Championnat de France Supersport au Mans ( 72) L’ANNÉE BULLE ?
Jamais Louis Bulle n’avait entamé une saison de si belle manière. L’année de la consécration pour le sympathique pilote de Chambéry ? Pas si sûr...
Louis Bulle est tout sourire. À cela, rien d’étonnant. Le pilote Yamaha le dit lui-même, il est « tout le temps heureux » . Une joie de vivre qui lui vient peut-être de son terrible accident de 2012, au cours duquel il avait bien failli perdre la vie. Mais si Louis rigole en ce premier dimanche d’avril, c’est surtout qu’il vient d’empocher un doublé pour l’ouverture de la saison, une première dans sa carrière. « C’est la première fois que j’attaque un championnat aussi fort et c’est seulement mon deuxième doublé. J’avais une bonne moto et même si la première partie du week-end sur le séchant
n’était pas facile avec des Pirelli qui n’aiment pas l’eau et le froid, je m’en suis bien tiré. » Un bon résultat qui est aussi la récompense
d’un entraînement hivernal méticuleux. « J’ai bien préparé la saison en faisant beaucoup de sport. Et puis l’an passé, avec une nouvelle moto, on a eu plein de soucis de jeunesse. On a donc tout remis à plat cet hiver en refaisant les faisceaux et le boîtier et tout a fonctionné à merveille ce week-end. L’expérience a parlé avec ces basses températures sans avoir roulé sur le sec du week-end. Tous les ans, je suis « favori » et au final, je n’ai jamais eu ce titre.
Je veux gagner le championnat ! » Une détermination qui s’oppose à celle – tout aussi forte – de son dauphin lors des deux manches, Clément Stoll et son package atypique. « Je suis le seul à rouler sur une Triumph et la moto est de 2013, donc c’est parfois un peu
compliqué. Mais il y a plusieurs nouveautés cette année qui vont m’aider. Jimmy Petit me coache désormais et c’est précieux. Je me sens plus serein. On travaille aussi avec HBR pour les suspensions et Michelin avec qui je discutais depuis longtemps. Je suis très content du feeling avec ces pneus et j’attends des températures plus chaudes avec impatience. Il faut encore que je m’adapte mais on va dans le bon sens et on gagnera des courses dans peu de temps. » On ne serait également pas étonné de voir Enzo Boulom gravir rapidement la première marche du podium après une première réussie en Supersport, couronnée d’un podium en deuxième manche malgré un problème de syndrome des loges aux avant-bras. « J’ai passé une saison 2017 très compliquée où je n’ai pas roulé du tout. Forcément, après un an sans faire de compétition, je ne savais pas exactement où en était mon niveau. Je me suis donc inscrit en wild-card pour voir ce que cela pouvait donner avec l’équipe. Les conditions ne sont pas encore réunies pour mettre toutes les chances de notre côté et remporter une course, mais le team se démène pour apporter tous les éléments nécessaires. Michelin fait également le maximum pour que ça marche et cela donne envie de continuer. Même si j’ai pu constater que je devais travailler l’accélération avec mon style du Moto3 qui privilégie la vitesse de passage en courbe, avec ce résultat, on est en bonne voie. » Le champion en titre, Cédric Tangre, a lui vécu un week-end contrasté en se faisant piéger aux essais par des conditions délicates et en étant victime d’un pneu défectueux dans la deuxième manche, ce qui l’a empêché de monter sur le podium. « C’est un weekend très rageant, car je me sentais prêt et en pleine confiance. Tout s’est mal goupillé aux qualifications avec des erreurs qui n’auraient pas dû être faites, ce qui m’a mis en difficulté sur les deux courses ! » Revanche à Nogaro.