LA CHENILLE ET LE GROMONO
Comme je l’explique dans le (rapide) essai de la BSA 650 Gold Star, Peugeot (qui s’occupe de la marque anglo-indienne en France) nous a emmenés à Malaga, depuis Paris. Après 2 h 30 d’avion, un énorme bus (nous n’étions que 18 journalistes) nous attendait pour une trentaine de minutes de route en direction de l’hôtel.
Celui-ci se situait sur un golf où quelques « vieux mâles blancs » s’évertuaient à taper une balle, blanche elle aussi. Rappelons que le réchauffement climatique n’est plus nié que par une poignée d’irréductibles et que l’Andalousie, voire toute l’Espagne, est touchée par une sécheresse historique. Rappelons aussi qu’un terrain de golf consomme énormément d’eau, pour le plaisir de quelques « happy few ».
Bref, lorsque nous cheminions à travers le green, notre confrère de Moto Revue, le rédacteur en chef, Thierry Traccan, se mit à penser à haute voix : « Je traverserais bien tout ça au guidon d’une Honda CR 500, en prenant soin de passer dans les bunkers pour faire de belles gerbes de sable ! »
Loin, très loin d’être un écologiste forcené (la preuve, il roule à moto), le Trac, comme on le surnomme, voulait, par ses propos outranciers, souligner l’incohérence de la situation. Le plus drôle, c’est que, quelques jours auparavant, j’avais visionné un documentaire fort intéressant sur Arte (« Biodiversité, laisser faire ou planifier », disponible en replay) qui expliquait que dans un camp militaire, grâce au labourage des chenilles des chars, et en l’absence de pesticide, des espèces d’insectes menacés se sont à nouveau développées. Ce docu instructif met à mal bien des idées reçues et semble apporter de l’eau au moulin de mon confrère, amateur de gros monocylindres deux-temps.
De mon côté, concernant le labourage du terrain de golf, j’aurais plutôt opté pour la
BSA 500 Gold Star de l’Anglais Jeff Smith, champion du monde de motocross en 1964.
Christophe Gaime