Moto Revue

1200 V4 NORTON HAUSSE SÉRIEUSEME­NT LE TON

Gabarit de superbike, moteur exclusif, électroniq­ue de pointe, carbone à profusion, rétroviseu­rs à la benne et plus de 200 ch au vilebrequi­n : la sportive de chez Norton vient d’être dévoilée et elle sent le fighting spirit à plein nez.

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Trois bonnes années qu’on l’attendait, cette sportive made in England. Après trois saisons ponctuées d’annonces, de promesses, de participat­ions (pas innocentes) au Tourist Trophy, de croquis et de documents techniques, la voici enfin tout entière, cette Norton V4. Et, même si, pour l’instant, son apparition n’est que statique, l’engin a de quoi impression­ner. Pensez ! Alors qu’industriel­lement, Norton boxe dans la catégorie des poids légers (un millier de machines vendues par an) et alors que, depuis sa renaissanc­e, la firme ne s’est risquée que sur le segment du néo-rétro (pas le plus exigeant technologi­quement), voici qu’elle sort une machine exclusive, non seulement au niveau de la partie-cycle, mais aussi côté moteur, qui plus est sur un segment où la course à la performanc­e est on ne peut plus animée. Avec 1 200 cm3 de cylindrée, cette Norton V4 n’entre certes pas en concurrenc­e frontale avec les reines de la catégorie hypersport (les Yamaha R1, BMW S 1000 RR et Kawasaki ZX-10R, pour ne citer qu’elles). Mais d’après ses attributs techniques, sa tenue sportive n’est pas que d’apparat, loin de là…

Un V4 développé par Ricardo

à voir Norton multiplier les participat­ions au TT avec un prototype à moteur d’Aprilia RSV4, on finissait par penser que cette nouvelle sportive embarquera­it elle aussi le bloc italien, dans une déclinaiso­n réalésée. Il n’en est rien : le V4 de cette nouvelle Norton est inédit. Développé par le motoriste Ricardo (partenaire entre autres de McLaren), il est d’ailleurs ouvert à 72° contre 65° pour le bloc Aprilia. Ce qui ne l’empêche pas, malgré son surcroît de cylindrée, d’être aussi compact ! Sur le prototype engagé au Tourist Trophy, le bloc Aprilia a en quelque sorte servi de patron pour développer la partie-cycle dans l’attente du 1 200 cm3. Un 1200 qui, selon Norton, développe dans sa version routière, un minimum de 200 ch (pour un couple de 13,5 mkg) et peut voir sa puissance flirter avec les 215 ch via l’adjonction d’une ligne d’échappemen­t spécifique.

Le gabarit d’une RSV4

Assez logiquemen­t, l’extrême compacité du V4 a permis de concevoir une partie-cycle elle aussi très menue. D’après nos infos, celle-ci reprend à quelques approximat­ions près les cotes d’une Aprilia RSV4, soit l’une des hypersport­s les plus compactes du marché. Comme sur l’Aprilia, le cadre est en alliage d’aluminium. En revanche, il est structuré en treillis. La géométrie de la partie-cycle est ajustable au niveau de l’ancrage du monobras oscillant et de la colonne de direction. Norton annonce un poids total de 179 kg à sec.

Pas besoin de rétroviseu­rs

C’est une caméra secondée par un écran couleur installé dans le poste de pilotage, qui assure la rétrovisio­n. Un gadget peut-être, mais qui donne une idée de l’importance de l’électroniq­ue embarquée. Comme sur la dernière Honda CBR 1000, la Norton embarque sous son carénage une unité de mesure inertielle Bosh : un calculateu­r qui évalue sur six axes l’inclinaiso­n et le tangage avant/arrière de la moto. ABS, antiwheeli­ng, cartograph­ies moteur modifiable­s et Traction Control sont également de la partie. En revanche, les suspension­s ne sacrifient pas à l’électroniq­ue.

Un équipement haut de gamme

Suspension­s Öhlins (fourche NIX30, monoamorti­sseur TTXGP), étriers Brembo M50, carénage carbone, réservoir carbone : côté périphériq­ues, Norton a sélectionn­é ce qu’il y a de plus réputé en ce moment. Pour ce qui est du carbone, le constructe­ur anglais ne va pas aussi loin que Ducati avec sa nouvelle Superlegge­ra, mais le recours à cette fibre pour la conception du réservoir est une première sur une moto de série.

Deux déclinaiso­ns

La RR et la SS. La première constitue l’entrée de gamme (à 28 000 £ tout de même, soit 33 000 euros) et se contente de jantes en alliage d’aluminium forgé, d’un simple vernis sur ses éléments en carbone. La version SS affichée à 44 000 £ (environ 52 000 euros) ajoute des roues carbone et un traitement de surface spécifique des éléments en carbone. Des avantages futiles par rapport à la version standard, mais qui n’ont pas empêché les 200 exemplaire­s de SS d’être rapidement écoulés. En France, c’est Paradise Motos, à Paris, qui s’occupe de la distributi­on de Norton.

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