DERNIÈRE BALADE
Paul Smart est décédé en octobre dernier dans un accident de la circulation alors qu’il était à moto. Il avait 78 ans. Retour sur sa carrière atypique.
Sa toute première moto de course fut une BSA 500 en 1963. Puis vint la 250 Cotton pour participer à des courses de clubs avant de passer à la Greeves 250 (une autre deux-temps anglaise) avec laquelle il prend part pour la première fois au Tourist Trophy en 1966. En 1967, il obtient son premier sponsor, Charles Mortimer Senior, père du célèbre Chas, qui possède une école de pilotage sur le circuit de Brands Hatch. Il en profite d’ailleurs pour donner des conseils de pilotage sur ce même circuit. C’est cette même année que Paul se fait remarquer au TT au guidon d’une Norton 750 prêtée par Paul Dunstall : il prend la deuxième place de la catégorie Production. Il récidive deux ans plus tard mais cette fois, il est aidé par Joe Francis Motors, grosse concession londonienne qui vend les motos du groupe AMC mais qui lui fournit aussi une Seeley G50 et une 250 Yamaha. Il s’impose également à l’Hutchinson 100 mais cette fois-ci, sur une Triumph 750. En 1970, il signe avec l’usine Triumph pour rouler sur la 750 Trident. Son plus beau souvenir reste sa victoire au Bol d’Or avec Tom Dickie. À Montlhéry, au bout de 24 heures, le trois-cylindres britannique s’impose au quatre-cylindres Honda vainqueur l’année précédente. Malgré tout, durant l’hiver 1971, l’industrie moto anglaise est au plus mal et Paul part aux États-Unis rouler sur les Kawasaki 750 H2R du team Hansen. De retour en Europe en 72, il passe un accord avec Ducati et pour 500 livres sterling, il remporte les 200 Miles d’Imola, la course de sa vie ! Puis arrive la période Suzuki. Son coéquipier n’est autre que son beau-frère, Barry Sheene. Très ami avec Mike Hailwood, il roule alors sur une Yamaha TZ 750 achetée par ce dernier alors que Paul n’a plus de moto. Il n’a raccroché le cuir qu’en 1978 et a par exemple roulé avec Joey Dunlop. En 2006, Ducati s’est souvenu de sa magnifique victoire de 72 et Paul Smart est revenu sur le devant de la scène. Comme il le disait, un tel hommage de son vivant, c’est rare.