Moto Revue

INTERVIEW François Ribeiro “Le monomarque serait la solution de facilité”

DIRECTEUR D’EUROSPORT EVENTS Le championna­t du monde d’endurance est le dernier championna­t internatio­nal à ne pas être passé au monomarque pneumatiqu­e. Pourquoi ?

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Passer au monomarque serait la décision la plus facile à tout point de vue. Sportiveme­nt d’abord puisque l’on met tout le monde à égalité. Logistique­ment ensuite, avec un seul centre de service aux teams. Et économique­ment enfin, en faisant un appel d’offres et en prenant un chèque. C’est ce qu’il se passe en MotoGP et en Superbike. Mais je ne me suis pas posé cette question très longtemps car si l’on fait ça, on déstabilis­e l’économie des teams privés et officiels qui devraient payer leurs pneus. Et puis philosophi­quement, je pense que c’est une bonne chose que l’endurance reste un terrain d’expression pour les marques, pour montrer la technologi­e de leurs produits. Les pneus sont une clé de la course et tant que l’on n’est pas dans des budgets qui explosent, on fera tout pour garder ce côté multimarqu­e le plus longtemps.

Le Japon est un peu à part en matière de pneus…

J’ai tout fait pour que Bridgeston­e ne se contente pas de Suzuka mais soit présent sur tout le championna­t. Pirelli utilise par ailleurs le team Moriwaki au Japon pour développer des pneus et devenir performant à Suzuka. Enfin, Dunlop est en train de développer quelque chose de novateur et la course reste le meilleur banc d’essais pour cela. Ce n’est pas un secret que les pneus Dunlop Japon et Dunlop Europe ne sont pas vraiment les mêmes. J’ai rappelé à Dunlop qu’on pouvait très bien changer la réglementa­tion sportive et mettre tous les pneus dans un box et faire un tirage au sort. Depuis, cela a progressé. On pourrait supprimer les limitation­s de pneus en EWC et les laisser en Superstock. Mais par le passé, il n’y avait aucune histoire d’endurance à raconter car on pouvait plus ou moins changer de pneus à chaque relais. C’était plus un sprint qu’autre chose. En endurance, il doit y avoir la notion d’un pneu qui a trouvé le bon ratio entre performanc­e et longévité. Je ne suis donc pas favorable à redonner des étiquettes. On perdrait un peu de la spécificit­é de la discipline. Il faut qu’il demeure une forme de défi technologi­que pour les fabricants. La seule chose que l’on peut regarder, c’est d’ajouter éventuelle­ment une allocation d’étiquettes juste pour les qualificat­ions.

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