Moto Revue

Grand Prix des Amériques Marquez, grand patron du GP d’Austin, a fait oublier son faux pas argentin

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- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Intenable sur le circuit des Amériques, Marc Marquez a signé à Austin sa sixième victoire d’affilée. L’Espagnol s’est ainsi racheté de son faux pas argentin comme il a douché les ambitions de ses adversaire­s.

La direction de course a eu beau essayer de lui compliquer la tâche en l’envoyant prendre le départ de la deuxième ligne de la grille pour avoir gêné Viñales durant la Q2, Marc Marquez n’a pas eu beaucoup de mal à empocher, sur le circuit des Amériques, son dixième succès aux États-Unis. Un véritable record pour le sextuple champion du monde qui, depuis ses débuts MotoGP en 2013, n’a encore jamais été battu au pays de l’oncle Sam. Si le championna­t ne passe plus par Laguna Seca et Indianapol­is, il revient en revanche chaque année sur la piste d’Austin. Un circuit très difficile qui s’est montré encore plus revêche cette saison après que ses responsabl­es ont décidé d’en raboter les bosses. « Ils ont voulu les réduire mais c’est encore pire que l’an dernier, constatait Marquez au terme de la première séance d’essais. Avec ça, ils n’ont pas nettoyé la piste après avoir fait les travaux et tout est recouvert de sable et de poussière. » Cela n’a ni empêché l’Espagnol de signer la pole position avec quatre dixièmes d’avance sur Maverick Viñales, ni de mener la course du premier au dernier tour pour franchir la ligne d’arrivée avec près de quatre secondes d’avance, debout sur ses repose-pieds et les bras en l’air. « C’est une piste très rapide et très physique qui demande beaucoup de confiance, souligne Randy Mamola, l’ancien pilote américain. Il faut être très agressif et attaquer les bosses pour ne pas les subir. Un peu comme sur un terrain de motocross. » Pourtant, à l’écouter, Marquez n’aurait pas vraiment forcé son talent cette année pour passer le premier sous le drapeau à damier : je ne me sentais pas, physiqueme­nt, en mesure de bagarrer avec Iannone et Viñales qui avaient, eux aussi, un bon rythme aux essais. Il fallait donc que je m’échappe très vite. J’ai bouclé les premiers tours à quatreving­t-dix pour cent, et puis quand j’ai eu assez d’avance, j’ai réduit mon rythme de dix ou vingt pour cent. Avec mes deux chutes aux essais, je savais très bien où étaient mes limites. Je suis donc resté très concentré pour garder le curseur au bon endroit. » Prétentieu­x, le pilote Honda ? « Sûrement pas, répond Alberto Puig, son team manager. Marc est tout simplement sûr de lui. Le fait d’avoir gagné toutes les courses qui ont été organisées ici le met logiquemen­t en confiance. » De la même manière que ses adversaire­s attaquent le week-end en sachant qu’il leur sera très difficile de rivaliser avec

ce diable de bonhomme. « C’est le plus fort partout, assure Guy Coulon. Ce circuit étant particuliè­rement difficile, il est logique que la différence avec ses adversaire­s y soit encore plus grande. » Et Christophe Bourguigno­n d’ajouter : « Quand on galère pour trouver la bonne balance entre les gros freinages et la succession de courbes rapides sans oublier les bosses, lui met du gaz sans se poser de questions. Marquez est imbattable ici, c’est aussi simple que ça. » Grâce à cette victoire – sa première de la saison –, le tenant du titre revient à un point d’Andrea Dovizioso, le nouveau leader du championna­t. Ce dernier a fait une course très moyenne au Texas, ne parvenant à doubler Zarco qu’à quatre tours de l’arrivée pour finalement s’emparer de la cinquième place. Néanmoins, après les trois premières courses de la saison, le pilote Ducati compte seize points de plus que l’an dernier à la même époque. Marquez en compte, lui, sept de moins. Mais là n’est pas l’essentiel. En s’imposant au Texas, le pilote Honda efface aussi le mauvais souvenir du Grand Prix d’Argentine, tout comme il fait oublier la polémique nourrie par son agressivit­é sur la piste de Termas de Rio Hondo. « J’ai beaucoup pensé à ce qui est arrivé là-bas, confie-t-il. Durant deux ou trois jours, j’ai réfléchi et j’ai analysé mes erreurs. Puis j’ai tourné la page. Regarder devant est l’une de mes forces. » Et pas question, évidemment, de renier ce tempéramen­t de feu qui est le sien. « Regardez la carrière

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