PASINI GAGNE ET PREND LA TÊTE

Vainqueur de la deuxième course de la saison sur une piste comme il les aime, Mattia Pasini se hisse à la première place d’un championnat décidément très ouvert. De quoi fêter en grande pompe son centième départ en Grands Prix.

Sa dernière victoire, Mattia Pasini l’avait remportée en décembre dernier sur la piste du Motoranch de Valentino Rossi. Associé à Lorenzo Baldassarri, le pilote italien avait remporté les 100 Km des champions devant le nonuple champion du monde et son frère, Luca Marini. La glisse sur la terre, Pasini la pratique depuis des lustres. C’est d’ailleurs à l’époque où il courait en motocross qu’il s’est grièvement blessé au bras droit, ce qui l’oblige aujourd’hui à utiliser un levier de frein avant placé du côté gauche. Le pilote Iltatrans, qui n’aime rien de plus que les terrains qui manquent de grip, ne pouvait pas rêver mieux au départ de ce Grand Prix d’Argentine. Une trajectoire sèche encore très étroite, et quelques flaques d’eau traversant ici et là l’asphalte du circuit de Termas de Rio Hondo. « Mon objectif, en début de course, était de prendre la mesure de la piste virage par virage, raconte Mattia.

« Cette victoire me comble de bonheur »

Après ma quatrième place au Qatar, je ne voulais surtout pas faire d’erreur. Mais très vite, je me suis senti à l’aise et j’ai ainsi pu imprimer mon rythme. J’ai pu attaquer du début à la fin, en gérant les dépassements de mes adversaires. Cette victoire me comble de bonheur, mais il faut maintenant que je sois capable de rester à ce niveau toute l’année. Finir dans le Top 5 tous les week-ends, voilà ce que je dois réussir à faire. » Sa deuxième victoire en Moto2, après celle obtenue l’an dernier au Mugello, Pasini l’a obtenue devant un impétueux Xavi Vierge qui, la veille, avait signé sa première pole position. À la lutte avec l’Italien, mais aussi avec Oliveira et Baldassarri, l’ancien pilote Tech3 ne s’est avoué battu que dans l’avant-dernier virage. « J’ai tout essayé

mais j’ai commis deux ou trois erreurs qui ne m’ont pas permis d’aller chercher la victoire, commente l’Espagnol qui s’est par ailleurs offert le record du tour. On sait de toute façon que Mattia est très fort dans ces conditions. » Cinquième au Qatar, Miguel Oliveira a décroché son premier podium de la saison en faisant sa course dans le groupe de tête. Sur une piste où sa KTM était donnée favorite, le Portugais espérait un peu mieux. « J’ai été trop conservateur, analyset-il. C’est le genre de conditions où il est difficile de doubler car la trajectoire est étroite, et je n’avais pas envie de faire une erreur. Mais je n’ai pas suffisamment fermé les portes durant la course. J’aurais pu me retrouver en meilleure position. Le point positif, c’est qu’on marque des points importants et que l’on revient à notre niveau. » Cinquième du classement général, Miguel Oliveira ne compte que onze points de retard sur le nouveau leader, Mattia Pasini. Chez les Français, le Grand Prix d’Argentine a tourné à la bérézina. En difficulté depuis le début des essais, Fabio Quartararo s’est classé vingt-deuxième à 56 secondes du vainqueur. Jules Danilo a, quant à lui, abandonné dès le premier tour à cause d’un problème mécanique.