KTM au pied du mur
Ils s’attendaient à en baver, ils n’ont pas été déçus. En deux journées d’essais à Valence, Pol Espargaro et Bradley Smith ont pu mesurer l’ampleur de la tâche qui les attend l’an prochain. Avec une petite saison de développement aux mains de Mika Kallio, la KTM RC16 est encore loin de pouvoir prétendre aux places d’honneur. Si l’Espagnol est parvenu à rouler à moins de deux secondes du meilleur chrono, le Britannique, lui, a eu du mal à faire jeu égal avec la RS-GP du test team Aprilia pilotée par Eugene Laverty. Et il n’a pas fait beaucoup mieux la semaine suivante à Jerez. « Il ne faut pas s’affoler,on est au tout début d’un projet, avance Smith. Pour l’instant,on définit les grandes lignes,le développement n’a pas commencé.L’important,c’est de travailler avec des gens à l’écoute et qui comprennent nos besoins. » Ravi de retrouver son gourou Tom Jojic, Bradley va pouvoir s’en donner à coeur joie, lui, le fan de technique et de mise au point. Pour l’instant, il semblerait que la KTM pèche surtout par son électronique, son manque d’agilité et des problèmes de motricité. Même si rien n’est gravé dans le marbre, le V4 de la RC16 devrait rester l’an prochain le seul moteur screamer du plateau. « Il ne faut pas oublier qu’on affronte des constructeurs qui sont là depuis des années et qui ont une expérience incomparable, rappelle Mike Leitner, le team manager de l’équipe autrichienne. On aurait tout aussi bien pu se retrouver à cinq secondes des meilleurs chronos.Moins de deux secondes,c’est déjà pas si mal.»
équilibrée. Il faut maintenant que l’on parvienne à gagner encore un peu de performance moteur sans perdre cet équilibre si important en MotoGP. » Sans Viñales, ça sera certainement encore plus compliqué.
Honda se cherche encore
Seul des six constructeurs engagés l’an prochain en MotoGP à ne compter ni départ ni arrivée dans ses rangs, Honda a abordé les premiers tests de l’intersaison sur le mode de la discrétion. Marc Marquez a dû, dans un premier temps, laisser le meilleur chrono à Valence à Maverick Viñales, et dans un second temps, le champion du monde en titre a renoncé à rouler à Jerez comme le HRC l’avait initialement prévu. En off, on confie chez Honda que le nouveau moteur entrevu à Valence a encore laissé Marquez sur sa faim et qu’il ne servait donc à rien de perdre deux journées de tests privés – sur les cinq que permet le règlement avec les pilotes officiels – sans que les ingénieurs japonais n’aient eu le temps de préparer autre chose de plus intéressant à proposer. « On est quand même mieux que l’an dernier à pareille époque, tempère le protégé d’Emilio Alzamora. On a pu faire de longs runs en améliorant notre rythme de course, l’objectif étant de travailler pour augmenter la performance générale en pneus usés. » Comme l’an dernier, les ingénieurs Honda semblent encore tourner en rond avec les choix techniques pour leur V4. Après avoir opté pour un moteur contrarotatif, ils tâtonnent en effet aujourd’hui sur l’ordre d’allumage pour passer d’une version screamer à une version big bang. « Avec la limitation du nombre de journées d’essais et le gel du développement en début de saison, on sait qu’il ne faut pas se tromper », rappelle Livio Suppo. Les trois séances de tests du début d’année, en Malaisie, en Australie et au Qatar, seront donc une fois de plus déterminantes.