Poil à gratter...

... Mais pas que. Pour les plus chanceux d’entre vous, il y aura aussi du sable à gratter, ce qui n’est pas, reconnaissons-le, le moment le plus agréable des vacances. Ce sable de plage qui aura séché entre vos arpions comme sur vos chevilles et que vous tenterez d’éliminer au moment d’enfiler vos chaussettes, juste avant de mettre vos godasses, de grimper sur votre moto, et de vous arracher « fissa » – rapport à la selle surchauffée de soleil qui vous cuira les fesses... Du sable donc, mais aussi un peu de poil à gratter, pas celui qui pousse de temps en temps sur ces dames et qui n’aura, cette fois, pas survécu au napalm pulvérisé par des esthéticiennes muées en période estivale en véritable Attila de la repousse, mais plutôt ce poil à gratter que l’on vous propose dans les pages de ce numéro Spécial Vacances. Pas de provocation – sauf à considérer l’Information comme provocante – lorsqu’on roule pendant 4 500 kilomètres sur une moto conçue pour ne respecter les 130 km/h maxi autorisés que sur le premier de ses 6 rapports, ni au moment de rencontrer des motards qui s’imposent leurs propres limites sans se soucier des panneaux du bord des routes, pas plus quand on partage l’intimité de pilotes qui au « confort » d’un circuit préfèrent l’exaltation de la course sur route. Mais ce poil à gratter, c’est un révélateur, celui qui invite à s’interroger, à écarter ses oeillères et à se déboucher les oreilles pour constater que, face au rouleau compresseur d’un État saturant l’espace médiatique par une communication officielle (au hasard, lors du récent passage aux 80 km/h), il existe encore des fenêtres offrant une perspective différente. Pas une volonté revendicatrice d’incarner un contrepouvoir, pas plus que de fomenter une rébellion, mais bien l’aspiration à un chemin de vie différent, plus large, plus libre, marginal en ce qu’il ne suit pas une ligne officielle mais clairement partagé par un très grand nombre d’entre nous (même si nous ne sommes pas tous aussi « radicaux » que ceux que nous présentons dans ces pages). Plus qu’un contrepoids qui pourrait avoir une connotation militante, nous formons un contre-exemple – ou un autre exemple – à cette pensée et action uniques incarnées par la sécurité routière. La vie est belle et « Vive la vie ! » , crient tous ceux qui se refusent à rentrer dans un moule trop étriqué, acceptant la part du risque comme condition nécessaire à leur chemin personnel. Ce numéro Spécial Vacances vous offre cette perspective, et tellement d’autres encore. À vous d’envisager la vôtre pour vous plonger dans ces pages, assis, allongé ou debout, selon votre choix, c’est les vacances !