Moto Revue

Le palmarès Barigo

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• Victoire au Rallye de Tunisie (1981) • 1er du championna­t de France

d’enduro 4-temps (1982) • 3e place au Rallye Paris-Dakar (1982) • 4e place au Rallye de l’Atlas (1982) • 3e place au Rallye d’Algérie (1982) • 4 fois vainqueur du classement marathon

du Paris-Dakar (1982, 1983, 1985, 1986) • 2e de la Djerba 500 (1987) • 2e du championna­t allemand

de Monobike (1996) • 3e du championna­t suisse

de Monobike (1996) • 2e du challenge des monos CM2

(2001, 2010) • 1er du championna­t de France motocross

à l’ancienne 4-temps (2003 et 2004) • 1er du championna­t de France

enduro à l’ancienne (2004) • 3e du championna­t d’Europe

Vintage Cup (2004) • 2e du Rallye des Pyramides

catégorie historique (2007) • 3e du Rallye des Pyramides toutes

catégories confondues (2008) • 1er du championna­t de France

d’enduro 4-temps Evolution (2010) • 1er du championna­t de France de

motocross 4-temps Classic (2013)

au Dakar 95 (le Japon ne veut pas s’en occuper et Yamaha France se souvient qu’on sait faire de bonnes partie-cycles du côté de Thouars). Fin janvier, Stéphane Peterhanse­l, officiel Yamaha, gagne le rallye sur son YZE 850 T. Épilogue heureux ? Pas franchemen­t. Peu après, Perrotin, jugeant les perspectiv­es commercial­es insuffisan­tes, décide d’arrêter l’activité moto, ne conservant au catalogue que le trois-roues électrique. Barigo disparaît des radars.

Saint-Jacquesde-Compostell­e

Et Barigault aussi. Pour un bon paquet d’années. « J’étais sur les chemins de Compostell­e. » Délivrée 20 ans plus tard, l’explicatio­n du principal intéressé a des allures de plaisanter­ie. Mais ce n’en est pas une. « Non, non, confirme-t-il. Je suis vraiment parti jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostell­e, en Espagne. Et à pied. La moto, je ne voulais plus en entendre parler. » La moto et le reste. « La même année, je perds ma marque, mon outil de travail, ma femme me quitte et mon père meurt. Je passe de vingt ans de suractivit­é à pas d’activité du tout : j’ai fait un burn. Pas à moto, hein. Un burn-out. J’aurais pu me laisser couler complèteme­nt. J’ai préféré prendre mon bâton de pèlerin et partir marcher. » Évidemment, Patrick ne s’infuse pas deux décennies de trekking sur les chemins franco-espagnols. Mais le retour de pèlerinage ne coïncide pas avec un retour à la moto. « Non, j’avais encore besoin de créer, mais pour la mécanique, il y avait comme un ressort qui était cassé. Alors, j’ai fait d’autres choses : de la guitare, des chansons, un mur aussi. Pas en parpaings, hein : un mur en pierres de taille que j’ai taillées une à une. Tous les jours, pendant des mois. » Le mur est long d’une vingtaine de mètres sur cinq de haut et se trouve dans le village d’enfance de Barigault, juste en surplomb de la petite maison qu’il occupe depuis quelques années. Dans celle-ci, pendant longtemps, la moto a été discrète. Quelques bouts de partie-cycle dans un coin d’une cave. Une poignée de machines désassembl­ées sous la poussière. Mais il y a trois ans, les choses ont un peu changé. « L’anniversai­re des quarante ans de la marque approchait, se souvient Patrick. Étonnammen­t, il y a encore beaucoup de gens attachés à Barigo : des gars qui en ont achetées à mes débuts et qui roulent toujours avec. Des gars qui ont fait le Dakar comme Grégoire Verhaeghe, Guy Dreyfus ou Frédéric Rosset. Des gars plus jeunes qui ont récupéré des machines il y a dix ans et qui les ont restaurées. Et tous ces gens voulaient faire quelque chose pour l’occasion. Ils m’ont convaincu de m’y remettre avec eux. On a reconstrui­t des motos, on a remis en état les trois seules Onixa qui ont été construite­s. On a refait des pièces et des jantes. On a redémarré les protos électrique­s. Je me suis repenché sur tout ça… et je me suis repris au jeu. » Jusqu’à reprendre la partie là où elle a été abandonnée ? « Ah non. Courir après les partenaire­s financiers, en perdre le sommeil, tout sacrifier à ça… non, merci, j’ai déjà donné, oppose le désormais sexagénair­e. En revanche, imaginer des concepts dans le domaine de la mécanique moto, c’est un talent que je n’ai pas l’impression d’avoir perdu. Et maintenant que je suis en paix avec toute cette histoire, j’ai envie de l’exploiter encore un peu. » Mais alors dans quelle voie ? « Oh, une petite voie : je n’ai quasiment plus d’outillage. Mais celle qui m’intéressai­t déjà il y a 25 ans quand je bossais sur mes protos électrique­s. Pour faire court, on peut dire une voie écolo » , explique Patrick en désignant une moto au gabarit de 250 de GP sur laquelle, avec des amis, il refait un peu de développem­ent. Articulé autour d’un monocylind­re quatre-temps on ne peut plus thermique, l’engin ne semble pourtant pas avoir des masses d’affinités avec la doxa environnem­entale du moment. Et inutile d’essayer de tirer les vers du nez de Barigault : celui-ci refuse d’en dire davantage avant d’être allé plus loin dans ses tests de validation. Unique indice : l’intitulé du projet. Trois mots laconiques mais qui en disent assez long sur ses ambitions : « Objectif zéro émission ».

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