Moto Revue

Essai LO 3000 km N G UE DURÉE

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Si l’on était un peu piquant (et pourquoi ne le serions-nous pas ?), on pourrait dire que Suzuki a fait du neuf en s’inspirant de l’ancien avec cette GSX-S 750. Présente sur le marché des roadsters de moyenne cylindrée depuis 2011 avec la GSR, la marque japonaise a revu son modèle pour proposer, en 2017, une descendant­e plus en phase avec la mouvance des roadsters sportifs. Les lignes se sont tendues, la finition s’est améliorée et la puissance a légèrement grimpé (+ 8 ch, passant de 106 à 114 ch). Son origine, la GSX-S la trouve dans la GSR 750 de 2011. Après six ans de carrière, la GSR a donc tiré sa révérence en 2017, établissan­t un joli palmarès puisqu’il s’en est écoulé près de 16 000 unités, soit une moyenne de 2 700 modèles par an, ce qui témoigne d’une belle constance dans l’effort. Mais voilà : sur un segment aussi dynamique que celui des roadsters, six ans, c’est trop long pour espérer perdurer face à une concurrenc­e de plus en plus fournie et toujours plus agressive. Sur cette nouvelle GSX-S 750, la pièce maîtresse reste bien sûr le 4-cylindres K5 dérivé de la GSX-R 750 R. Un moteur qui représente un juste compromis entre puissance, disponibil­ité et allonge. C’est d’ailleurs l’un des points forts de cette GSX-S. Plus rempli qu’un 600, moins viril qu’un 1000, le 750 cm3 permet de rester maître à bord sans avoir besoin de le pousser les régimes aux abords de la zone rouge pour en tirer toute la quintessen­ce. Forte de cette pièce maîtresse, la Suzuki s’appuie sur une ligne plus dynamique que sa devancière au point d’entretenir la ressemblan­ce avec sa grande soeur, la GSX-S 1000. Si l’échappemen­t d’origine peut vite révéler sa véritable identité, avec ce pot Akrapovic optionnel, le doute s’insinue un peu plus pour un oeil non exercé. Côté finition, la GSX-S 750 se révèle un ton au-dessus. Les ajustement­s sont de qualité, tout comme les matériaux employés. Les connectiqu­es et les câblages électrique­s sont bien réalisés tout en se montrant discrets, ce qui est à souligner car c’est loin d’être évident sur une machine aussi dépouillée que l’est un roadster, et un roadster Suzuki en particulie­r. Témoignage de cette volonté de faire de cette GSX-S une machine valorisant­e, la qualité des commodos, à la fois design et pratiques à l’emploi, et aussi un équipement de qualité à l’image des étriers Brembo radiaux à quatre pistons, ou encore la parfaite intégratio­n des éléments de carrosseri­e comme ces feux de position dans la tête de fourche.

Les aspects pratiques ont été un peu négligés...

À l’inverse, on regrette vraiment que les aspects pratiques n’aient pas été mieux considérés. Bien sûr, les ergots permettant d’accrocher une sangle ou un sandow sont bien présents, mais ils sont situés bien trop en avant pour être vraiment efficaces quant au maintien du sac posé sur la selle passager. Concernant l’espace de rangement sous cette selle passager, il est trop limité pour être d’une véritable utilité. En revanche, l’accessibil­ité mécanique est évidente et une fois les quatre vis du sabot déposées, on peut effectuer sa vidange ou le remplaceme­nt du filtre à huile sans gros souci. Le seul passage obligé est d’avoir recours à une béquille d’atelier, puisque la GSX-S ne dispose pas de modèle central, même en option. Reste qu’à moins de 9 000 euros, la GSX-S 750 est proposée à un tarif augmenté d’un peu plus de 200 euros par rapport à la GSR 750 SE ABS qu’elle remplace. Un delta plus que raisonnabl­e. Mais en a-t-on vraiment pour son argent ? C’est ce que nous avons voulu vérifier en parcourant près de 3 000 kilomètres à son guidon.

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