Jorge Lorenzo (PILOTE DUCATI FACTORY)

“Les résultats sont une chose, la valeur du pilote en est une autre”

Même si tu as progressé l’an dernier sur la seconde partie du championnat, on sent bien que tu n’es toujours pas en osmose avec cette Ducati. Comment faire aussi bien que Dovizioso ?

Dovi, c’est sa sixième saison chez Ducati. De plus, les caractéristiques de la moto conviennent très bien à son style, lui qui est un gros freineur. Si j’étais resté chez Yamaha et que Dovi m’avait rejoint, c’est lui qui serait aujourd’hui en difficulté pour s’adapter à la M1. En arrivant chez Ducati, j’ai trouvé une moto qui exige un pilotage à l’opposé de celui que réclame la Yamaha. Un seul exemple : je dois aujourd’hui utiliser le frein arrière dans tous les virages, alors que je ne m’en servais jamais avec la Yamaha. Je dois continuer à travailler, notamment sur le plan musculaire, car cette moto est très physique à piloter.

Ducati a fait un gros effort financier pour te recruter. La pression est forte ?

De l’argent, j’en gagnais pratiquement autant chez Yamaha lors de mes quatre ou cinq dernières saisons. La différence doit être de l’ordre de dix à quinze pour cent. Je n’ai pas signé chez Ducati pour gagner plus d’argent mais pour relever un nouveau challenge. Les résultats sont une chose, la valeur du pilote en est une autre. Je l’ai dit, il n’y a que deux pilotes capables de faire la différence, Marquez et moi. Les gens n’ont pas oublié ce que j’ai fait et ils savent ce que je peux accomplir si je me sens bien sur ma moto. Estce que je vais réussir chez Ducati ? On verra...

Suzuki s’intéresse à toi. La GSX-RR, très proche de la Yamaha, pourrait te convenir davantage...

Je n’ai pas le temps de penser à ce genre de choses, et j’ai un manager pour s’en occuper. Je l’ai dit, j’aimerais finir ma carrière chez Ducati et décrocher un titre avec cette moto qui n’a été championne du monde qu’à une seule reprise, avec Stoner.