Miller en dindon de la farce
Le Grand Prix d’Argentine en MotoGP restera dans l’Histoire comme un mauvais vaudeville sportif, une suite de scènes grotesques et mélodramatiques, que je ne suis pas près d’oublier. On a touché le fond avec ce départ, laissant au pauvre Jack Miller quelques dizaines de mètres d’avance sur le paquet, alors qu’il était le seul à avoir eu le culot de se présenter sur la grille de départ avec une moto chaussée de pneus slicks quand le circuit n’était pas sec. Un par un puis tous en même temps, dans un élan confus qui confinait à la panique, tous les autres, comme des moutons de Panurge, ont effectué un repli stratégique dans les stands pendant que le petit Jack restait seul sur la grille, en se demandant ce qui allait se passer ensuite... et combien de temps il allait passer à attendre que les choses reviennent à la normale. Mais les choses ne sont pas revenues à la normale : en décidant d’appliquer cette procédure de départ complètement inédite (et pour cause !), l’organisateur a clairement fait le mauvais choix. Il aurait fallu obliger tous les pilotes (sauf Miller !) à passer par la voie des stands après le premier tour, une fois la file étirée, à l’allure réduite qui prévaut à cet endroit-là, et donner ainsi à l’Australien une chance de gagner la course, lui qui avait signé la veille une pole position de folie, « à l’ancienne », sa Ducati partant dans des ruades dignes des grandes années de la 500 alors qu’il roulait en slicks sur une piste encore à moitié détrempée. Mais l’organisateur s’est dégonflé.