Moto Revue

Ces reines du mouvement admirent leurs charmes opulents dans l’eau de l’étang...

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difficulté, c’est de s’y retrouver dans les ergonomies respective­s. Un problème qui disparaît quand il s’agit de sa moto perso. Mais toutes les fonctions qu’elles proposent sont autant de sources de distractio­n qui font quitter la route des yeux : gare à la faute d’inattentio­n !

Opération séduction

Le printemps est enfin là. Le soleil brille, les champs sont verts, la route est sèche et les réservoirs sont pleins. Malgré des consos proches, c’est la Gold’ qui donne le tempo des ravitaille­ments avec son réservoir de 21,1 litres (25 litres pour la RT et 26,5 pour la K 16). C’est déjà pas mal, mais les allemandes offrent près de 350 km d’autonomie, réserve incluse. À l’assaut des virages, un doute surgit : où sont passés les 40 % d’agilité en plus que Honda annonce ? La Gold’ procure une sensation de rigidité importante, comme si vous chevauchie­z un énorme rail de chemin de fer. Un ressenti d’autant plus flagrant lorsqu’on quitte le guidon d’une des deux allemandes qui brillent par leur agilité, leur vivacité à plonger sur l’angle, à s’enrouler autour de la colonne de direction pour virevolter malgré leur gabarit imposant. Les BMW impression­nent ! La Gold’ n’est pas une enclume, mais elle offre le feeling d’un bloc, elle vire de toute sa longueur. La japonaise propose de la maniabilit­é là où les allemandes régalent par leur agilité. Côté moteur, on regrettera, sur la GoldWing, une sixième trop longue. À 2 000 tr/min sur ce dernier rapport (90 km/h), elle reprend en douceur, la poussée se renforçant à 3 000 tr/min. Du coup, on en vient à enrouler en 5e sur les petites routes morvandell­es, ce qui ne correspond pas forcément à l’esprit d’une GoldWing. De même, si le flat-six Honda profite de ses 126 ch pour propulser

rapidement la Gold’ aux 180 km/h de sa vitesse maxi autorisée, ce n’est rien comparé à la furie sportive des 160 ch du six-cylindres en ligne de la K16. Quelle rage ! Quel pied ! Sous ses allures de grosse GT pépère, la Grand America dissimule un caractère de feu : son moteur ne demande qu’à prendre des tours. Lancé à l’assaut de la zone rouge, le six-cylindres se met à hurler telle une MotoGP dans la ligne droite du Mans (sic). Autant dire que la vitesse maxi de 162 km/h chrono (172 km/h compteur), à laquelle elle est – elle aussi – bridée, est atteinte en un battement de paupière. Le chant rageur s’accompagne de claquement­s virils à chaque passage de rapport au shifter : jouissif ! Un accessoire indispensa­ble sur cette moto tant il participe du plaisir de conduite. Plus brutale à bas régime, la RT pourrait se passer plus facilement d’un shifter. Pour autant, cet accessoire n’est pas forcément le gadget que l’on croit sur une GT et il peut manquer en reprenant le guidon de la GoldWing. Cependant, cette dernière dispose de l’extraordin­aire boîte automatiqu­e DCT. Une version facturée 3 000 € de plus (35 999 €) mais qui devrait offrir un réel supplément d’agrément à cette GoldWing d’un nouveau genre.

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