, je roulais tous les jours avec cette moto. Avec, j’ai participé à quelques rallyes routiers, des courses de côte, au Tour de France, je l’ai gardée un an ou deux puis je l’ai vendue mais elle est restée dans un coin de ma tête… »

Vive le confinemen­t

Ainsi, il y a 4 ans, il se rachète une version 78 qu’il restaure et avec laquelle il roule de temps en temps. Les souvenirs commencent à remonter. Et puis, lors du dernier Salon du 2 Roues, Patrice Ryder lui prête sa belle collection et c’est le déclic : « Je suis allé sur Internet et je suis tombé sur une photo avec tous les millésimes alignés. Je me suis que j’allais faire la même chose. » Jack en achète 4 en bon état et 4 à restaurer.

Survient le premier confinemen­t et avec l’aide de Mario, il mène son projet à bien en un peu plus d’un an. Moto simple, la XT 500 n’est pas la plus difficile à restaurer mais nos deux compères ont quand même eu la chance de tomber sur des mécaniques en bon état et n’ont démonté que deux haut-moteurs. Ce qui a le plus frappé Jack lors de ses recherches, c’est qu’une XT 500, ça se méritait : « Pour l’acheter, il faut bien souvent inverser les rôles, il faut séduire le vendeur. À plusieurs reprises, ceux-ci m’ont demandé ce que j’allais en faire, ils préfèrent des acheteurs qui vont avoir du respect pour cette machine. J’ai même un vendeur qui a changé d’avis au dernier moment après que sa fille lui a interdit de se séparer de cette moto avec laquelle elle avait tant de souvenirs. » Il conclut en philosophe : « C’est une machine difficile à démarrer, qui ne freine pas et qui n’éclaire pas la nuit mais c’est sûrement l’une des plus populaires ! » Il est tellement

EN 1977, JE ROULAIS EN XT 500, AU BOULOT COMME EN COMPÉTITIO­N

fier de sa collec’ le Jack, qu’il va l’exposer un peu partout : au Bol d’Or au Castellet, puis à Milan à l’occasion de l’Eicma, Epoqu’Auto à Lyon, le Kenny Festival, etc., etc.

Saucisses et gratin

En parlant de démarrer, il est temps de se rendre à Saint-Pierre-la-Palud pour se restaurer chez l’incontourn­able Fabrice Follis. Dans une ancienne usine qui appartenai­t à son père, sa soeur Laurence nous a concocté un excellent déjeuner, typiquemen­t lyonnais : saucisses de campagne et gratin de pommes de terre. Jack en profite pour sortir ses bouteilles de vin que tout le monde a goûté avec modération car la balade n’est pas terminée. Après une visite des lieux qui ont hébergé par le passé le premier importateu­r français des Royal Enfield indiennes, tout le monde s’est dirigé vers Chaponost, village célèbre pour ses magnifique­s aqueducs romains récemment restaurés. Puis la joyeuse bande est remontée sur Vaugneray en ordre plus ou moins dispersé pour rendre les motos à son propriétai­re, parfois en traînant les pieds. Eh oui, on s’y était attaché à ces XT… Après un dernier verre (non alcoolisé) et après avoir réveillé Fabrice qui s’était assoupi dans un fauteuil, la fine équipe est rentrée à la maison en se promettant de remettre ça le plus vite possible.

Enfin, quand on dit vite, c’est surtout au rythme des

XT, au rythme de l’amitié.

MA COLLECTION DE XT 500, C’EST MA CARTE DE VISITE SUR LES ÉVÉNEMENTS

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 ??  ?? Nez au vent, la fine équipe en XT 500 roule en direction du col de Malval.
Nez au vent, la fine équipe en XT 500 roule en direction du col de Malval.
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 ??  ?? 1. Petite pause pour admirer le paysage. Au loin, on peut apercevoir Saint-Pierre-la-Palud.
2. Jack Monchanin, le meneur, avec la première version de XT 500 en 1976. 3. André Vaison, dit Dédé, et le modèle 1977.
4. Bruno Martin, dit Mario, en pince pour la version 78. 5. Jean-Paul Camacho a craqué pour le millésime 80, tout en sobriété.
1. Petite pause pour admirer le paysage. Au loin, on peut apercevoir Saint-Pierre-la-Palud. 2. Jack Monchanin, le meneur, avec la première version de XT 500 en 1976. 3. André Vaison, dit Dédé, et le modèle 1977. 4. Bruno Martin, dit Mario, en pince pour la version 78. 5. Jean-Paul Camacho a craqué pour le millésime 80, tout en sobriété.
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Certains se souviendro­nt avec émotion de l’ancien logo Motul.
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 ??  ?? 1. Surtout, ne pas oublier que la XT 500 est aussi une moto de tout-terrain. 2. Fabrice Follis en pince pour le modèle de l’année 79.
3. Philippe Sagnol, ancien pilote et moniteur, apprécie la version 1981.
4. Encore un autocollan­t d’époque intelligem­ment conservé par Jack.
5. Stéphane Revol ne jure que par la version 1989, la dernière, dite SP.
6. Béatrice Bèche n’était pas peu fière de « sa » XT de 1984.
1. Surtout, ne pas oublier que la XT 500 est aussi une moto de tout-terrain. 2. Fabrice Follis en pince pour le modèle de l’année 79. 3. Philippe Sagnol, ancien pilote et moniteur, apprécie la version 1981. 4. Encore un autocollan­t d’époque intelligem­ment conservé par Jack. 5. Stéphane Revol ne jure que par la version 1989, la dernière, dite SP. 6. Béatrice Bèche n’était pas peu fière de « sa » XT de 1984.
 ??  ?? 1. Photo souvenir à côté des aqueducs de Chaponost, la porte d’entrée des Monts du Lyonnais. 2. Philippe Lavieille a utilisé toute la journée une autre version 1977.
1. Photo souvenir à côté des aqueducs de Chaponost, la porte d’entrée des Monts du Lyonnais. 2. Philippe Lavieille a utilisé toute la journée une autre version 1977.
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